Saly se diversifie dans sa démarche de construction et en termes de vocation, se veut une ville d’affaires tournée vers les services. Le potentiel infrastructurel autour de Saly, (une autoroute, un aéroport international), renforce l’attractivité de la ville, faisant du site, une station balnéaire pouvant également abriter des séminaires et des congrès de grande envergure.
Première station balnéaire inaugurée en 1980, Saly Portudal, était en effet conçue sous la forme d’un concept architectural paysager en forme de Bungalows, incluant des zones de rencontre en plus d’un plan urbanistique tout un long du littoral. Ce dernier intègre aussi des centres d’animation et des chaînes de verdure à l’arrière des restaurants panoramiques, avec un mail qui est le trait d’union entre les différents hôtels. Un décor qu’on va retrouver dans toute la station.
Le Sénégal se positionne comme la première destination balnéaire en Afrique francophone. Cependant, une diversification thématique s’impose face à l’atteinte du seuil critique de la destination, pour non seulement se repositionner, mais aussi avoir des marges de croissance. D’où l’idée de diversifier l’offre grâce au tourisme de niche.
En effet, les modalités de développement actuel de l’activité posent toujours de profonds déséquilibres socio-économiques. « Une destination naît, grandit et atteint une taille critique. D’où la nécessité d’aller vers un tourisme de niches…Au-delà de la destination de Saly, que soit à Pointe Sarène où à MBodiène, il faut aller vers celui-ci, avec une optimisation de l’espace pour la durabilité, et la valorisation du potentiel des terroirs », soutient M. Ousmane Ndoye, Secrétaire général de la Sapco-Sénégal et Coordonnateur de projets.
Évolution sur la gamme
Sous l’angle de partage de revenus a-t-il poursuivi, la nécessité d’aller vers le tourisme de niche permet de rendre robuste la perspective du développement balnéaire, avec une évolution sur la gamme et les thématiques. « À Saly, le Lamantin Beach se positionne sur le tourisme thermal. Pour le tourisme golfique, Saly a ses 18 trous, des chaînes de valeur qui concourent au remplissage de la station », illustre M Ndoye.
Par ailleurs, il a recommandé aux acteurs de s’inspirer des bonnes pratiques de grandes destinations, à l’instar du Maroc, à savoir trouver des éléments d’attractivité touristique. « En faisant le développement de la Petite-Côte dans les années 70, on était au même rang que la Tunisie. Il y a une quinzaine d’années, Le Maroc devenu une destination robuste était à moins de 3 millions de touristes. Ils sont à dix millions aujourd’hui, avec un objectif stratégique fondé sur un plan d’Azur. Le Sénégal doit s’inspirer de leurs expériences », recommande le coordonnateur des projets de la Sapco, qui invite les acteurs à la mise en valeur des infrastructures de base, à la professionnalisation du secteur, avec une sécurité juridique sur le foncier, sur l’aménagement et la salubrité des terroirs.
L’occupation territoriale actuelle démontre à souhait l’ardent désir des populations à s’installer sur la Petite Côte où il fait bon vivre, mais aussi pour des raisons de connectivité. L’attractivité territoriale au niveau de l’investissement, prend en compte cette problématique. En à croire M. Ousmane Ndoye, Secrétaire général de la Sapco et Coordonnateur de projets à la Sapco, le tourisme de masse résiste toujours, mais pose de plus en plus un problème de développement durable, qui suppose une visibilité des investissements dans tous les secteurs, à savoir l’artisanat, le petit commerce local etc.
Hormis les multiples emplois autochtones crées, les retombées économiques du tourisme balnéaire profitent peu aux populations locales en raison des mécanismes de domination économique et de dépendance sur lesquels l’activité s’est développée. La plupart des investisseurs viennent de l’étranger. Une grande partie des bénéfices générés par l’activité appartient à des multinationales qui contrôlent la quasi-totalité des structures hôtelières du littoral.
Le produit balnéaire se localise surtout dans la Petite-Côte comme la station de Saly Portudal, Il en est de même dans la Presqu’île de Dakar ainsi que dans la station de Cap Skirring en Casamance et dans la zone de l’Hydrobase-Saint-Louis.
A ses débuts, le tourisme international de masse a été encouragé par un aménagement touristique littoral initie par l’Etat du Sénégal. Des mesures incitatives avaient été prises pour soutenir le développement des activités par la création d’organismes spécialisés à l’image de la Société d’aménagement de la Petite-Côte, (Sapco), afin d’aménager la frange littorale pour y abriter des réceptifs hôteliers de grand standing et faire la promotion des investissements.
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