Les principaux enseignements à tirer sur l’enquête sur l’attractivité de l’Afrique produite par le Cabinet Ernst &Young en 2012, me parait d’un fort grand intérêt. Je vous invite à en juger par vous-même.
Les principaux constats sont basés sur deux critères de base que sont la mesure annuelle des investissements directs étrangers (IDE), réalisés en Afrique depuis 2003 et les résultats d’une enquête qualitative, menée auprès de 500 dirigeants du monde sur leur stratégies d’investissements.
Les informations majeures sont de plusieurs ordres. Il est prévu que le PIB du continent croisse de 4 à 5% dans les 10 prochaines années avec un niveau d’IDE de 150 milliards $US à l’horizon 2015. Sur les projets d’investissements, les progrès constatés sur 10 ans, sur toute l’Afrique, sont de 153 %. A l’analyse, sur la provenance de ces IDE, l’Inde serait le 4ème investisseur en nombre de projets depuis 2003 avec plus 47% de projet supplémentaires depuis 2007. Ceux-ci ont successivement évolué sur une proportion de 27% (Royaume Uni) et de 21% (USA et Allemagne).
Sur le plan intra-africain, les avancées seraient aussi fort appréciables. En effet, ils représentent 17% des investissements totaux et proviennent de pays comme le Kenya, le Nigéria et l’Afrique du sud. Ces investissements intra-africains évoluent, de façon intéressante, du secteur des industries extractives à ceux des industries manufacturières et des services.
Par ailleurs, depuis 2012, 60% des chefs d’entreprises auditionnés indiquent que leur perception de l’Afrique, comme destination d’implantation de leurs investissements, s’est affirmée. Et 73% d’entre eux voient leur perception du continent, comme aire attractive d’investissement, s’est renforcée encore de la période de réalisation de l’enquête à l’horizon 2015, soit 3 ans plus tard. Les plus confiants d’entre eux sont ceux déjà implantés sur le continent.
Ce constat se confirme d’avantage avec le bon classement de dizaines de pays africains devant les BRIC en matière de climat international des affaires et de lutte contre la corruption.
Il m’a paru pertinent de croiser ces analyses avec celles de Bearing Point, autre grand cabinet de conseil. En effet, on apprend de la bouche de Jean Michel Huet, Directeurs associé, que des progrès fulgurants ont été faits en matière de télécommunications, précisément de téléphonie mobile sur le continent.
Il y a 15 ans, seul 15% des habitants étaient dotés d’une ligne téléphonique fixe. Sur la dernière décennie, le mobile a littéralement explosé avec dans certains pays, avec un taux de pénétration de +100%. Ainsi, en est-il du Maroc, de l’Egypte, de la Tunisie, de l’Afrique du Sud et du Botswana par exemple. Cette fulgurante évolution a ceci de particulier qu’aucun analyste ne l’avait anticipée.
Il est même des domaines de ce secteur où l’Afrique est parvenue à prendre de l’avance sur les autres continents. Les Africains seraient en train de passer directement de la situation de non-accès internet (il y a une décennie) à une situation de plein-accès à internet via le mobile, particulièrement. Le prix d’un téléphone portable ou d’un smartphone étant plus accessible, pour eux, que celui d’un ordinateur, laptop ou tablette.
En matière de TIC, notamment des Télécoms, l’Afrique aurait acquis le même degré d’avance sur les autres continents avec l’invention au Kenya du Mobile- Banking et du «Mobile informations exchange» qui rendent les transactions beaucoup plus rapides entre détenteurs de lignes mobiles. La télémédecine ne serait pas en reste, ce domaine particulier engrangeant d’aussi grandes avancées.
A côté de ces aspects distinctifs, évoqués par ces deux grosses pointures du conseil international sur ces avancées fulgurantes dans des technologies de pointe où l’on n’attendait pas l’Afrique, il serait remarquable d’attirer l’attention des lecteurs sur deux autres démarches novatrices et majeures dans le domaine de l’informatique.
Ainsi, d’une part, Vérone Mankou, le «Steve Jobs africain», est en train de passer d’une stratégie de production extérieure (Chine) de ses téléphones et smartphones mobiles «low cost» à une production industrielle à partir de son pays, le Congo Brazzaville, vers le reste de l’Afrique.
D’autre part, Thierry Ndoufou et sa Quelasy, la tablette robuste conçue pour dématérialiser le contenu des cartables de nos écoliers. Sans crier gare, Thierry prépare tranquillement une autre révolution, cette fois, dans le milieu éducatif.
Que dire, ici, pour finir sinon un Wait and see confiant!
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