Au Niger, il est pratiquement impossible de parler de luxe ou de produit haut de gamme sans évoquer Alphadi ! Une marque, mais surtout une entreprise dédiée à la mode qui, selon Nourou Ogoubihi, responsable financier de la marque, «se porte à merveille ! » Du moins, à l’international, précise ce dernier, notamment avec des représentations à Abidjan, Bamako, Casablanca, mais surtout à Paris et Washington où elle se distingue dans la parfumerie et la bagagerie. En fait, déplore Nourou Ogoubihi, «ils sont peu nombreux les Nigériens à s’habiller chez nous et ce, malgré les efforts que nous avons consentis pour réduire nos prix». En cause, selon lui, le faible pouvoir d’achat des Nigériens, mais surtout le fait que la marque souffre de l’étiquette «Haut de gamme, trop cher» qui lui est collée. Seule consolation, poursuit-il, «Alphadi étant le premier produit d’appel touristique du pays, beaucoup d’étrangers de passage au Niger, nous rendent visite et repartent avec des produits griffés ‘’ALPHADI’’ ». Si Alphadi mise essentiellement sur l’international, d’autres marques qui émergent dans son sillage tentent de se frayer un chemin dans le monde concurrentiel de la mode. C’est le cas de ByAddo Distribution, une marque de prêt-à-porter qui a ouvert boutique en 2016 seulement, mais qui se positionne aujourd’hui comme l’une des marques les plus cotées de Niamey.
Marque de Bazin Gagnyla
En plus d’être distributeur exclusif de la marque de Bazin Gagnyla, ByAddo propose cet indémodable tissu à toutes les sauces pour attirer la clientèle. Ainsi, plutôt que de proposer le produit basique à la clientèle, explique Adamou Doby, «nous lui proposons des produits traditionnels finis, coupés façon européenne, avec des marques distinctifs, genre croix d’Agadez». Le Niger n’est pas vraiment un pays de «flambeurs», encore moins d’ «ambianceurs». Cependant, on peut trouver une certaine catégorie de Nigériens qui aiment s’afficher dans de belles voitures, de grosses cylindrées surtout. De ce point de vue, il faut dire qu’ils sont bien servis.
Des grosses cylindrées
En effet, depuis un certain temps, un marché des véhicules de luxe, des grosses cylindrées, de surcroit des 4X4, en provenance de la Lybie, a vu le jour à Agadez. Ici, on parle de véhicules de seconde-main dont les prix varient quand même de quelques millions à plusieurs dizaines de millions de FCFA l’unité. Bien que n’étant pas vraiment considérés comme des produits de luxe, les produits artisanaux nigériens, du fait de leurs coûts élevés, peinent à trouver acquéreurs auprès des Nigériens. Abdoulaye Harouna est un orfèvre vivant à Niamey. Pendant longtemps, il a produit toutes sortes de bijoux en or, en argent et en bronze qui ont longtemps alimentés le marché du tourisme. Aujourd’hui, du fait de l’insécurité ambiante dans le pays, les touristes se font rares, occasionnant une mévente de ces produits. Idem pour Hassoumi Abdou, peintre de son état, qui peine à vivre de son art. «Les Nigériens ne connaissent pas la valeur de mes tableaux», ironise-t-il.
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