La cérémonie a été inaugurée par Laurent Gonnet, secrétaire du Programme conjoint sur les marchés financiers (J-CAP) pour le Groupe de la Banque mondiale. Il expliquait que le J-CAP est un programme global visant à développer les marchés des capitaux locaux. Créé en 2017, c’est la nouvelle initiative phare pour renforcer les marchés financiers nationaux et, dans le cas de l’UEMOA, les marchés régionaux. Ainsi, la demande de financement d’investissements à long terme et en monnaie nationale en faveur de l’économie réelle aura une solution. Et ce particulièrement pour les secteurs prioritaires au développement des économies de l’UEMOA tels que l’agriculture, l’industrie, les infrastructures et le logement. Selon M. Gonnet, les marchés de capitaux sont indispensables à la stabilité d’une économie car ils permettent les investissements locaux, le progrès de la macroéconomie mais aussi d’aider les petites entreprises. Dans cette optique, le secrétaire de la Banque mondiale a choisi l’UEMOA parmi les neufs pays/régions prioritaires.
« Nos objectifs sont d’établir une courbe de taux a longue durée en monnaie locale, une fiscalité uniformisée et incitative, diversifier la base des investisseurs tant domestiques qu’internationaux, et avoir une meilleure adéquation entre émetteurs et investisseurs via une gamme adaptée d’instruments. Pour maximiser les synergies au bénéfice de l’UEMOA, JCAP désire avoir une coordination étroite avec les autorités de la région et la Banque Africaine de Développement, qui facilite les flux d’expertise entre institutions », a déclaré Laurent Gonnet. Par la suite, les chantiers prioritaires de 2019 ont été présentés dans le plus grand détail par Ripert Bossoukpé, Directeur des Emetteurs au Secrétariat Général du CREPMF.
Paolo B. Zacchia, le Directeur par intérim de la Banque mondiale, dans son allocution, est revenu sur le marché régional des capitaux : « S’il est une réalité depuis de nombreuses années en particulier grâce à la vision d’un certain nombre de décideurs politiques qui vous ont précédé, le marché régional peine toujours à décoller. Le faible nombre d’entreprises cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières et les montants modestes d’obligation émises par les entreprises de la zone, en attestent chaque jour. Pourtant les opportunités sont bien là, et elles ne feront que croître dans les années qui viennent ». Parmi les attentes auxquelles ils faisaient allusion, il y avait premièrement la réalisation de l’assistance technique, qui confirme la poursuite des initiatives d’envergure régionale par l’UEMOA.
En effet, il s’agit d’un marché de plus de 100 millions d’habitants et le programme permettra une intégration économique régionale plus dynamique et fructueuse. A cet effet, le Vice-président de la Banque mondiale a déclaré qu’un Directeur chargé spécifiquement des projets visant à renforcer l’intégration régionale sera nommé.
La deuxième série d’attentes est d’ordre micro-économique. Les entreprises en forte croissance n’ont pas d’autre choix que de demander l’aide des banques, ce qui conduit à des limitations tels que la maturité des crédits ou les prises excessives de garantie. Un marché des capitaux plus dynamiques leur permettra de trouver des sources de financement plus adaptées à des prix plus compétitifs.
Pour finir, la troisième forme d’attente est d’ordre institutionnel. Dans le cadre du programme d’assistance technique, cette collaboration sera un énorme challenge car la Banque mondiale devra se coordonner avec pas moins de 13 acteurs majeurs. M. Zacchia estime que le marché des capitaux de l’UEMOA se doit d’être un hub financier qui compte au sein de l’Afrique.
Khan Méré
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