Il faut savoir que ces projets font, soit l’objet d’investissements venant de promoteurs privés comme le cas du projet de parc technologique Hope City (Ghana) ou celui de la Cité du fleuve Congo. Soit l’objet d’un engagement quasi-total de l’Etat qui assure le financement. Comme au Tchad où le président Idriss Déby Itno a choisi de faire confiance à l’architecte Pierre Goudiaby Atépa.
Pour le Konza Technology City (Kenya), un appel à investisseurs privés a été lancé pour son financement alors que l’Etat ne participe qu’à 5% du projet.
Mais la question à se poser, c’est si tous ces projets ne sont-ils pas des chimères de plus? Autrement dit, sont-ils des chantiers qui ont connu un début effectif de réalisation? Et puis sont-ils raisonnablement partis pour devenir des réalités palpables dans un horizon mesurable ?
Pour surprenant que cela puisse paraître, ces projets lancés viennent curieusement à leur heure. Notre continent, dans un environnement économique mondial plus que morose, continue depuis une décennie, de tirer son filon en termes de croissance économique.
Mais cette croissance est insuffisante pour installer un développement durable tant qu’elle ne passe pas à deux chiffres. Concernant la gouvernance, on en est de plus en plus conscient et plus décidé à prendre des initiatives dans ce sens.
Nos dirigeants semblent avoir compris que l’heure a sans doute sonné de chercher à passer à un stade plus avancé de production de biens et de services à haute valeur ajoutée. Et aussi gagner en compétitivité en pariant désormais sur une auto-dotation en infrastructures lourdes et de pointe.
Mais un des meilleurs indicateurs de l’avènement progressif d’un nouvel état d’esprit et de la crédibité de cette dynamique nouvelle est l’engagement de plus en plus prégnant du secteur privé dans des projets d’une telle envergure financière.
Au Ghana, le projet Hope City, qui prévoit 6 gratte-ciels sur 100 000 m², des villas, bureaux et centres technologiques, va être financé par une société privée, Ghanaian Information and Communication Technology. Le projet bénéficie néanmoins d’une exonération fiscale significative de la part de l’Etat et doit se réaliser sur un délai de 3 ans.
Le Kenya promeut un projet plus ambitieux, Silicone Savannah en référence à la fameuse Silicone Valley américaine, au nom de Konza City Technology. S’étendant sur 5 000 ha, cette ville à dominante technologique, doit voir le jour d’ici 20 ans avec un campus de 7 universités nationales, un Technoparc avec 6 laboratoires de pointe, des logements, un centre commercial et une zone industrielle. Dans le pays le plus connecté en télécommunications de l’Afrique de l’est, il est prévu de recourir, pour 95% du financement nécessaire, au Secteur privé, avec une projection de création de 20 000 emplois à terme. Déjà 15 entreprises d’envergure internationale ont répondu présent.
La Cibercity de l’île de Mandji se veut, par ses promoteurs, tels le président gabonais, le Technopole de référence de l’Afrique centrale. Elle veut accueillir les majors de l’économie numérique (éditeurs de logiciels, call centers, web agencies, hébergeurs de contenus, sociétés de production de média, sociétés de conseil et de cloud computing).
Pilier du futur Gabon des services, ces entreprises seront exonérées d’impôts sur 10 ans.
La Cité Internationale des Affaires du Tchad, au coût de 358 milliards d’euros, devrait être construite sur un site de 30 ha à Ndjamena, avec un Palais des congrès, un Parc des expositions, un hôtel de luxe, des immeubles de bureau, le ministère de l’Energie, la société des hydrocarbures ainsi qu’un centre africain des technologies. Son alimentation énergétique est prévue pour être entièrement solaire.
L’énumération de ces initiatives interpelle nos décideurs médiatiques, surtout télévisuels. Ne sont-ils pas des sujets de grand reportage? On en a bien besoin, surtout dans un environnement où il y a trop d’auto-négation !
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