Le webinaire est organisé par le KNCCI en partenariat avec la CEA et le Forum du secteur privé de la région des Grands Lacs.
Entrée en vigueur en mai 2019 après de nombreuses et longues négociations entre les Etats, la concrétisation de la Zleca devrait notamment consister en le démantèlement tarifaire du commerce entre les 55 pays du continent. L’Afrique créera ainsi le plus grand bloc commercial régional au monde, de 3,4 milliards de dollars et 1,3 milliard d’habitants.
Prévue le 1er juillet 2020, la mise en œuvre effective de la Zleca est reportée. En cause : la pandémie de coronavirus qui agenouille l’économie du continent.
Les panélistes ont également soutenu que la Zleca est une mesure cruciale pour éliminer la forte dépendance du continent à l’égard des exportations de produits de base et agricoles, conduisant à une croissance exponentielle du secteur manufacturier, à la diversification des exportations et à la création d’emplois de qualité si son plein potentiel de transformation pour tous les Africains est exploité.
Le Directeur de la Division de l’intégration régionale, de la Commission économique pour l’Afrique, M. Stephen Karingi, dit dans son allocution que la CEA a réalisé un grand nombre de travaux empiriques montrant ce que la ZLECA signifie pour l’Afrique.
« L’une des choses que nous avons pu démontrer de manière empirique est que la ZLECA a le potentiel d’approfondir non seulement l’intégration régionale du continent mais aussi de nous permettre de réaliser plus de valeur ajoutée dans nos processus de production », déclare-t-il.
Ceci, ajoute M. Karingi, représente une occasion non seulement de créer une résilience économique, mais aussi de créer des emplois de qualité et plus précieux par rapport aux emplois qui ne sont pas basés sur l’industrie.
« Nous savons ce que la ZLECA signifie pour ce continent. Le COVID-19 révèle que si nous avions mis en œuvre la ZLECA plus tôt, nous serions dans une meilleure situation que nous ne le sommes actuellement », affirme-t-il, ajoutant que le travail analytique de la CEA a pu démontrer le grand rôle que les services joueront en termes du développement économique.
Il déclare que l’Afrique devra également discuter de l’utilisation des services numériques pour fournir des services de santé et l’éducation alors qu’elle parle de relance et de renforcement de la résilience post-COVID-19, ajoutant
que le commerce électronique devra être avancé dans les négociations de la phase II de la ZLECA.
Pour sa part, Mama Keita, Directrice du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique de l’Est, déclare que lors de la relance post-COVID-19, l’Afrique devra donner la priorité aux secteurs à forte intensité de main-d’œuvre pour préserver les emplois et les moyens de subsistance. Cela comprend le secteur agricole pour assurer la sécurité alimentaire du continent.
« La santé et le numérique sont des secteurs indispensables qui contribuent à résoudre la crise sanitaire, nous devons donc renforcer le secteur de la santé », indique Mme Keita, ajoutant que la durabilité environnementale est également importante ainsi que les activités respectueuses du climat « à mesure que nous rebâtissons plus solide ».
Elle reconnait comprendre les cadres macroéconomiques actuels et passés et les contraintes des États est important pour évaluer les moyens disponibles visant à établir un plan robuste de riposte et de relance post-COVID-19.
« Le potentiel de la ZLECA est indéniable. Ce qu’il faut, c’est l’engagement de tous, y compris des gouvernements et du secteur privé », affirme Mme Keita.
Elle estime qu’après le COVID-19, il est nécessaire de garantir la demande de produits locaux ; renforcer les capacités de production pour fournir les biens et services nécessaires ; et promouvoir les secteurs stratégiques, y compris promouvoir l’innovation et la fabrication locale.
Les panélistes conviennent que les chambres de commerce africaines ont un grand rôle à jouer pour faciliter le commerce et garantir que les nations africaines commercent entre elles.
Richard Ngatia, Président de la Chambre nationale kényane de commerce et de l’industrie (KNCCI), déclare que la ZLECA est une étape monumentale sur la feuille de route du développement de l’Afrique qui doit être pleinement exploitée pour favoriser le commerce intra-africain.
« Cela ouvrira des opportunités illimitées, permettra de réaliser de nouvelles économies d’échelle, créer des revenus et des emplois grâce à une plus grande intégration des marchés et de l’économie », indique M. Ngatia, qui a modéré la discussion.
Avec les effets immédiats et significatifs du COVID-19 sur les entreprises en Afrique, a-t-il poursuivi, il est nécessaire que les nations identifient les opportunités pour les entrepreneurs en ce qui concerne la ZLECA et mettent en place un mécanisme de relance économique.
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