«C’est le chômage qui a augmenté le nombre remarquable de caristes à Dakar. Beaucoup de jeunes se sont lancé dans le transport de bagages car ils sont des soutiens de familles», soutient le jeune Omar, trouvé à Poste Thiaroye, dans la banlieue dakaroise. Omar s’adonne à cette activité depuis 2004.
Ici, Omar et ses compagnons d’infortune, jeunes et comme vieux, rangent leurs chariots au bord la route et se mettent sous l’ombre des boutiques et parasols, en guettant des bagages à transporter. Maniang Ndiaye, la trentaine révolue, trouvé parmi eux, revient sur ses débuts dans le métier. «Je fais ce travail depuis 2008 et il n’y avait pas un nombre important de caristes. Je gagnais entre 2 000 et 2 500 FCFA/ jour. Mais actuellement, l’offre est supérieure à la demande et il est difficile d’avoir cette somme», se souvient-il.
«Aujourd’hui, on peine à avoir 1 500 FCFA à la descente. Des fois, on rentre avec 700 ou 800 FCFA», ajoute Maniang.
Si pour Maniang et compagnie, les chariots n’apportent plus beaucoup de sous, Ass Ndiaye lui révèle que ce travail est plus rentable que ce qu’il faisait avant. «Je reconnais que je gagne plus qu’avant. J’ai fait du commerce pendant longtemps, mais je ne parvenais pas à m’en sortir, c’est ainsi que je me suis lancé dans le transport des bagages», dit-il.
Selon Ass, le prix du transport chez les caristes est fixé selon le poids des bagages et la distance. Il commence à partir de 100 FCFA. «Il n’y a pas de prix fixe, c’est le cariste qui définit le prix pour lequel il décide de prendre les bagages», confie Ass.
Ce dernier n’est pas le seul à profiter du revenu que lui offre son chariot. C’est le cas aussi de Pa Ousmane. «Malgré mes maigres revenus, je parviens à entretenir ma famille. Je vis avec ma femme et mes enfants à Dakar et c’est avec ce que je gagne ici que j’assure la dépense quotidienne. Je rends grâce à Dieu», témoigne Ousmane en soulignant que parfois, il est difficile de joindre les deux bouts.
Hormis le faible revenu, les caristes sont souvent confrontés à des problèmes liés aux clients malhonnêtes. «Parfois, on marchande avec certains personnes malintentionnées jusqu’à ce qu’on tombe d’accord sur un prix. Mais, sur le chemin, elles font tout pour se séparer du cariste afin de l’accuser de vol pour ne pas payer ce qu’il lui doit», regrette Pa Ousmane.
Il faut signaler que les chariots sont fabriqués par les menuisiers métalliques à des prix variant entre 35 000 et 40 000 FCFA. Cependant, la plupart préfère acheter les chariots d’occasion ou les louer à 250 francs, voire 300 francs par jour. «J’ai acheté mon chariot à 20 000 FCFA auprès d’un autre cariste. C’est moins cher et plus économique que la location», soutient Mamadou Saliou Ba qui s’active au transport de marchandises dans les artères de Sandaga à Dakar.
Malgré les difficultés rencontrées par les caristes aux faibles gains, aujourd’hui, il est rare de faire deux pas dans les rues de la capitale sans rencontrer un conducteur de chariot.
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