Pouvez-vous revenir sur les contours de l’emprunt obligataire ?
C’est un emprunt sur lequel nous recherchons 15 milliards de francs CFA. A la différence du prêt bancaire, ici l’ensemble du prêt est coupé en petits morceaux, avec un minimum de 10 000 francs CFA. L’intérêt, c’est de pouvoir contacter beaucoup de personnes pour collecter ces 15 Milliards. C’est un emprunt sur 6 ans avec un différé d’un an, les remboursements se feront semestriellement, avec un taux de 6,75%. Si vous voyez ce qui se fait sur le marché, la majorité, c’est entre 6 et 6,25%. Comme nous avons un accord de siège au Togo, il n’y a aucun prélèvement à la source. Donc, les gens vont réellement recevoir 6,75% de ce qu’ils auront versé en capital pour faire de l’intérêt. Mieux encore, c’est garanti à 100%, intérêt et capital compris, par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), à hauteur de 11 milliards et par le Fonds Social Africain (FSA), à hauteur de 4 milliards FCFA. Aussi, nous avons la garantie d’institutions assez fortes qui garantissent le paiement si nous étions défaillants, donc le risque il est vraiment nul. Et en plus de tous ces avantages, nous sommes cotés à la Bourse. Ça veut dire que toute personne qui aura acheté 10 ou 20 obligations, elle peut les revendre avec le concours de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).
L’idée, c’est que ce soit un emprunt sûr pour les souscripteurs. Pour nous, c’est de lever de l’emprunt, mais aussi de nous faire connaître sur le marché financier.
C’est quoi l’objectif derrière cet emprunt ?
Une fois que nous aurons réuni ce montant, nous en prêterons à nos filiales qui en aurons le plus besoin, mais en fonction du dynamisme du marché dans lequel elles évoluent. C’est pour leur permettre de faire des prêts plus importants, de rendre un service financier plus intéressant pour les transferts d’argent et plein d’autres choses, pour que l’on puisse se développer, pour que chaque filiale, ait la place qui lui revient dans son marché domestique.
C’est quoi l’objectif d’ORABANK dans le court moyen terme et comment comptez vous y arriver ?
Je pense qu’il faut prendre les choses, pays par pays. Au Tchad, nous sommes à 17% de parts de marchés. Dans les pays de premier rang, comme le Gabon, l’objectif, c’est 10% minimum. Au Togo, avec la fusion, nous allons faire 20 à 22% de parts de marchés. Nous avons atteint notre objectif là-bas. Il faut le maintenir ou le rehausser légèrement. Au Sénégal, nous partons de très bas avec le rachat de la Banque Régionale de Solidarité (BRS), qui a récemment trop souffert et qui a eu des parts de marchés très bas. Le Sénégal, c’est quand même un pays très bancarisé avec un paysage bancaire très concurrentiel. Ce n’est pas très facile. Notre objectif c’est atteindre 5% dans les deux ans.
Pour y arriver, d’abord et avant tout, ce sera un focus sur les entreprises. Parce que si nous voulons certains dépôts, pour le faire avec des personnes physiques, ce sera trop lent. Mais avec deux ou trois entreprises, ce sera plus facile…
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