Présentez-nous votre institution. C’est quoi le FIDA ?
Le FIDA est une institution qui a maintenant 40 ans. Elle a été créée à la fin des années 70 et fait partie du système des Nations-Unies. Le FIDA avait été créé lors des grandes sécheresses dans le Sahel par la FAO et depuis, il est devenu une institution indépendante, une sorte de fonds de développement pour l’agriculture. Donc, nous sommes à mi-chemin entre une agence de développement et une banque de développement puisque notre principal travail est de faire des prêts à des taux très concessionnels aux pays demandeurs et toujours en faveur des petits paysans. Les prêts passent par le ministère des finances et le ministère de l’agriculture pour atteindre les familles des paysans et augmenter leur niveau de vie pour qu’ils dépassent le seuil de pauvreté.
Quel est l’objectif de cet atelier aujourd’hui ?
Aujourd’hui il y’a un nouveau FIDA qui se dessine. Il appelle à la formation de ses agents mais également à la mutualisation des moyens et la mise en synergie des actions dans les pays FIDA. Le FIDA a connu beaucoup de changements. Comme vous le savez, nous travaillons dans plus de 100 pays dans le monde, en Amérique Latine, en Asie, en Europe, au Moyen Orient et en Afrique mais les ressources pour l’Afrique, et c’est une demande générale des pays donateurs, sont en très nettes augmentation. Autrefois, on disait que 50% des ressources du FIDA était pour l’Afrique, actuellement, c’est en train d’augmenter parce que nous doublons les ressources. Je peux vous dire que sur le hub de l’Afrique de l’Ouest, pratiquement tous les pays ont déjà vu le doublement des ressources qui leur sont allouées. Donc des projets deux fois plus gros en terme de sommes engagées et qui doivent toucher deux fois plus de personnes.
Cela veut-il dire que la pauvreté a augmenté dans ces pays-là ?
Comme vous le savez, l’Afrique souffre toujours de pauvreté. Dans tous les classements internationaux, pour ce qui concerne les pays du Sahel que nous couvrons, ils sont au-delà des rangs 140-150-160 que ce soit au niveau pauvreté, développement économique… Il y a aussi une forte augmentation de la population qui est gérée de manière différente dans chaque pays. Une évolution qu’il faut suivre parce que chaque point de croissance créé peut être aisément mangé par une nouvelle cohorte de jeunes, d’enfants qui arrivent. Donc la croissance dans un pays doit être pratiquement le double de ce qu’elle devrait être normalement. Dans les pays qui arrivent à 7 ou 8% de croissance cela peut facilement être absorbé. A contrario, les pays où la croissance est en dessous ont beaucoup plus de mal. Cela explique un peu que la demande soit accrue en matière de financement public pour le développement. Ça, c’est le premier point. Le deuxième point c’est que même dans les pays qui s’en sortent le niveau de pauvreté reste élevé. C’est-à-dire qu’il y’a tellement de familles qui vivent avec moins de 1 $ ou 2$ par jour et par habitant, soit 500 FCFA ou 1000 FCFA et on ne peut pas faire vivre une famille avec ça. Donc les objectifs des gouvernements et du FIDA et de beaucoup d’autres bailleurs de fonds, partenaires techniques et financiers sont d’arriver à créer une dynamique, un moteur de développement qui soit assez important pour amener tout le monde vers des revenus supérieur de 5$ ou 10$ par jour c’est-à-dire 2500 FCFA ou 5000 FCFA voire plus.
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