Les pays africains devraient donc exploiter les opportunités intégrées dans les initiatives d’intégration telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour favoriser la relance et la transformation économique post-Covid19.
Telles sont les remarques de M. Karingi, au cours d’une présentation d’une évaluation des progrès de l’intégration régionale en Afrique lors de la réunion du groupe d’experts durant la 54ème session en cours de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (CoM2022) à Dakar, au Sénégal.
Il dit que bien que des progrès louables aient été réalisés dans l’avancement des programmes d’intégration, des défis subsistent.
« En ce qui concerne l’intégration commerciale, des progrès ont été réalisés dans la stimulation du commerce intra-africain, comme l’adoption de politiques et de stratégies d’industrialisation. Mais l’Afrique continue de commercer davantage avec l’extérieur qu’avec elle-même », fait remarquer M. Karingi
Le directeur de la CEA fait remarquer que l’intégration et la convergence macroéconomiques sont essentielles pour accélérer le commerce intra-régional. Cinq Communautés économiques régionales (COMESA, CAE, CEEAC, CEDEAO et SADC) ont déjà des critères de convergence macroéconomique primaires.
Mais « l’intégration et le développement socio-économique de l’Afrique sont entravés par d’énormes lacunes en matière d’infrastructures. L’intégration de la production sur le continent reste inégale et faible », ajoute-t-il.
Au cours de la réunion, des délégués d’Égypte, de Namibie, du Burkina Faso et du Bénin ont fait part de leurs inquiétudes quant à la lenteur de l’intégration du continent et à la préparation du continent pour faire face aux conséquences de la Covid19 et de la crise ukrainienne.
Un délégué égyptien a posé la question à savoir comment la crise ukrainienne a affecté les prix des produits de base comme le blé et les engrais et si les pays africains peuvent unir leurs efforts sur le marché international.
- Karingi reconnaît que la crise ukrainienne a entraîné une augmentation du prix des engrais. Il a été suggéré que des pays comme le Maroc, le Kenya et l’Algérie puissent accepter les commandes d’engrais des autres pays africains et offrir des prix compétitifs d’achats.
Quant à la raison pour laquelle les pays africains sont toujours en concurrence les uns avec les autres alors qu’ils devraient s’intégrer depuis le lancement de la ZLECAf – une question soulevée par un délégué namibien – M. Karingi déclare que le processus d’intégration est entravé par des difficultés d’infrastructures, de financement et les questions politiques telles que les règles d’origine qui constituent un défi pour un marché commun ouvert.
« Les solutions proposées par l’Afrique devraient survivre aux chocs actuels que traverse le continent et faire face aux défis futurs. La volonté politique doit être traitée et le dialogue au sein des pays (doit être encouragé) », affirme M. Karingi.
Il dit qu’un effort concerté est nécessaire de la part de toutes les CER, de tous les partenaires clés et de toutes les parties prenantes pour relever les défis de l’intégration.
Les pays africains, dit-il, devraient mettre en œuvre la ZLECAf pour renforcer la résilience des pays africains afin de résister aux futurs chocs économiques et de maintenir une croissance durable post-Covid 19.
Karingi indique que la CEA continuerait à apporter son appui aux États membres, aux CER, à la CUA et au secrétariat de la ZLECAf dans la mise en œuvre de l’Accord et d’autres cadres d’intégration tels que l’initiative concernant l’intensification du commerce intra-africain (BIAT) et continuerait à fournir un appui technique, y compris pour les rapports d’interface ARIA X et ZLECAf-CER.
La Conférence annuelle des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (CoM) est le plus grand évènement annuel de la CEA se tient à Dakar (Sénégal) du 11 au 17 Mai. Elle et offre aux participants l’occasion de débattre des questions clés sur le développement de l’Afrique et de discuter du rendement du groupe de réflexion dans l’exécution de son mandat.
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