En prélude au deuxième Sommet de la Commission de l’Union Africaine pour mettre fin aux mariages précoces qui se tiendra au Ghana, la Banque Mondiale a présenté son nouveau rapport intitulé éduquer les filles et mettre fin au mariage d’enfants : une priorité pour l’Afrique.
En effet, le rapport souligne que plus de trois millions de filles (soit un tiers) se marient encore avant leur 18ème anniversaire en Afrique subsaharienne. Il s’agit du continent où la prévalence de mariages d’enfants est la plus élevée, surtout chez les filles. Or, les filles qui se marient avant 18 ans sont beaucoup plus susceptibles d’abandonner leurs études et ont un niveau d’instruction plus faible que celles qui se marient plus tard. Elles ont également plus de chance de tomber enceinte et d’avoir des enfants très tôt, mettant ainsi en danger leur santé ainsi que l’éducation et la santé de leurs enfants.
Les efforts considérables faits par de nombreux pays en Afrique atteignant ainsi la parité des sexes dans les écoles primaires est l’arbre qui cache mal cette forte disparité en Afrique subsaharienne où les filles sont à la traîne par rapport aux garçons au niveau secondaire. En Afrique subsaharienne, sept filles sur 10 achèvent leurs études primaires, mais seulement quatre filles sur 10 achèvent le premier cycle du secondaire.
En moyenne, les femmes qui ont fait des études secondaires ont plus de chance de travailler et gagnent deux fois plus que celles qui n’ont pas fait d’études. Après avoir analysé 12 pays d’Afrique subsaharienne et du Maghreb, qui abritent la moitié de la population du continent africain, le rapport estime que le mariage d’enfants représente un manque à gagner de 63 milliards de dollars en matière de revenus et de capital humain suite à son impact négatif sur l’éducation des filles.
Pour Quentin Wodon, économiste principal à la Banque Mondiale et auteur principal du rapport, le maintien des filles à l’école constitue un défi majeur dans ces pays. « L’enseignement primaire pour les filles n’est tout simplement pas suffisant. Les filles retirent le plus de bénéfices de l’éducation lorsqu’elles sont capables de terminer leurs études secondaires »
Il se désole cependant que cet objectif se heurte très souvent à une réalité qui est le mariage précoce des filles. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les forts taux de croissances démographiques dû à la fécondité élevée chez cette frange vulnérable de la société africaine.
Pour parer à ce fléau qui gagne du terrain surtout en Afrique subsaharienne, le rapport propose de maintenir le plus longtemps possible les filles scolarisées et contribuer à la promotion de l’égalité entre les sexes font partie d’un effort global de la Banque Mondiale.
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