En 2012, la société Energie du Mali (EDM) a enregistré un gros déficit de 17 milliards Fcfa, selon son Directeur commercial Abdoulaye Diallo. Un déficit dû, en partie, à la consommation des centrales thermiques qui fonctionnent au gasoil et au fuel lourd. «L’année dernière, sur un chiffre d’affaires de près de 100 Mds Fcfa, nous avons dépensé 72 Mds dans les combustibles importées», a dit M. Diallo. Le gouvernement accorde une subvention annuelle de 20 à 30 Mds Fcfa pour supporter les prix à la consommation. «Nous produisons un kilowatt à 140 Fcfa alors que nous le vendons au consommateur à 94 Fcfa à la demande du gouvernement», a dit Tiona M. Koné, Conseiller en communication d’EDM.
En fin février 2013, les tarifs ont augmenté entre 5 et 7%. «Cette hausse va générer près de 7 Mds Fcfa comme recettes supplémentaires», soutient M. Koné qui ajoute qu’aucune société ne peut continuer à fonctionner à perte. Pendant cette période de chaleur, la compagnie affirme qu’elle consomme entre 300 à 400 millions Fcfa dans le combustible.
Malgré ces efforts cités par la compagnie, les consommateurs estiment que le prix du kilowatt est trop cher. «Si ce n’est au Mali, je n’ai pas vu un pays où on demande à la clientèle de consommer moins. L’électricité est chère et malgré tout, il y a tout le temps des délestages», s’est indigné Amadou Keita, menuisier métallique à Bamako. «Ma facture est toujours gonflée à la fin du mois. Je me demande comment je peux consommer ce qu’on me facture», explique, pour sa part, Oumar Togola, chef de famille à Bamako.
La capacité actuelle est 300 mégawatts pour tout le pays. Cette capacité englobe la production hydroélectrique et thermique. Le plus grand barrage, à Manantali dans la région de Kayes, produit, à lui seul, une centaine de mégawatts contre 44 mégawatts produits par le barrage de Sélingué et 4 autres mégawatts par le barrage de Sotuba à Bamako.
Dans le cadre de l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire, le Mali reçoit déjà 30 mégawatts contre une prévision de 80 mégawatts, conformément au protocole signé entre les deux pays. Le Mali regorge d’énormes potentialités en termes de production d’électricité. Le pays compte produire près de 200 mégawatts au niveau de Gouina (Kayes). Le barrage de Félou, sur le fleuve Sénégal (Kayes), va produire 60 mégawatts supplémentaires. Dans l’avenir, le Mali va également bénéficier de l’électricité du Ghana. «Nous ne connaissons pas, pour le moment, la quantité que le Ghana pourra nous donner, mais nous espérons que cela contribuera à couvrir une partie des besoins. Dans la région de Gao, les travaux sur le barrage de Taoussa ont été suspendus à cause de la crise au Nord. Le potentiel est là, il faut juste investir», dit M. Koné.
La quantité actuelle produite est plutôt réservée à la consommation domestique. «Le Mali compte 8 compagnies minières. Mais seule la mine de Kalana est aujourd’hui, alimentée par EDM. Pour pouvoir satisfaire cette demande, le pays devrait atteindre une capacité de production de 800 et 1000 mégawatts», a expliqué M. Koné.
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