Pourtant, les pays anglophones avaient pris une avance considérable sur ce marché, notamment le Kenya et le Nigeria, mais le Sénégal est en train de rattraper son retard. Les statistiques estiment que 80% des adultes Africains restent exclus du système bancaire. Mais le continent représente 15 des 20 plus grands pays du monde en termes d’utilisation de l’argent mobile, contre seulement 3% dans les pays en développement. Au moins, 16% des adultes en Afrique subsaharienne ont utilisé un téléphone mobile pour les transactions en espèces au cours des 12 derniers mois. D’après Aker et Mbiti (2010), le total des abonnés à la téléphonie mobile en Afrique est passé de 16 millions en 2000 à 488 millions en 2010, couvrant les deux tiers de la population.
Au Kenya, où 80% des usagers du téléphone mobile ont un abonnement, les transferts de fonds internationaux peuvent être renvoyés directement sur le compte M-Pesa du récepteur en temps réel. Les 23 400 points de vente M-Pesa au Kenya représentent plus de cinq fois le nombre total de bureaux de poste, de banques postales, d’agences bancaires et de distributeurs automatiques de billets dans le pays. Le service cherche maintenant, au-delà du modèle de «transfert de fonds» de base, à fournir un vrai service bancaire aux 12 millions de Kenyans non bancarisés.
L’Afrique de l’Ouest s’y met
Lancée par First Bank Of Nigeria, avec les partenaires de télécoms Globacom, Airtel, Etisalat et MTN, la plateforme FirstMonie permet aux abonnés d’un réseau d’envoyer et recevoir de l’argent vers d’autres réseaux. Le service permet aussi aux consommateurs d’effectuer des paiements pour les biens et services publics, ainsi que retirer l’argent à un guichet automatique sans carte bancaire.
Le Mobile banking intéresse au plus haut point les opérateurs téléphoniques et bancaires, de plus en plus nombreux à nouer des alliances pour prendre des parts de marché. En juin 2011, Ecobank et l’opérateur télécoms Airtel ont annoncé un important accord portant sur 14 pays et visant les 44 millions de clients africains d’Airtel, dont la majorité ne dispose pas de compte bancaire.
Au Sénégal, la tendance est nouvelle et l’opérateur historique, Orange, avec Orange Money, ouvre les frontières et propose un service opérationnel dans les 3 pays, Sénégal, Côte d’ivoire et Mali. Aujourd’hui, il est plus simple d’envoyer ou de recevoir de l’argent via son compte Orange Money dans ces 3 pays.
Une autre révolution avec le nouvel entrant, Wari, une plateforme technologique développée par Cellular Systems International(CSI). Wari s’adresse à la couche de la population non bancarisée (+90%). Ce sont +65.000 transactions effectuées par ses 2 000 points de vente au Sénégal. Ce système est en train d’être vulgarisé dans d’autres pays africains.
Soulignons que la banque mobile offre deux avantages essentiels par rapport aux autres canaux de distribution. Primo, elle dépend davantage des coûts fixes. C’est-à dire que même les clients, effectuant des transactions de petite taille et peu nombreuses, sont bancables. Secundo, la confiance s’installe plus facilement dans la mesure où le risque est réduit pour le client et pour le prestataire. En surmontant ces deux obstacles, la banque mobile peut contribuer à repousser la frontière des possibilités d’accès aux services financiers de base et à couvrir un large éventail de la population, mais aussi à changer positivement l’économie de l’activité bancaire de détail.
La concurrence est de plus en forte avec l’arrivée de Joni Joni. A peine arrivé, Joni Joni a affiché une stratégie très claire : être le leader. Aussi, la guerre est ouvertement déclenchée, notamment au niveau des prix en baisse. Publicités et jeux s’enchainent et très vite, Dakar est inondée par les affiches. En moins de 3 mois, Joni Joni affirme avoir ouvert environ 2 000 points de vente dans le pays. Merci la concurrence pour le plus grand plaisir des consommateurs…
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