Pour commenter leur exercice 2013, Yann de Nanteuil, Administrateur Directeur Général de la SGBS et Mme Nafissatou Thiaw Mbacké, Directeur Clientèle Particuliers et Professionnels, ont reçu l’équipe de REUSSIR pour une séance de débriefing. Entretien.
Pouvez-vous revenir sur les grandes lignes de votre exercice 2013 ?
Yann de Nanteuil : Après une année 2012 dans un contexte économique difficile (crise au Mali et année électorale), 2013 a été une année de transition au cours de laquelle la SGBS s’est positionnée comme un vrai outil de développement économique du Sénégal. C’est notre rôle d’être au service du développement, pour favoriser l’essor de projets qui vont être fructifiés dans le respect du calendrier de remboursement. Toute l’équipe (800 salariés) s’inscrit dans cette dynamique.
Dans ce panorama, la SGBS a réalisé un chiffre d’affaires de 50 milliards FCFA qui sanctionne la solidité de son bilan et un niveau de fonds propres très élevé qui lui garantit une forte stabilité dans la durée. La précision est de taille car en 2008, on a vu une grande banque (Lehman Brothers) déposer le bilan prouvant, au passage, qu’une banque est aussi une entreprise. C’est très important, pour les Sénégalais, d’avoir une banque qui soit une référence solide, gage de la confiance que nos clients placent en notre institution.
Dans un marché très concurrentiel, la SGBS demeure la banque qui finance le plus les projets des Sénégalaises et Sénégalais (particuliers, artisans et entreprises) avec un encours bilantiel moyen total de crédits de 450 milliards FCFA au 31 décembre 2013.
Pourtant, les statistiques de place de l’APBEF au 31 décembre 2013 disent que les emplois de la SGBS sont de 518, 260 milliards (-7%) contre 543,317 milliards (+9%) pour CBAO…
Certes, les statistiques de place de l’APBEF incluent les encours de crédits au bilan mais également les engagements par signature (hors bilan). Toutefois, à noter qu’usuellement, les financements de l’économie portent spécifiquement sur les engagements du bilan. Sur ce plan, la SGBS est bien la banque qui prête le plus aux Sénégalais.
Quels ont été les éléments porteurs de cette activité ?
Je vous disais que SGBS est une banque universelle autant pour les entreprises, les artisans ou les particuliers. Aussi, l’année 2013 a été marquée par notre capacité à faire évoluer notre organisation, en innovant dans nos process et nos produits, en procédant à un élargissement assez important de la gamme de clients, par des incitations à la bancarisation, quels que soient leurs domaines d’activités et en proposant des solutions de financements adaptés aux besoins du marché. Et 2013 est le résultat de cette politique. Ensuite, nous les accompagnons en leur donnant la capacité à se développer. Donc, l’inclusion financière est une donnée majeure pour le développement économique.
En termes de résultat, pouvez-vous commenter les chiffres parce qu’on y est habitué…
Ce n’est pas notre objectif et nous allons d’ailleurs vous faire perdre cette habitude. Notre objectif à la SGBS, c’est d’être une banque qui aide au développement avec un peu plus de 18% des crédits octroyés aux Sénégalais et aussi de dégager une certaine rentabilité. Cette rentabilité est un gage de continuité et de solidité pour réinvestir, notamment dans nos systèmes informatiques (comme nous l’avons fait en 2013). L’industrie bancaire est en effet forte consommatrice de ressources informatiques. Offrir des services différents et nouveaux est à ce prix.
Comment se présente alors le 1er semestre 2014 ?
À ce stade-là, nous pensons qu’il y aura une accélération de cette croissance. La tendance est à la poursuite de la reprise, entamée en 2013 si l’on en juge par les demandes de crédits reçus, quel que soit le type de clientèle et notamment en Entreprises. Les entreprises réinvestissent et c’est bon signe. C’est le pilier du Plan Sénégal Emergent (PSE) qui mise sur le dynamisme de l’économie pour relancer la croissance. C’est un plan très bien pensé et qui vise les secteurs pouvant booster l’activité du pays (agriculture, énergie, infrastructures, éducation, santé,…). Je crois à la relance de la croissance parce qu’on est au démarrage de la phase d’exécution. L’enjeu, pour tous les acteurs économiques, publics comme privés, est d’investir dans cette exécution. La SGBS a été très dynamique à offrir ses services pour l’émission obligataire en dollars, un des modes de financement de certains programmes du PSE. Nous sommes convaincus que l’accélération de la croissance passera par là…
Le développement de vos services monétiques participe-t-il à cette politique d’inclusion financière et de bancarisation de la population ?
Mme Mbacké : Nous offrons une panoplie de cartes qui répond aux besoins des populations ciblées. Nous prévoyons également de revoir notre offre monétique porteur dans les tous les prochains mois. Nous continuons à participer à la bancarisation comme vous pouvez le constater…
En termes de retour, comment la clientèle perçoit ce service ?
Mme Mbacké : En termes de retours, nous avons aussi bien du positif que du négatif. Cela me fait plaisir que le client me fasse part de ses insatisfactions. Ceci constitue une marque de confiance et nous permet de nous améliorer.
Pour l’heure, signalons que la SGBS est la seule banque de la place qui dispose de Guichets Automatiques de Billets (GAB) acceptant le plus large éventail de cartes bancaires avec un centre d’assistance monétique disponible 7j/7 et 24h/24, quel que soit l’endroit où se trouve le client.
La monétique est un secteur qui se développe très vite et sera assurément un des modes de paiement qui sera des plus courants dans les années à venir. Sans vous dévoiler notre stratégie, nous avons des projets de développement destinés à encore mieux servir les attentes de nos clients.
Vos projets à court et moyen terme ?
Mme Mbacké : La SGBS inscrit sa politique de développement autour de trois axes majeurs destinés à l’asseoir définitivement comme «la Banque de référence dans la Qualité de Services». A savoir, une politique commerciale de proximité en étant proche de la réalité quotidienne de nos clients, par des visites plus fréquentes de terrain, des conseils financiers plus réguliers et une réactivité plus forte pour répondre à leurs sollicitations. Ensuite, l’innovation et la sécurisation des process de fonctionnement. Enfin, la qualité de l’environnement de travail des salariés de la SGBS, facteur de rendement et d’efficacité pour servir nos clients. Pour cela, nous pensons booster notre réseau d’agences avec plus de ressources humaines de qualité, un système informatique performant à la disposition aussi bien des clients que des collaborateurs.
En définitive, être «la Banque» de tous les Sénégalais avec la création de produits adaptés à toutes les couches de population : la clientèle classique bancarisable, la population à faibles revenus ne répondant pas aux critères classiques (exemple : notre nouveau produit Pack Eco lancé début 2014), le segment des jeunes. Retenez bien que la SGBS veut être une référence à trois niveaux : Référence Qualité, Référence Innovation et Référence Proximité.
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