Présentant une communication intitulée « stratégies d’amélioration de la gouvernance foncière, de la performance des politiques foncières et du commerce transfrontalier pour une mise en œuvre accélérée de la Zlecaf », Eyob Esatu Bura estime que « la priorité pour une mise en œuvre accélérée de l’AfCFTA est d’assurer une politique foncière interafricaine et régionale en mettant en place des réglementations qui permettent le commerce transfrontalier ».
La création d’un marché unique dans le cadre de l’AfCFTA offre des opportunités de croissance économique et de création de réseaux nouveaux et innovants pour ceux qui opèrent dans des secteurs tels que l’exploitation minière, l’industrie manufacturière, les services, l’agriculture et l’agro-alimentaire.
« La question foncière à laquelle l’Afrique est confrontée trouve son origine dans des facteurs géopolitiques, économiques, sociaux et démographiques, aggravés plus récemment par des impératifs stratégiques et mondiaux émergents », explique-t-il.
Il s’agit notamment, selon lui, des différentes formes et modes de colonisation vécus dans diverses régions, de la diversité et du degré de persistance des systèmes culturels et normatifs indigènes et des formes d’organisation économique.
Ces facteurs et impératifs ont, à leur tour, donné naissance à une variété de régimes juridiques relatifs au régime foncier, à l’utilisation, à la gestion et à la gouvernance environnementale des terres.
« La question de la gouvernance foncière inclusive devient donc cruciale pour la réalisation des objectifs de la Zlecaf », assure-t-il, lors de cette conférence ouverte le 21 novembre dernier sur le thème « Promouvoir une gouvernance foncière durable en Afrique pour accélérer la mise en œuvre de la Zlecaf ».
En outre, il a noté qu’en raison de la croissance démographique, des migrations et de l’urbanisation, la disponibilité globale de terres par habitant (en particulier de terres agricoles) a diminué dans de nombreux pays.
Ainsi, dans un certain nombre de pays, comme en Afrique de l’Ouest, 50 à 75 % de la population vit sur environ 25 % du territoire national le long des zones côtières, ce qui entraîne des densités beaucoup plus élevées dans ces zones.
Avec des taux de croissance urbaine actuels dépassant 3,5 % par an dans de nombreux pays, poursuit-il, cette tendance est susceptible d’exercer une forte pression sur les infrastructures et les services urbains et périurbains.
A son avis, cela nécessite des innovations en matière de politique foncière intégrée et des systèmes d’information sur la gestion foncière. En outre, souligne-t-il, l’engagement politique des États membres doit être réaffirmé.
A cet effet, il invite l’Union africaine à prendre des « mesures énergiques » à l’égard des pays membres qui sont en train d’initier, d’examiner, de réviser ou d’élaborer et de mettre en œuvre, en tout ou en partie, des politiques foncières destinées à garantir que leurs systèmes fonciers sont pleinement intégrés dans les processus de développement national
Ceci, afin de réaliser la pleine intégration de l’Afrique par le biais du commerce transfrontalier et d’accélérer la mise en œuvre de la Zlecaf.
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