Il est de ceux qui portent le flambeau de la G88. Pour avoir réussi à devenir Premier ministre du Sénégal, il est le second exemple de réussite qui force le respect et l’admiration de toute une génération, voire de tout un peuple.
Qui aurait parié un sou que celui qui avait cartouché en Economie avant de faire Droit se retrouverait à ce poste aussi prestigieux que stratégique? Mais, c’était méconnaitre Souleymane Ndéné Ndiaye qui a du panache à revendre. Militant de la première heure du PDS, alors dans l’opposition, il débarque à l’Université de Dakar, dans un contexte particulier. « A l’Université, les étudiants socialistes étaient de vrais privilégiés. Ils pouvaient avoir la bourse nationale, celle de la Municipalité et la celle du PS, en plus un quota de chambres. Et ce n’était pas évident pour nous… », se rappelle-t-il.
Très tôt piqué par le virus du militantisme d’opposition, alors élève au Lycée Delafosse. « Un ami, Ciré Clédor Ly, m’a fait venir à l’Assemblée générale de l’UNAPES. C’était en 1979. C’est de là que j’ai commencé à sentir en moi le goût du syndicalisme », se souvient-il. Cependant, même s’il a toujours clamé son appartenance au PDS, Jules estime qu’il a su faire la part des choses. « Jamais, nous n’avions reçu de mot d’ordre du parti nous disant d’aller en grève. J’étais le seul étudiant du PDS, membre du Comité Exécutif de l’Amicale de la Faculté de Droit en même temps que des militants de la gauche comme Elhadji Diouf, Ousseynou Ndiaye… », précise-t-il.
Alors qu’il s’apprêtait à finir ses études et rejoindre son cousin Maître Guédel Ndiaye en son cabinet, Jules voit l’année 88 déclarée «année blanche». Un gros coup de massue qui tombe sur la tête de toute une génération. « En 1987, il y a eu des émeutes à cause du retard dans le paiement des bourses. Je soutenais, avec Macky, que le fait d’aller installer la violence et le désordre dans les restaurants n’était pas la solution. Macky et moi voulions convaincre les étudiants. Hélas, on n’a pas réussi. C’était déjà les bases claires d’une année blanche. C’était un gros pincement au cœur pour nous qui étions sur le point de finir », regrette celui qui a enfilé, par la suite, la robe d’avocat pour plaider les causes justes.
Mais comment cette génération a réussi à allier militantisme politique, syndical et études ? Pour lui, la première force, c’est qu’ils étaient une bande de copains. « Nous dirigions le mouvement étudiant. On faisait beaucoup de sacrifices. Les réunions étaient programmés aux heures de cours, mais il fallait s’organiser car on appartenait à beaucoup de mouvements en même temps. », explique-t-il.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que malgré les divergences politiques, Jules est resté fidèle en amitié. Il garde de bons rapports avec Macky Sall. Mais, que dire des heures passées dans un cimetière au Mali à chercher la tombe de Feu Toto Diarra? Très acerbe sur les dysfonctionnements du régime quand il se met dans la posture de l’opposant politique, il n’en reste pas assez affectif avec ses amis, notamment la fameuse «bande à Sandrine» avec qui il a partagé plein de choses. Pour la petite histoire, ils étaient quatre copains, Macky, Me Leyti Ndiaye, Me Boubacar Koïta et Jules, à vouloir draguer la même fille, Sandrine, une métisse française, en vacances au Sénégal… Même étant PM, il a tenu à participer à une rencontre de retrouvailles au Terrou-Bi, avec les camarades de G88…
En 12 ans, il a gravi tous les échelons sous l’ombre d’Abdoulaye Wade, son père spirituel en politique. Il a quasiment occupé tous les postes jusqu’à Premier ministre. Aujourd’hui, Jules n’a qu’une seule ambition : « remplacer Macky Sall en 2019 ou en 2024 ». Pourquoi pas ?
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