Le Burkina Faso occupe le 13e rang en matière d’accès global aux services financiers parmi les 21 pays africains où les enquêtes du FinScope ont été menées. Environ 39% de la population adulte du Burkina Faso n’ont accès à aucun service financier, que ce soit formel ou informel.
Selon toujours cette enquête, 40% des adultes ont accès aux services financiers formels et 18% ont un compte bancaire. Les services financiers basés sur le paiement électronique les plus usités par les populations au Burkina Faso sont «essentiellement la monnaie mobile offerte par les Opérateurs de téléphonie mobile (OTM) et les cartes bancaires. D’autres moyens, tels que les paiements en ligne, existent, mais leur utilisation est encore à l’état embryonnaire», selon l’économiste et inspecteur du Trésor burkinabè, Sahouba Kabré.
Les principaux acteurs de cette monnaie électronique «sont d’abord les autorités monétaires de notre zone monétaire qu’est l’UMOA (BCEAO, la commission bancaire et le Gouvernement), ensuite les OTM, les Banques et enfin les Systèmes financiers décentralisés», ajoute-t-il.
L’accès de la population aux modes de paiement et de transfert électroniques reste limitée pour plusieurs raisons que l’économiste Kabré liste ainsi : «La méconnaissance des produits par la population, l’indisponibilité des services de téléphonie mobile, la faible couverture du pays par des infrastructures financières (Banques, Gab, SFD) et, enfin, le faible débit de connexion Internet.»
«Dépendant du niveau qu’offrent les transactions électroniques, la population reçoit, avec enthousiasme ou méfiance, ces nouveaux produits. D’une façon globale, l’utilité du mode de paiement électronique pour les populations est avérée», poursuit Kabré qui préconise des campagnes de sensibilisation en éducation financière pour une meilleure appropriation des populations, surtout celles rurales, à ces nouveaux produits financiers.
A ce propos, il a rappelé que «le Secrétariat Permanent pour la Promotion de la Microfinance (SP-PMF) a engagé, depuis 2017, une vaste campagne de sensibilisation des populations en éducation financière sur toute l’étendue du territoire».
Concernant l’impact des moyens de paiement électronique sur l’inclusion financière, Kabré assure que les différentes études ont montré leur utilité. A partir de là, ajoute-t-il, «le projet de stratégie d’inclusion financière accorde une place importante à la finance digitale en vue de l’atteinte des objectifs au Burkina Faso».
Même cas pour les services financiers «autres formels» (principalement les SFD et le Mobile Money). Si la différence est moins prononcée, l’accès est plus élevé dans les zones urbaines. Les régions du Centre et les Hauts-Bassins sont les plus concernés, comparés au Plateau Central et le Centre Nord qui connaissent les niveaux d’inclusion financière formelle les plus faibles. Les zones rurales font davantage confiance au mécanisme de produits financiers informels.
Les transactions et les transferts d’argent sont les services les plus formels. Cependant, la majorité des transactions se font en espèces (77% utilisent uniquement l’espèce pour les paiements). Le crédit et l’assurance sont peu utilisés, l’accès formel étant seulement de 4 et 7% respectivement.
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