Il s’exprimait lors d’un webinaire, organisé le 23 février visant à présenter les derniers développements du Centre africain de surveillance des prix, de la CEA, qui portait sur « l’évolution des prix dans le secteur de la construction ».
« La construction est un levier clé dans le développement des infrastructures et joue un rôle crucial dans une économie, fournissant des structures essentielles, notamment des infrastructures publiques et privées, et des logements », indique M. Armah qui cite également les exemples de l’Éthiopie, de l’Angola et de la Tanzanie où la construction a contribué de manière significative au PIB en 2019.
Il note cependant que le secteur a été gravement touché par la COVID-19 et a entraîné une perte de 45% de l’activité économique en 2020.
Le secteur du bâtiment joue un rôle important dans la croissance économique d’un pays. L’analyse du secteur permet de mieux suivre sa contribution au PIB, y compris son potentiel à soutenir une réalisation plus rapide des objectifs de développement durable (ODD) et de l’Agenda 2063 grâce au développement des infrastructures.
Il aide également à concevoir des politiques et des interventions appropriées pour le développement des infrastructures et d’autres secteurs de l’économie.
Dans le même ordre d’idées, le Directeur du Centre africain pour la statistique, de la CEA, Oliver Chinganya, déplore le fait que « les prix de la construction ont augmenté dans de nombreux pays, menaçant l’accès à prix abordable d’un logement décent et devenant une lourde charge pour le développement des infrastructures. Ceci est due, en grande partie, aux mesures de confinement instituées par les gouvernements ».
Selon le rapport, l’augmentation moyenne des prix dans la plupart des pays africains est supérieure à 3% par an. Cela peut être attribué à un certain nombre de facteurs qui varient d’un pays à l’autre, tels que le taux de change, les taxes d’importation élevées et les prix dans d’autres secteur
M Chinganya ajoute qu’avec l’arrêt des projets de construction en raison de la COVID-19, « les travailleurs de la construction sont mis au chômage », aggravant ainsi le taux de chômage actuel et la pauvreté dans de nombreux pays.
Le rapport indique que la construction a davantage augmenté (plus de 5% par an) dans les économies à la croissance la plus rapide telles que l’Éthiopie, le Mali, Djibouti, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, la Tanzanie, le Sénégal et le Togo. Les pays à croissance plus modérée tels que le Niger, le Bénin, le Kenya, l’Ouganda, la Gambie, la Guinée-Bissau, l’Égypte, le Cap Vert, la RDC, le Cameroun et le Madagascar ont également enregistré une forte croissance annuelle de 3 à 5% dans le secteur de la construction.
L’étude recommande aux pays de donner la priorité aux investissements dans le secteur de la construction, étant donné son potentiel à stimuler considérablement la croissance économique sans nécessairement assimiler à l’inflation. Les pays sont également priés de développer des méthodes et des matériaux d’infrastructure respectueux de l’environnement tout en donnant la priorité à l’utilisation de matériaux locaux et de pratiques de construction écologiques.
- Armah souligne que les analyses des niveaux des prix de la construction ont été effectuées principalement en utilisant le « déflateur de la valeur ajoutée brute comme indication du niveau des prix ». En effet, « très peu de pays en Afrique mènent des enquêtes économiques complètes ou des enquêtes sur le coût des matériels des immeubles et celui des matériaux de construction.
Le Centre africain de surveillance des prix, de la CEA, est une référence sur les dernières évolutions de prix sur le continent, qui offre aux décideurs africains une vue unique sur les évolutions de prix les plus récentes au niveau national, sous-régional et continental, à l’appui de la gouvernance économique à court et long terme et de planification du développement durable à long terme.
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