Pouvez-vous nous faire une présentation du projet DiafrikInvest et de ses objectifs ?
Le projet DiafrikInvest a pour ambition d’accélérer et d’accompagner la mobilisation des hauts talents, des entrepreneurs et des investisseurs de la diaspora pour dynamiser les relations d’affaires entre l’Europe, le Sénégal, le Maroc, la Tunisie et contribuer ainsi au développement économique. Une quarantaine d’opérations, à destination des entrepreneurs locaux et de la diaspora, des investisseurs et des institutions du Sénégal, du Maroc et de la Tunisie, sont réalisées depuis décembre 2016 et ce, jusqu’en décembre 2019.
DiafrikInvest est là pour apporter des réponses, par l’accompagnement des entrepreneurs de la diaspora, mais également en travaillant avec les institutions sur leur stratégie Diaspora et les dispositifs d’accompagnement. Cette initiative offre aussi une gamme de possibilités aux talents de la diaspora pour s’engager : partager son expérience en tant que mentor auprès de jeunes entrepreneurs, influencer l’environnement des affaires, se connecter aux innovations, ou encore co-investir…
Doté d’un budget de 2,2 millions d’euros, le projet est cofinancé à hauteur de 90% (soit 2 millions d’euros) par l’Union européenne, à travers la Direction générale du développement et de la coopération, suite aux engagements pris dans la Déclaration de Rome qui a initié une nouvelle phase du processus de Rabat pour 2015-2017, dont l’un des axes principaux est de renforcer le lien entre migration et développement. Le projet est coordonné par ANIMA Investment Network dans le cadre d’un consortium constitué de six partenaires, dont le Centre des Jeunes Dirigeants du Sénégal.
ANIMA travaille depuis plus de 10 ans sur la thématique Diaspora et poursuit aujourd’hui son action au travers de l’initiative DiafrikInvest.
Pourquoi avoir choisi le Sénégal pour tester le projet ?
Le réseau ANIMA réunit 80 membres présents dans 18 pays de la zone euro-méditerranéenne et fédère les agences gouvernementales et régionales de promotion des territoires, des fédérations d’entrepreneurs, des pôles d’innovation, des investisseurs et des instituts de recherche. L’objectif d’ANIMA est de contribuer à une amélioration continue du climat des affaires et de l’investissement et à un développement économique durable et partagé en Méditerranée et en Afrique.
Dans ce contexte, le Sénégal nous a semblé être un pays particulièrement dynamique pour mettre en œuvre le projet DiafrikInvest, notamment en raison de l’énergie et l’implication de sa diaspora, mais également, parce que le Sénégal voit son écosystème d’innovation se développer de manière exponentielle.
On assiste, depuis les années 2000, à une prise de conscience croissante des pays d’origine sur le potentiel économique de sa population résidente à l’étranger, mais aussi du capital humain que représente cette diaspora. C’est spécialement le cas au Sénégal, où l’on constate que l’engagement de la diaspora est générateur d’opportunités et peut donner lieu à des partenariats d’affaires et stimuler de nouveaux échanges commerciaux ou encore des investissements. La diaspora sénégalaise partage aussi des compétences ou favorise le transfert technologique.
Ainsi, fin 2018 et durant l’année 2019, le projet DiafrikInvest au Sénégal organisera différentes activités, dont une réunion de concertation des acteurs publics et privés travaillant sur l’entrepreneuriat des diasporas, et la possibilité pour des porteurs de projets sénégalais d’accéder à un forum d’affaires et à des opportunités de rencontrer de potentiels investisseurs en Europe et en Afrique.
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