Près de 44 milliards de FCFA, c’est ce que l’Etat du Sénégal a perdu avec la baisse de l’impôt sur le revenu, imposé par le nouveau Code Général des Impôts.
«En baissant l’impôt sur le revenu des travailleurs, l’Etat a fait un gros sacrifice. Ce sont des sommes importantes qui seront perdues». C’est le ministre de l’Economie et des Finances qui s’exprimait ainsi sur une interpellation du Secteur privé sur le nouveau Code Général des Impôts. Selon M. Amadou Ba, même s’il avait haussé l’impôt sur les sociétés en le faisant passer de 25 à 30%, ce n’était pas de tout repos pour les caisses de l’Etat. L’histoire semble avoir donné raison à M. Amadou Bâ, non moins ancien Directeur Général des Impôts et Domaines et maitre d’œuvre dudit code.
Pour M. Pierre Ndiaye, qui s’est confié à nos confrères de Gouvernance, le manque à gagner enregistré par l’Etat du Sénégal avec la baisse de l’impôt sur le revenu des travailleurs, en 2013, se situe entre 40 à 44 milliards de francs CFA. «La baisse de l’impôt sur le revenu des personnes physiques a certes entraîné des gains importants de pouvoir d’achat pour les contribuables, mais elle a eu un impact plus important que prévu sur les recettes budgétaires. Mais la deuxième année de mise en œuvre du nouveau Code général des impôts couplée à la modernisation de l’administration fiscale, devrait permettre d’accroître sensiblement les recettes budgétaires en 2014 » a expliqué M. Pierre Ndiaye. «Des efforts substantiels seront réalisés pour affermir les recettes budgétaires, en particulier le renforcement du contrôle fiscal et l’élargissement de l’assiette fiscale. La baisse des recettes de TVA reflète, en partie, l’impact de la récente réforme fiscale, et en particulier la suppression du précompte de TVA effectué par les agences publiques sur les grandes entreprises» a-t-il précisé. Cependant, note-t-il, «cette mesure a permis de renforcer la trésorerie des entreprises concernées et devrait à terme améliorer la collecte de la TVA intérieure »,
Même si Baidy Agne, le président du Conseil National du Patronat (CNP), estimait que le relèvement du taux de l’impôt sur les sociétés à 30% ne se justifiait pas économiquement au moment où des pays concurrents passent à 25 %, les chiffres montrent que l’Etat a bel et bien consenti des efforts énormes. Reste à savoir quels auront été les impacts du CGI sur les entreprises.
Quoi qu’il en soit, soucieux de se doter d’un secteur privé puissant et présent dans ses marchés, l’Etat du Sénégal dans le cadre du financement de son Plan Sénégal Emergent, dit attendre 1111 milliards de F CFA des acteurs privés, pour combler les besoins du PSE.
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