S’exprimant sur le thème de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (CoM 2022), «Financement de la relance de l’Afrique : trouver des solutions innovantes», Morsy fait remarquer que le continent a été frappé par un trio de chocs alimentaires, énergétiques et finances.
« Même avant la pandémie, l’Afrique avait d’énormes besoins de financement du développement. En termes d’infrastructures, on estime que le continent a besoin de 150 à 170 milliards de dollars par an. Pour l’éducation, nous avons un déficit de financement de 39 milliards de dollars par an. L’Afrique a également besoin de 3 à 5 % de son PIB pour financer l’action climatique. Ces déficits ont été entravés par la pandémie », explique-t-elle.
Parmi les autres dynamiques de financement mondiales, la question de la hausse de l’inflation en Europe et ailleurs a augmenté les coûts d’emprunt extérieurs pour les pays africains et accru les risques d’inversion des capitaux. Lorsque la guerre a éclaté en Ukraine, la relance lente et régulière de l’Afrique a été mise à rude épreuve.
« Nous avons également vu le prix des engrais doubler et les prix du pétrole et des denrées alimentaires augmenter car la Russie et l’Ukraine représentent une part importante en termes de matières premières dans le blé, le maïs, l’orge, le pétrole et le gaz », ajoute-t-elle.
Les ménages africains consacrent en moyenne 42 % de leurs dépenses à l’alimentation. Cela signifie que les chocs produits par la guerre ont touché les plus vulnérables, principalement en Afrique.
Pour affronter ces chocs à court terme, Mme Morsy s’est référée aux conclusions tirées par un groupe de travail constitué par le Comité ministériel avant la CoM 2022.
« [Le groupe de travail préconise] de prolonger de deux ans l’Initiative de suspension du service de la dette et de renoncer aux surtaxes du FMI pendant deux à trois ans. En termes de financement d’urgence également, le FMI doit relever les limites d’accès des pays pour obtenir des financements », souligne-t-elle.
Au niveau continental, elle implore les gouvernements africains de soutenir la Facilité de liquidité et de durabilité proposée par la CEA, de plaider en faveur de garanties partielles pour réduire les risques de financement du secteur privé et d’utiliser davantage de système de gestion du passif pour prolonger les échéances, revoir les exonérations fiscales pour le secteur privé et intensifier la mobilisation des ressources nationales.
La Conférence annuelle des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (CoM) est le plus grand évènement annuel de la CEA se tient à Dakar (Sénégal) du 11 au 17 Mai. Elle et offre aux participants l’occasion de débattre des questions clés sur le développement de l’Afrique et de discuter du rendement du groupe de réflexion dans l’exécution de son mandat.
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