Les entrepreneurs africains sont confrontés à des défis énormes que sont le manque d’accès à l’infrastructure et à l’électricité, l’insuffisance de personnel qualifié et les difficultés d’accès au financement» selon le Secrétaire Général de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE).
L’industrialisation et l’entrepreneuriat étaient au coeur du 17e Forum économique international sur l’Afrique, organisé par l’OCDE. Pour Jose Angel Gurria Secretaire Général de l’OCDE, en assimilant trés rapidement les nouvelles technologies, avec 222 millions d’Africains bénéficiaires du m-banking par exemple, c’est-à-dire « plus que tous les autres pays en développement combinés », les entrepreneurs peuvent s’engager dans «l’industrie 4.0″ afin de relever les nombreux défis devant eux.
En présence de Daniel Kablan Duncan, Vice-Président de la Côte d’Ivoire,Mamady Youla, Premier Ministre guinéen, Ibrahim Mohammed Awal, Ministre du Développement économique ghanéen, Luis Felipe Lopes Tavares, Ministre des Affaires Etrangères du Cap-Vert, de Victor Harison, Commissaire des questions économiques auprès de l’Union Africaine (UA) et Jose Angel Gurria, Secrétaire Général de l’OCDE, les échanges ont porté sur comment soutenir le développement du continent à travers l’entrepreneuriat et l’industrialisation. Le modèle asiatique, notamment chinois, est beaucoup revenu dans les discussions.
A en croire Mario Pezzini, Directeur du Centre de Développement de l’OCDE, il faut un volontarisme politique pour attirer des opportunités d’investissement qui sont ailleurs aujourd’hui, en Chine par exemple . En quoi faisant ?
» Il est important de créer des zones de libre-échange, sans barrière douanières au niveau régional, mais aussi des centres de coopération Sud-Sud au niveau international » a t-il répondu.
Il s’agit par ailleurs, de promouvoir la généralisation des best-practices et la multiplication des règles de transparence, comme l’Initiative OCDE-PNUD des Inspecteurs des Impôts Sans Frontières (TIWB) réunissant 11 pays africains. Cette initiative a déjà rapporté des « millions de revenus supplémentaires aux gouvernements africains » soulignera Jose Angel Gurria.
Selon Daniel Kablan Duncan, il faut relever le défi du financement adéquat à notre développement. Donnant l’exemple de son pays, le Vice-Président ivoirien a soutenu que l’amélioration de l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire découlait du soutien accordé actif aux PME qui représentent aujourd’hui 18% du PIB, avec l’objectif d’atteindre 40% en 2020. Et cette amélioration découle également de la forte dématérialisation des actes administratifs.
Pour Mamady Youla, Premier Ministre guinéen, « la lutte contre la pauvreté ne suffit pas ». L’industrialisation est une voie à ne pas négliger.
« L’industrialisation est une absolue nécessité sur les plans économique, social et politique. Les pays asiatiques se sont développés en créant des chaînes de valeur et nous devons nous en inspirer. Il nous faut couvrir tous les secteurs de croissance en nous appuyant sur les TIC » a soutenu le responsable guinéen avant d’ajouter que l’industrialisation africaine passera nécessairement par l’agriculture.
Enfin, les participants au 17e Forum économique international sur l’Afrique de l’OCDE, ont attiré l’attention des décideurs africains pour qu’ils prennent en compte malgré tout à ne pas verser dans l’industrialisation sale et priviléger plutôt les industries propres et les énergies nouvelles.