Micro Jardinage au Sénégal : Un business ‘’vert’’

Dans son micro jardin aménagé à Liberté 6, en face du rond-point, Penda Diouf, la soixantaine, s’active depuis 1999 dans la production de toutes sortes de plantes aussi rares qu’inconnues sous nos tropiques : pommes, fraises, goyaves, menthe, épices, tomates, mangues, bananes, ananas, etc. Toutes ces cultures se font hors sol et sans pesticides.

Surnommée affectueusement ‘’Maman Africa’’, elle avoue tirer profit de son métier de préparatrice et formatrice en micro jardinage.

Aussi nous vante-t-elle les vertus de cette nouvelle forme de culture : « le micro-jardinage permet d’avoir une alimentation saine, riche, variée, diversifiée et équilibrée. En plus, il permet à chaque famille de se prendre en charge elle-même », dit-t-elle.

D’ailleurs, grâce aux recettes issues de la vente de ces différentes spéculations, ‘Maman Africa’’ assure elle-même le financement de son micro jardin au quotidien.

Ainsi, le commerce de la menthe rapporte beaucoup dans son business, avoue-t-elle. Très prisé par la clientèle, le produit est cédé à 200 FCFA la petite portion.

En termes de revenus, elle dit récolter à peu près 15 mille francs par an par table. Une centaine de tables de jardin constitue son micro jardin. Ses potentiels clients sont les passants du rond-point liberté 6 et les inconditionnels de la nourriture bio. Et c’est grâce à cette vente qu’elle peut renouveler les matériels du micro jardin et réinvestir. « Dans ce jardin on essaie d’amortir nos investissements. Après chaque vente, tu épargnes quelques choses pour pouvoir acheter d’autres matériels, en cas de besoin », explique-t-elle.

Son micro jardin est en même temps un centre de formation et de démonstration pour la population. En effet, depuis 2006, ‘’Maman Africa’’ a commencé à donner des cours de formation en micro jardinage. Niché au cœur de la pollution de l’axe liberté 6-Grand Yoff avec le flux incessant des voitures et la proximité des garages clandos, le micro jardin de ‘’Maman Africa’’ ne s’en porte guère mieux. Au contraire, explique-t-elle, les plantes servent beaucoup à atténuer les effets néfastes de la pollution.
Par Abdou Hakim Diop (stagiaire)