Pour parvenir à ses fins, le journaliste a engagé 12 juges, basés aux 4 coins du continent et leur a demandé de lui faire un recensement exhaustif des personnes répondant au profil d’entrepreneurs exceptionnels. Le résultat des recherches lui a fourni des profils de jeunes africains de moins de 30 ans qui, bien qu’évoluant dans des domaines divers, ont comme point commun d’avoir cherché à innover pour résoudre des problèmes, puis à monter leurs entreprises pour rentabiliser leurs démarche.
Force est de reconnaitre cependant, à l’inventaire des pays d’origine de nos jeunes cracks, que l’Afrique francophone n’est que très peu représentée. Du sud du Sahara ou d’Afrique du nord, les profils identifiés sont, pour l’essentiel, des anglophones. Ils proviennent d’Afrique du sud, de la Tanzanie, Kenya, Congo, Ghana, Nigeria, Malawi, Ouganda, Cameroun et Zimbabwe. Seuls deux pays francophones au sud du Sahara figurent dans ce recensement.
Les spécialistes de ces questions savent que si l’Afrique francophone n’est pas en reste en matière d’inventions, les anglophones leur dament le pion en ce qu’ils s’organisent mieux pour les exploiter immédiatement au titre d’inventeurs -entrepreneurs ou d’ingénieurs-entrepreneurs en ce qu’ils se montrent plus percutants en terme de diffusion de ces informations.
Le chercheur canadien Mr Peter A Singer du Mac Laughlin- Rothman Center for global health et son équipe nous font constater dans les revues Bio Med Central et Science, cas pratiques cités en exemple, que bien des découvertes africaines valables se perdent ainsi du simple fait que les pays concernés ne s’organisent pour en faire prospérer la commercialisation. Mme Anne Pascale Richardson, conseillère scientifique de la Fondation Biotechnologie pour le Développement Durable en Afrique (BDA), étaye à souhait nos propos en faisant remarquer que «les Africains ont les ressources humaines et naturelles pour se développer par eux-mêmes… Il faut les aider à développer leurs innovations et à prendre leur place sur le marché local et international… Je remarque que les études concernent essentiellement les pays anglophones et qu’il y a un décalage avec les pays francophones».
Pour finir, le célèbre Professeur kenyan à Harvard, Calestous Juma conclut : «Ce qui manque, c’est une reconnaissance claire de la part de nos dirigeants quand à la nécessité de réformes institutionnelles majeures pour promouvoir la diffusion de nouvelles technologies à travers le tissu économique».
Ces remarques faites, passons en revue quelques initiatives entrepreneuriales, les plus originales figurant parmi ces 30 entrepreneurs de moins de 30 ans. Ainsi de l’entreprise Industries Head boy, dirigée par Ludwig Phofane Marishane, jeune Sud-africain de 21 ans qui, après avoir mis au pont la lotion germicide pour la peau (applicable sans nécessité de se baigner), l’a commercialisée. La Nigériane Ola Orekunrin, médecin, a eu l’idée de créer le 1er service d’ambulance aérienne en Afrique de l’ouest avec l’entreprise Flying Doctors qui met à disposition de ses malades, des hélicoptères d’urgence et des avions-ambulances.
Skydrop, dirigée par Joël Mwale, un Kenyan de 20 ans, est une société de filtration des eaux de pluie qui produit à faible coût, de l’eau purifiée à boire. Et enfin Lorna Rutto du Kenya qui a 28 ans et qui, à travers son entreprise Eco Post, produit des poteaux de clôture en plastique à partir de matériaux de récupération de la même matière.
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