Mamadou Djigo, directeur pays d’EDACY est revenu sur l’importance des Moocs dans la formation des talents qui vont construire l’Afrique de demain. Il a profité d’un panel organisé en marge de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat qui avait pour thème « Challenger le statu-quo de l’éducation en Afrique : quels modèles de formation pour garantir à la jeunesse africaine l’accès aux compétences rares demandées et nécessaires sur le marché africain ? », pour revenir sur les opportunités qu’offre sa structure aux jeunes qui suivent ce programme.
Pouvez-vous revenir sur les opportunités qu’offrent les Moocs aux pays africains qui n’ont pas participé aux premières révolutions, mais qui peuvent rattraper le gap grâce au digital ?
C’est une forme d’éducation assez innovante et qui va être l’avenir, surtout des pays comme les nôtres ici en Afrique. Des pays qui ont cette problématique du manque de compétences et l’idée aujourd’hui, est de former le maximum de talents qui ont cette compétence-là. Des talents qui vont répondre à cette problématique d’entreprises, qui vont permettre aussi structures de relever d’autres défis qui se soient : de développer des applications, développer des solutions qui répondent à des besoins spécifiques des citoyens ou des administrations publiques.
Comment comptez-vous procéder pour réussir ce pari de la mise à niveau des talents que va former EDACY ?
L’idée est d’offrir une formation en ligne bien étoffée, mais aussi accélérée. C’est-à-dire qu’en 44 semaines nous voulons faire de sorte qu’une personne qui rentre à EDACY soit capable de rentrer en entreprise au bout de la formation. À être le leader et proposer des solutions, mais aussi à pouvoir parfois créer sa propre entreprise. Le concept actuel qui veut que l‘Afrique soit l’avenir de l’humanité, qu’elle soit « the place to » n’a pas de sens tant que le continent ne dispose pas de compétences et de ressources humaines capables d’accompagner ce développement. EDACY a construit un modèle crédible, solide et valable au Sénégal, mais aussi partout dans la sous-région.
Faut-il avoir des compétences spécifiques en informatique ou secteur proche pour intégrer EDACY et progresser dans son pipe si l’on sait qu’à l’origine les Moocs ont pour essence d’être accessible à tous ?
Les Moocs sont à tout le monde même ceux qui ne viennent pas du monde informatique. A EDACY on a formé des talents qui venaient du département de géographie ou du mode de la physique dans les deux premières cohortes. Ce qu’ils ont en commun, c’est cette passion de la digitalisation, la passion de l’informatique. On a pu assez rapidement détecter leur potentiel et les orienter vers des modules avec des outils qui leur ont permis d’être facilement compétents et consommables pour le monde professionnel.
Pouvez-vous revenir sur les critères d’accession à EDACY ?
Les étapes d’EDACY sont les suivantes. Pendant une campagne d’inscription de trois semaines, tout le monde peut s’inscrire, quel que soit son niveau. A la fin de ces inscriptions, tout ce beau monde va faire des cours en ligne gratuite pour acquérir les bases qui permettent à ceux qui seront retenus d’avoir les fondations requises pour continuer la formation. Il va s’en dire qui va y avoir un examen de passage et seuls les meilleurs seront retenus pour la phase suivante. Cette phase suivante est une phase d’accélération payante qui dure douze semaines. Durant cette période des cours en ligne, mais aussi en présentiel seront organisés avec des professionnels en activité en entreprise. Ces derniers vont leur donner les clés des portes du monde de l’entreprise. Tout cela, avant qu’ils aillent en phase d’immersion en entreprise. Après ces six mois on leur fourni un parchemin certifié par nos académies partenaires qui attestent que tel talent a subi une formation de qualité qui a duré tant d’heures et qui a porté sur tel module.
Le problème des formations en Afrique est qu’elles sont inadéquates aux besoins des entreprises. Avec la vôtre à EDACY, quelle est votre plus-value ?
Je disais lors du panel qu’EDACY se positionne entre les académies et les entreprises. Pourquoi ? Parce qu’on a besoin de savoir au jour le jour les attentes spécifiques des entreprises pour mieux les satisfaire. C’est pourquoi, avec notre positionnement central et leur feed-back nous ajustons les modules des formations de chaque cohorte pour donner le maximum de chances d’employabilité à nos talents. En plus, des acteurs formels, EDACY prend en compte le fait que la majorité des entrepreneurs sont dans l’informel au Sénégal. À cet effet, nous avons adapté la formation pour qu’à chaque fois qu’un problème se pose dans cette frange de la population une réponse digitale soit apportée. La digitalisation permet de répondre à toutes les sollicitations et grâce à notre formation nos talents sont outillés pour résoudre le maximum de problèmes.