« Plusieurs mois de préparation ont été nécessaires pour une réforme qui a été dirigée par certains des plus brillants esprits éthiopiens ; notre initiative vise à propulser l’Éthiopie et faire d’elle l’icône africaine de la prospérité d’ici 2030 », a déclaré le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.
Il s’exprimait le 9 septembre lors d’un évènement organisé au Centre de conférence des Nations Unies, à Addis-Abeba, visant à présenter le Programme de réformes.
Le programme souligne les réformes macroéconomiques, structurelles et sectorielles qui ouvriront la voie à la création d’emplois, à la réduction de la pauvreté et à la croissance inclusive.
Le P.M., dit « en l’espace d’un peu plus d’un an, son Gouvernement a entrepris une série de mesures dans le but de modifier le paysage économique de l’Éthiopie ; ces mesures comprennent notamment, des réformes concernant la législation sur l’investissement et le climat des affaires, qui ont permis de lever les obstacles réglementaires qui entravent les investissements.
M. Ahmed indique que le secteur privé est crucial pour le prochain chapitre de la croissance et du développement de l’Éthiopie. En conséquence, ajoute-t-il, nous avons « donné l’accès à des activités économiques clés aux investissements privés », précisant que ces mesures « se refléteront sûrement dans le classement concernant la facilité de la pratique des affaires en Éthiopie ».
Il souligne que, pour garantir le succès du programme, « l’Éthiopie resserre sa ceinture budgétaire, renforce les finances de son secteur public, œuvre à effacer ses dettes et renforce sa mobilisation de ressources nationales ».
Ledit programme donne la priorité à des secteurs tels que l’agriculture, la fabrication, les mines, le tourisme et les TIC.
Faisant allusion au programme de réformes, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) déclare que l’aspiration de l’Éthiopie à passer de 865 dollars américains à 2 219 dollars américains de son PIB par habitant est « très ambitieuse », mais réalisable, prenant comme exemple de réussite, la Chine, le Laos et le Vietnam.
Mme Songwe met toutefois en garde que l’Éthiopie est actuellement déficitaire de 10 milliards de dollars américains, dont 6 milliards pour les nouveaux investissements et 4 milliards pour la réduction de sa dette par an ; ce montant doit être comblé afin de réaliser ses aspirations en matière de réformes.
« Si le pays continue à accumuler la dette comme tel est le cas en ce moment, il sombrera probablement dans le surendettement au cours des deux prochaines années et les nombreuses réformes structurelles qui ont été mises en place n’attireront pas le secteur privé car le pays ne sera point considéré comme un pays solvable ».
Elle ajoute que la crédibilité est le critère que le secteur privé considère dans les programmes de réformes. Elle recommande de préparer le terrain pour les PPI dans un secteur de l’énergie réformé comme une solution rapide qui puisse démontrer la crédibilité du pays.
Des représentants de la Banque mondiale, du FMI, des institutions des Nations Unies et d’autres partenaires de développement ont pris part à la réunion. Le Premier ministre, Abiy Ahmed, exhorte tous les acteurs à « soutenir l’Éthiopie dans sa réalisation du miracle économique ».
« Nous sommes conscients que notre interdépendance renforce l’importance géopolitique de l’Éthiopie pour rallier l’Afrique au marché mondial », dit-il.
Le programme de réforme a été présenté par le Ministre éthiopien des finances, Eyob Tekalign.
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