Atenolah est un mot de la langue Mandingue parlée en Gambie et en Casamance qui veut dire impossible. Nounou Diop a utilisé ce mot pour incarner à travers ses œuvres, des bijoux africains cent pour cent made in Sénégal, l’image de la femme de la Sénégambie émancipée qui refuse les règles préétablies. Tout ce qu’elle porte de la tête aux pieds est fait au Sénégal par des artisans sénégalais. Pas de grandes marques étrangères, encore moins d’artifices. « C’est ça le but de la marque, représenter la femme africaine à qui rien ne résiste, celle qui casse les codes. Atenolah, c’est la femme indépendante», affirme la fondatrice de la marque éponyme.
Tout est parti des avis et recommandations de ses proches concernant les colliers traditionnels qu’elle réalisait. De bouche à oreille et de sollicitations en sollicitations, Nounou Diop est convaincue de la qualité de son talent. Ainsi, elle se lance dans la commercialisation des colliers, bijoux et accessoires qu’elle réalise. « Aujourd’hui, on retrouve dans les bijoux Atenolah des perles du Sénégal, des produits des artisans locaux comme les fermoirs ou les fils. Dans la maroquinerie aussi, on fait des accessoires africains comme des sacs, des chaussures, des portefeuilles, des ceintures et autres articles avec des composants provenant d’artisans », renseigne Nounou Diop.
Formalisation de son activité
Mais, tout n’a pas été aussi évident pour elle, surtout au moment où il fallait passer à l’échelle supérieure. En effet, franchir le pas entre la formalisation de son activité en 2012 et son entrée dans certains milieux n’a pas été aussi automatique. « Ce n’était pas évident. Je dirais même que cela a été difficile à un moment donné. Il m’est arrivé de pleurer après que des portes se soient refermées devant moi. Cela a duré une année, mais après les planètes se sont alignées. Je n’ai plus eu envie de tout foutre en l’air. Avec le recul, je me rends compte que ce parcours a été formateur à plusieurs points et qu’il fallait que je passe par ces difficultés pour m’endurcir mentalement en tant qu’entrepreneur. Cela a réveillé une force intérieure en moi, mes qualité de résilience et redoublé ma conviction que ce que je fais est bien pour mon pays, pour mon continent », déclare Nounou Diop. Actuellement, Atenolah participe à beaucoup de foires et expositions et les commandes se font plus fréquentes. Il faut dire que sa fondatrice a épousé les technologies de l’information et de la communication avec une présence active sur les réseaux sociaux en plus d’un site internet où elle expose ses produits.
Nounou Diop est aussi membre fondateur de l’association « je consomme made in Sénégal » lancée symboliquement le 4 avril 2014. Une association créée pour valoriser le savoir-faire sénégalais à travers l’artisanat, la gastronomie, la transformation des produits locaux, bref de tout ce qui est valorisation du patrimoine culturel local. « Je consomme made in Sénégal » veut promouvoir la destination Sénégal en aidant les gens comme elle à rencontrer les bonnes personnes susceptibles de faire connaître et reconnaître leur talent au monde entier. « Cependant, le talent seul ne suffit pas pour intégrer l’association. Il faut de la qualité dans le travail et partager des valeurs humaines qui feront que tous ceux qui auront à faire avec ses membres soient totalement satisfaits de leur travail. C’est le nom du Sénégal qui est en jeu. Donc, dès le départ, il faut que ce soit de qualité. D’aucuns pourraient nous trouver pointilleux, à cheval sur certaines choses, mais le jeu en vaut la chandelle »,
Après le révélateur de qualité du jury de l’association, ses membres peuvent bénéficier du carnet d’adresses et de son réseau pour des partenariats. En effet, « Je consomme made in Sénégal » privilégie les partenariats entre ses membres et d’autres personnes ou structures, synonyme d’un travail serein à une recherche effrénée de financement. Cela ne veut pas pourtant dire que le financement ne soit pas important mais, le partenariat témoigne d’un engagement à cheminer ensemble.
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