L’agence de notation américaine Moody’s vient de relever la note du Sénégal de Ba3 à B1, a appris l’APS.
Dans son communiqué repris par Jeune Afrique, l’agence justifie sa décision par « la croissance élevée du pays, tirée vers le haut par les investissements publics, mais aussi les efforts du gouvernement sénégalais pour consolider sa fiscalité ». « Au Sénégal, explique l’agence américaine, le taux de croissance se situe en effet désormais à 6% en moyenne depuis 2014, soit un doublement par rapport à la période 2011-2013, où il n’était que de 3% ».
Moody’s estime que cette « bonne santé économique [est] due en grande partie à la politique volontariste du gouvernement dans les secteurs des infrastructures, du transport et de l’agriculture ».
Selon l’agence américaine, ce dernier secteur, qui emploie 46% de la main-d’œuvre du pays, « a grandement contribué à la bonne santé économique du pays mais aussi à réduire la part de l’alimentaire dans la balance commerciale du pays, en abaissant les importations de produits alimentaires à 21% entre 2013 et 2015 ».
L’agence de notation américaine indique que « les exportations de ces produits ont bondi de 37% sur la même période ».
Moody’s table désormais sur une croissance à moyen terme fixée à 6,5%, dans la foulée du Plan Sénégal émergent (PSE), la nouvelle stratégie de développement avec sa batterie de mesures annoncées par le président Macky Sall et qui comprend entre autres le développement du tourisme ou l’auto-suffisance en riz. Le PSE prévoit aussi la construction de l’aéroport international Blaise-Diagne de Dakar, dont le lancement, plusieurs fois repoussé depuis 2012, est finalement annoncé pour la fin de l’année 2017, signale-t-elle. « Ces prévisions de croissance de Moody’s restent cependant légèrement en dessous de celles prévues dans le cadre du PSE, que le gouvernement sénégalais fixe à 7 ou 8% sur la période qui court jusqu’en 2020 », indique le communiqué de l’agence de notation.
Elle explique cette situation par « la faiblesse des investissements privés ». Si le climat des affaires s’est amélioré,(…) « la compétitivité économique du Sénégal reste faible et les investissements directs à l’étranger (IDE) se sont limités à 2% du PIB en moyenne chaque année », regrette l’agence. Elle a fait par ailleurs passer la perspective de l’économie ouest-africaine de « stable » à « positive ».
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