Qui est Bineta Gueye ? Parlez-nous de cette femme qui veut conquérir le cœur de son pays natal ?
Pour me décrire, je dirais que je suis une femme qui aime le feu de l’action. Je suis venue explorer les possibilités d’affaires au Sénégal dans le cadre d’une mission en octobre 2016 organisée par le Bureau économique de l’Ambassade du Sénégal au Canada. Appuyée par le Bureau du Québec à Dakar, dès mon arrivée, j’ai décidé de revenir dans mon «chez moi».
Pour dire vrai, il n’y a pas eu forcément de préparation plus que cela. Nous avons fait une étude très sommaire du marché avant de venir. Peut-être aussi que j’aurais dû, pour être totalement honnête. Parce que ce ne sont pas du tout les mêmes approches, les choses évoluent à un rythme un peu différent entre le Sénégal et le Canada.
J’ai l’habitude de dire que les entreprises nord-américaines ont une marche supplémentaire à franchir en Afrique, parce que les réalités, l’histoire et la géographie font que les entreprises françaises ont une longueur d’avance. Toutefois, l’idée pour nous est de rompre avec les façons de faire traditionnelles, les standards sur lesquels certains de nos compétiteurs sont assis et d’aller one step further. On vient avec nos projets et avec une volonté de nous diversifier (pourquoi pas ?) dans le domaine du tourisme, par exemple.
En débarquant ainsi dans un pays qui a changé entre votre départ et aujourd’hui, quels ont été les premières difficultés d’adaptation ?
Je ne pense pas qu’on finisse d’apprendre. Chaque jour, on apprend de nouvelles façons de faire. Par exemple, ici au Sénégal, on fonctionne beaucoup avec les réseaux. Il faut tisser des relations. Et après plus d’une quinzaine d’années d’absence, il faut réapprendre à se faire une place, à faire son réseau. On sait que cela sera difficile, mais on croit en nos compétences. On sait également que la structure de l’économie est marquée par le secteur informel et c’est quelque chose que l’on prend en compte. Toutefois, tout n’est pas carré, on connaît la réalité du terrain. Ici, au Sénégal, l’informel est très dynamique.
Venons-en à vos compétences. Qu’est-ce qui a fait le succès d’ALBG, une firme canadienne dans la communication sociale ?
Le succès d’ALBG repose sur la compétence de son équipe, mais aussi sa flexibilité, sa rigueur et sa réactivité. C’est également la chance et l’opportunité d’avoir gagné des marchés avec de grosses pointures de ce monde, notamment la Fondation Céline DION, pour lever des fonds. On a eu à travailler pour ses concerts bénéfiques, avec les équipes de A à Z. De la stratégie à l’organisation jusqu’à remettre un chèque de 1,8 million de dollars à sa Fondation. C’est une grande fierté que d’avoir fait cela.
Quelles sont les ambitions d’ALBG au Sénégal ? Comment vous voyez ALBG dans 5 ans ?
On vient à peine de commencer au Sénégal et en Afrique, avec juste une année d’expérience. On a travaillé avec des clients comme l’UNICEF, le PSE et d’autres, malgré qu’on soit très jeune et arrivé à peine sur le marché. Nous avons de grandes ambitions, mais en bonne Sénégalaise, je dirais Incha Allah ! L’avenir nous dira…. Loussi kanam rawouli beut…
Comme je l’ai dit, on a plusieurs projets au-delà d’ALBG Communication. L’idée était d’arriver ici avec une structure qu’on connaît pour avoir des pieds bien solides et une réputation. Dans cinq ans, je vois ALBG tenue par des Sénégalais et des Sénégalaises (elle insiste sur l’adjectif «sénégalaises»). Des femmes fortes pour aller de l’avant. Pourquoi ne pas avoir des Conseillers spéciaux du Président de la République au sein d’ALBG ? Nous avons vraiment foi, car au-delà de l’expertise, c’est la passion qui nous anime.
Discussion à ce sujet post