Dans son allocution d’ouverture vendredi, à Nairobi, au Kenya, de la 11ème Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique (CCDA-XI), Soipan Tuya soutient que « la croissance du continent dépend fortement des secteurs et des ressources naturelles sensibles au climat ».
« L’Afrique est capable de surmonter les défis du changement climatique et de transformer ces défis en opportunités de développement grâce à l’innovation, aux technologies propres et à un changement de paradigme qui libère les énormes ressources naturelles et le potentiel humain de l’Afrique », a-t-elle dit.
Toutefois, elle est d’avis que l’exploitation de ces énormes ressources nécessite la mobilisation de ressources financières provenant de sources nationales et internationales pour permettre au continent de lutter contre le changement climatique et de faciliter le choix de voies de développement propres et à faibles émissions de carbone.
L’Afrique subit davantage le poids du changement climatique, même si elle y contribue le moins, signale-t-elle, ajoutant que l’augmentation des sécheresses, les cyclones tropicaux intenses, les températures élevées et les inondations importantes ont affecté les vies et les moyens de subsistance sur l’ensemble du continent, limitant la capacité du continent à parvenir à un développement durable.
Les estimations indiquent que, d’ici 2030, l’Afrique pourrait consacrer 5 % de son PIB annuel aux crises climatiques sur la base d’un scénario de réchauffement de 2 degrés pour la région du Sahel payant jusqu’à 15 %.
Le Groupe africain des négociateurs sur le changement climatique estime que l’Afrique aura besoin entre 65 et 86,5 milliards de dollars par an pour la seule adaptation jusqu’en 2030. Actuellement, le continent ne reçoit que 11,4 milliards de dollars par an pour le financement de l’adaptation.
La CCDA-XI se tient en prélude au premier Sommet africain sur le climat qui aura lieu du 4-6 septembre dans la capitale kenyane, sur le thème, « Favoriser la croissance verte et les solutions de financement climatique pour l’Afrique et le monde»
La onzième édition de CCDA a pour objectif global de produire des recommandations analytiques détaillées et factuelles sur les différents sous-thèmes de l’ACS. Les rapports de la conférence contribueront aux déclarations finales des chefs d’État et de gouvernement africains, en vue et au-delà de la COP28 de la CCNUCC qui se tiendra aux Émirats arabes unis (EAU).
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