Lors de la présentation du 31ième Rapport Cyclope, le docteur Cheikh Kanté Dg du Port et ses invités ont souligné l’importance de la mentalité de la nouvelle génération d’africains dans la gestion et le partage de la manne financière provenant de l’exploitation des ressources minières.
Il y a de ces mythes qui sont tenaces. Ils sont difficiles à percer. C’est la conviction du résident du Groupe de réflexion et d’étude pour la démocratie et le développement durable (Gredda), le docteur Cheikh Kanté qui participait à la présentation du 31ième Rapport Cyclope sur le thème ; Matières premières : les perspectives africaines. A les en croire, les perspectives sont bonnes. « Aujourd’hui l’Afrique a évolué, les consciences africaines font sortir des graines d’espérance. Les économistes prédisent des taux de croissance élevés pour le continent africain. On parle d’un passage de 4,2% du PIB mondial à 7,7% d’ici 2050. Une croissance qui va s’accompagner de la création de 500 millions d’emplois. Les Etats doivent mettre en place tout un dispositif qui permettra d’accompagner cette demande en termes de formation. Les cinq 5 piliers de l’émergence sont la population, la transformation structurelle de la population, l’innovation, les infrastructures, la sécurité, la stabilité. Car le vrai problème de l‘Afrique n’est pas celui des matières premières mais c’est plutôt celui du capital humain. C’est ce qui fait la différence au final », a déclaré Cheikh Kanté. Ainsi, il invite les dirigeants à suivre l’exemple du président Macky Sall qui a compris avec le Plan Sénégal Emergent qu’il fallait mettre en place un système de gestion de la manne financière obtenue de l’exploitation des matières prières qui soit des plus équitables et surtout avec un maximum de compétences sénégalaises.
Une manière de voir qui agrée le professeur Phillippe Chalmin spécialiste des matières premières et signataire du rapport Cyclope. « L’historien que je suis est obligé de constater que dans la plus part des cas et ça remonte très loin jusqu’aux temps ou l’Espagne recevait l’or et l’argent du nouveau monde, que les matières premières ont été une malédiction pour le développement économique. Je dirai même plus largement pour la société et pour sa modernisation donc ca c’est le constat de l’historien. Mais, aujourd’hui je dirai que l’exploitation des matières premières est avant tout un défi parce qu’on sait quels sont les risques que représentent ces matières premières .Donc il va falloir que les pays qui vont les produire, je pense bien entendu au Sénégal et au gaz naturel, demain mettent les dispositifs permettant de répondre à ce défi et d’éviter ce qui n’est pas inéluctable mais qui l’a été très largement ces dernières années c’est-à-dire la malédiction de matières premières. Et il me semble qu’il y a très clairement un vent nouveau qui souffle sur l’Afrique au travers de la vision minière Africaine. Donc je crois qu’il faut mettre de cote cette idée de malédiction. Il y a évidement une grande complexité de la gestion des matières premières mais il y’a également une très forte prise de conscience », a-t-il déclaré.
Pour réussir ce défi, il faut donc un travail de coordination entre beaucoup de secteurs : le public comme le privé, a défendu le professeur Yves Jegourel un des rédacteurs du rapport. « Il faut créer les conditions d’une stabilité des cours des matières premières et de leurs conditions d’exploitation pour que les pays producteurs de matières premières comme le Sénégal puissent en bénéficier grâce à une ressource humaine de qualité », a –t-il invité.
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