Quand le sage montre la lune, l’imbécile voit le doigt, pourrait-on répondre à tous ces détracteurs, empêcheurs de tourner en rond qui ne voient en Syndiely, la voiture créée par l’inventeur Baila Ndiaye qu’un vulgaire assemblage. En effet, depuis la présentation de Syndiely au public sénégalais, des voix se sont élevées pour refuser à Baila le titre d’inventeur, ce qu’il ne revendique pas du reste. Pour eux, la voiture découle plus d’un assemblage de pièces diverses qu’une invention. Ils se trompent lourdement. Le défi de Baila, était d’abord de faire ce qu’il voulait avec ce qu’il avait, ensuite il ne s’agissait pas seulement de rassembler les pièces d’un puzzle, les pièces trouvées ont du être adaptées, modifiées et ajustées pour répondre à son cahier des charges. Enfin, réaliser une Monoplace, avec un moteur à injection électronique pilotée, dotée d’un freinage ABS, d’ une direction assistée par transfert d’angle à assistance variable, c’est-à-dire, tout ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans l’industrie automobile, est une prouesse d’ingénierie. D’ailleurs, les spécialistes du monde se demandent encore comment ce fut possible, dans un petit garage d’un trou perdu qu’on appelle Thiès, sans aucun moyen, atteindre un tel degré de performance ? Voilà le défi qu’a relevé Baila.
» Quand on sait faire une voiture, on peut tout faire après ». Malheureusement, tout le monde ne le voit pas sous cet angle. Le fait est que certains ont tellement renoncé, qu’ ils découragent toutes celles et tous ceux qui rêvent, qui veulent croire qu’une Afrique maître de son destin est possible.
Construire cette Afrique passera par les machines. Des machines pensées, conçues, par et pour les Africains. C’est possible ! C’est vers ce monde des possibles qu’a voulu nous entraîner le thiessois.
Cette dynamique devait être au coeur du PSE. la Chine et l’Inde, le Nigeria à coté, ne tendent vers l’émergence, terme à la mode, que parce qu’ils se sont lancés dans la recherche, l’innovation et la technologie. Quant au gouvernement sunugalien, il reprend à tout bout de champ les concepts et plans tracés par les institutions internationales en annonçant : « notre ambition, c’est l’émergence par l’agriculture » . Soit ! Mais pour faire manger les 14 Millions de Sénégalais et avoir la possibilité d’exporter des produits agricoles, il faut des… machines. Le Sénégal paye une fortune pour les acquérir au moment où la technologie pour les concevoir à moindre coût est en nous. Se développer, c’est d’abord croire en soi, être soi, devenir soi. Nos gouvernants sont loin de ce triptyque parce qu’ils ne se considèrent que comme incapables, que comme valets et enfin que comme suiveurs. Ils ne veulent pas aller vers la lune, ils ne la voient même pas. Sinon, ils auraient tenté d’ouvrir les portes des possibles ! L’exemple rwandais est patent. Le président Kagamé ne réinvente pas la roue. Il essaye juste de trouver une voie rwandaise du développement à partir de l’existant. « Faire ce qu’on veut avec ce qu’on a » dirait Baïla Ndiaye.
Les artisans et inventeurs sénégalais sont extraordinaires, ils tentent chaque jour d’allers vers les étoiles, mais l’Etat refuse d’en faire une ambition nationale: Un petit exemple : Que fait-on pour booster l’industrie formidable des chaussures de Ngaye-Mekhé ? On te répondra « leurs chaussures sont belles mais ne durent pas » . Justement, c’est à partir de là qu’il faut les aider à atteindre la perfection. Les dirigeants sénégalais, ne sont pas dans cette perspective. L’amour leur manque ! L’amour pour relever les défis, l’amour tout simplement de devenir soi. Et « Pour faire de la politique, il faut aimer les gens »… Almamy Wane mokko wakh…
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