Intervenant le mercredi 10 juin dernier, lors d’une conférence de presse virtuelle, il a indiqué que le cadre légal, les régulations, doivent être adaptés pour faciliter l’investissement dans les infrastructures numériques mais aussi pour assurer l’accès équitable, abordable et de haute qualité.
Entrée en vigueur en mai 2019 après de nombreuses et longues négociations entre les Etats, la concrétisation de la Zleca devrait notamment consister en le démantèlement tarifaire du commerce entre les 55 pays du continent. L’Afrique créera ainsi le plus grand bloc commercial régional au monde, de 3,4 milliards de dollars et 1,3 milliard d’habitants.
Prévue le 1er juillet 2020, la mise en œuvre effective de la Zleca est reportée. En cause : la pandémie de coronavirus qui agenouille l’économie du continent.
Alors que le secteur privé peut mener des initiatives en matière de large bande, il estime que le gouvernement peut jouer un rôle crucial en mettant en œuvre une réglementation sectorielle efficace, en remédiant aux défaillances potentielles du marché et en créant les conditions d’un secteur du large bande ouvert et compétitif ».
‘’Les investissements dans les infrastructures numériques sont conséquents, et doivent être considérés de même ordre d’importance que les infrastructures routières, maritimes ou aéroportuaires’’, a soutenu M. Jean Paul Adam.
En cette période trouble, marquée par la pandémie du Covid19, le numérique a montré toutes ses possibilités surtout en matière d’éducation, de sante et de e-commerce.
L’Afrique contribue pour moins de 1% à l’économie numérique mondiale, qui représente environ 15% du PIB mondial.
M Jean Paul Adam a expliqué que le continent a besoin d’environ 100 milliards de dollars pour mettre à disposition un accès Internet universel, abordable et de bonne qualité d’ici 2030 (selon la Banque mondiale). Actuellement, seulement 17,8% des ménages en Afrique ont Internet à la maison et le continent ne représente que 21% des utilisateurs d’Internet dans le monde.
Il cite l’accessibilité financière comme l’un des plus grands obstacles à l’accès à Internet en Afrique, déclarant que « le coût moyen de 1 Go de données sur le continent représente 7,12% du revenu moyen, certains pays ayant des taux pouvant atteindre 20%, ce qui est bien au-dessus du 1 à 2% jugés abordables ».
En termes de bande passante, M. Adam affirme que de nombreux pays africains ont encore une bande passante aussi faible que 64 kilo-octets. Il note que « dans certaines situations, les bandes passantes pour un pays entier sont inférieures à celles dont dispose un abonné résidentiel individuel aux États-Unis ».
« Les données montrent que le téléchargement d’un film de 5 Go a duré 734 minutes en République démocratique du Congo, 788 minutes à Sao Tomé, 850 minutes en Éthiopie, 965 minutes au Niger, 1 342 minutes en Guinée équatoriale et seulement environ 11 minutes et 8 secondes à Singapour, », révèle M. Adam.
Malgré la connectivité limitée à travers le continent (avec près de 40% de la population en ligne), M. Adam déclare que la réponse du numérique face au COVID-19 est excellente.
Il cite comme exemple l’application de traçage du COVID-19 au Ghana, qui restitue les contacts des personnes infectées par le virus et montre où leurs déplacements récents grâce à diverses données téléphoniques. Ces personnes sont ensuite mises en relation avec des professionnels de la santé pour des actions urgentes à entreprendre.
Un autre exemple positif est celui du Nigéria où une entreprise de TIC a créé un outil de triage du COVID-19, un outil en ligne gratuit pour aider les utilisateurs à auto-évaluer leur catégorie de risques de coronavirus en fonction de leurs symptômes et de leurs antécédents face à la maladie.
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