Après un peu moins de deux mois de contestations populaires d’une réforme des retraites, orchestrées autour de manifestations sans précédents, le Conseil d’Etat français dénonce des projections financières lacunaires (vendredi 24 Janvier 2020). Ce volet financier incarnant les trois quarts des réalités de cette réforme des retraites, l’avis du Conseil d’Etat démontre que la dimension Actif-Passif du projet a été ratée ; une situation grave mais pas désespérée.
Bienvenus en France, n’est-ce pas ? Nous sommes François, Oumar, Fred, Emanuel, Philippe, Coco, Eric, Arnold, Fazul, Leticia, Khady et Samir…Bref, pour ne citer que ceux-là. Bienvenus à la République des merveilles de démocratie sociale, où le Président et son premier Ministre, dérivés premières du néolibéralisme, cherchent depuis plusieurs mois à jouer la partition de la retraite beaucoup plus vite que la musique. L’exécutif français tient à sa réforme et affirme, que pour le bien du peuple, il est prêt à prendre tous les risques politico-économiques. Seulement, l’ampleur des manifestations démontre que les mesures envisagées ne convergent pas vers la volonté du peuple. Ce pouvoir politique ne peut pas ignorer les marques de la culture financière française, relatives à la retraite, qui voudraient que les plus fragiles soient protégés, que la solidarité fonctionne afin que le peuple puisse partager pour progresser, que les salaires reflètent le coût réel de la vie, que les services publics soient assurés, que chacun contribuent selon ses moyens et surtout que l’économie réelle intègre l’éthique et l’égalitarisme égalitaire.
Le modèle social de la France est né après la deuxième guerre mondiale, de l’entente entre les communistes et la droite traditionaliste (maurassiens et royalistes) ; ce modèle à la base du développement de ce pays, a démarré sa longue descente vers la déconstruction dans les années 70 lorsque le Président Nixon (conseillé par Milton Friedman) a mis fin aux accords de Breton Woods. La retraite en est un exemple déterminant car, en cherchant à baisser sa part dans le PIB, l’exécutif français se positionne dans la continuité de près de 35 années de réformes néolibérales : livre blanc des retraites en 1991, réforme Balladur 1993, réforme Juppé 1995, réforme Fillon 2003 et 2008 et réforme Woerth 2010. Il n’est pas possible d’apporter des solutions à un problème mal posé. Oui, aujourd’hui encore, des économistes français présentent la retraite comme un problème à trois leviers (le niveau de pension, le niveau de cotisation et l’âge de départ) ; ce qui n’a aucun sens mathématique. En effet, le modèle le plus proche de la retraite française se résume en une équation paramétrique dont la résolution nécessite d’abord de distinguer les variables et les paramètres (niveau de pension comme variable, niveau de cotisation et âge de départ comme paramètres). Toutes ces réformes ont échoué pour deux raisons :
– Elles n’ont jamais été structurées autour de la construction d’un modèle mathématique de gestion actif-passif capable de pérenniser les régimes de retraite par un réel suivi du risque via des bilans actuariels projetés.
– Elles n’ont pas respecté la logique de résolution de l’équation paramétrique de la retraite française pour chaque régime, qui voudrait qu’on recherche la variable niveau de pension en discutant des valeurs des paramètres cotisation et âge de départ ; et surtout ne pas donner des valeurs aux paramètres pour en déduire la variable.
Bienvenus en France, le pays aux 42 régimes de retraite, souvent non corrélés, que le pouvoir politique cherche à ramener en 2021 à un unique régime universel par point (une valeur du point à déterminer par l’INSEE). Un problème de recherche opérationnelle où on souhaite transformer 42 trajectoires en une seule qui aurait la propriété d’être plus basse que toutes et le proche possible de leur barycentre ? Ou encore, traduit en d’autres termes, l’exécutif chercherait-il à résoudre un système non linéaire de 42 équations à 42 inconnus et d’en déduire les 42 coefficients, nécessaires à une combinaison linéaire convexe qui définirait le point de convergence vers un régime unique universel ? A bon mathématicien bonjour, car des individus logiques ne se poseraient jamais un tel problème, persuadés d’avance qu’il n’est pas soluble. Sa complexité se dénote dans tout ce que nous avons entendu depuis la naissance du fameux rapport de Jean-Paul Delevoye : âge pivot, réforme systémique, réforme paramètre, à cotisations égales retraite égale, quitter la prestation définie pour la cotisation définie……
Quelle tristesse, ce débat sur la retraite, axé sur la dégradation du rapport démographique entre actifs et retraités (4 actifs pour 1 retraité en 1960 et 1,7 actifs pour 1 retraité aujourd’hui). Cette vision pousse au choc entre générations (généralement entre monétisés et non monétisés). Car on constate qu’aujourd’hui, en France, 10 actifs monétisés par un revenu du travail, monétisent 21 habitants non monétisés par le travail (7 retraités, 10 enfants ou étudiants, 3 chômeurs ou allocataires RSA, 1 malade ou handicapé) : que veut-on ? La guerre de tous contre tous ? Il faut que tout le monde puisse vivre, enfin ! Nous préférerons que le débat s’axe sur la stabilité de la proportion par rapport au PIB de l’entretien de la population non monétisée par le travail. En l’occurrence, aujourd’hui le poids des pensions dans l’économie correspond à 14% du PIB. En projetant l’économie française avec le régime actuel, ce poids pourrait converger en 2040 vers 12% du PIB (sujet de mémoire d’actuaire d’une de nos anciens salariés).
Alors quel est le problème ? Les anciens coûteront moins à l’économie en proportion ! Et peut-être que le ratio du nombre d’actifs par rapport au nombre de retraités se sera dégradé.
Et alors ? Si grâce à l’intelligence artificielle, un actif produit 2 fois plus qu’aujourd’hui ! De toute façon, les gains de productivité qui n’irriguent pas l’économie réelle à court ou à moyen terme sont sources de déflation, d’ailleurs annoncée par les taux bas actuels.
Et si c’est un problème d’égalité sociale, nous pensons que d’abord l’égalité n’est pas l’équité et d’autre part, s’il n’y a pas de progrès pour tous, l’égalitarisme n’est que jalousie mal placée et manipulation populaire.
On comprendra alors que les anciens apportent ce qui est fondamental : le lien et la mémoire qui n’a d’ancrage que par rapport à la relation et l’amour. En fin de compte, la monétisation ne devrait pas qu’être liée au travail ! Il devrait y avoir monétisation :
– En fonction de l’engagement sociétal (garde et éducation des enfants, encadrement d’association sportives et culturelles, écriture de biographies et de mémoire, contribution aux associations caritatives, …)
– En fonction de la volonté de créer (un jeune devrait avoir accès plus facilement au prêt pour création d’entreprise plutôt que la maigre pitance des aides sociales qui le cantonnent à faire la révolutionner virtuelle sur Internet).
Les anciens révèlent la société pour qu’elle se réadapte afin qu’elle renaisse indéfiniment à la modernité. Ce qui est le processus alchimique. Afin que la société renaisse, il faut que les jeunes entendent un « oui » qu’ils traduisent en « Oui à la vie ! ».
Vouloir une convergence presque sûre d’une retraite par répartition vers un système unique de retraite par point, c’est comme demander à tous les détenteurs d’un fonds en euros d’assurance-vie de passer subitement à 100% en unités de compte ; exprimé autrement, c’est vouloir sortir les français de leur culture financière (marquée par l’épargne et la garantie) et les faire migrer vers la culture financière anglo-saxonne à base de crédit et risque. En toute équité, on ne peut variabiliser une garantie sans garantir le partage de la richesse. Passer à un système universel par point, cela rappelle le passage à la monnaie unique sans garantir la souveraineté du peuple qui l’utilise et sans contrat social bien compris (Maastricht). Tout cela, c’est nier les effets dans le temps, du progrès social, des gains de productivité induits par la valeur ajoutée réelle des français, qui sont invités aujourd’hui selon leurs moyens, à se pourvoir avec des régimes complémentaires par capitalisation.
Lorsque ce problème de retraite est abordé du strict point de vue de la gestion actif-passif, nous sommes face à un actif variable (la masse des salaires et les revenus du capital) et un passif avec une garantie plancher (des pensions qui ne peuvent pas baisser) ; donc nous disposons d’un Floor au passif. Comme la gestion actif-passif est basée sur le principe du miroir entre l’actif et le passif, alors on aurait une solution s’il était possible de mettre un Floor à l’actif ; ce qui n’est pas possible car l’économie par définition est variable comme la vie. Ce qui induit un problème de similitude entre l’actif et le passif.
Si on ne remet pas en question le passif, c’est un problème que l’on traite classiquement par une méthode de gestion dynamique qui consiste à mettre en réserve une partie de l’écart-type de l’actif variable pour anticiper l’inadéquation actif-passif. Quel grief nous fait-on sur le Fonds de Réserve des Retraites qui remplit précisément cet office ?
Si on se laisse la liberté de modifier le passif, il faut dans ce cas lui donner une variabilité proche de celle de l’actif en passant par exemple à un régime en point. Cela vous fait-il penser à quelque chose que la présidence Macron essaie d’imposer ?
Si nous posons le problème de la retraite dans les termes de la formule de Black et Scholes, (comme piste de réflexion pour nos jeunes actuaires) ; on se place en début d’année pour la fin de l’année, avec un actif à rendement nul en moyenne (r égal à zéro) :
[Pensions] * Exp (-rt) * N (-d2) – [Cotisations] * N (-d1)
1er enseignement : Si le régime est tout juste à l’équilibre, le déficit sera en moyenne égal à 40% (1/Racine (2*pi) d’un écart type des cotisations ; exemple si l’écart-type des cotisations est de 1.5% par an, le déficit moyen sera de 0.6% des cotisations soit 320Mds€*0.6% équivalent à 1.92 Mds€)
2ème enseignement : Si le régime est tout juste à l’équilibre, pour maintenir cet équilibre dans l’avenir (éviter un futur déficit), il faut variabiliser près de 50% des pensions (cf. le Delta Black et Scholes) ; un pensionnaire qui touche 1200 euros, recevrait à la fin de l’année 600€ garantis plus 600€ * (Cotisation (1) / Pension (1)) * (Pension (0) / Cotisation (0)).
3ème enseignement : Si on veut maintenir les garanties de pensions sans les variabiliser alors il faut que le régime soit excédentaire d’au moins trois écarts-types de cotisations (car le delta N (-3) est très petit, environ égale à 0,1%). Exemple si l’écart-type des cotisations est de 1.5% par an, alors il faut que le régime soit excédentaire de 4.5% des cotisations. En clair, Cotisations-Pensions doit dépasser 4.5% Cotisations ; soit un surplus de 4.5%*320Mds€ (14.4 Mds€).
Au-delà des outils mathématiques, sur le plan social, les retraités sont plus sensibles aux aléas de l’économie car ils n’ont, par définition, en majorité ni l’esprit ni la possibilité de jouer avec, en captant ses opportunités et en se protégeant de ses crises. Par conséquent, la société en général et le groupe des actifs en particulier, doivent leur offrir des garanties de revenus.
En fonction du niveau des pensions, celles-ci pourraient s’exprimer comme, une partie garantie, en euros et l’autre, en unités de compte.
Pour les petites retraites, la partie en euros serait de 100%, pour les retraites élevées (supérieures à 2700 euros, par exemple) elle pourrait être de 75% et celle en unités de compte de 25%. L’unité de compte pourrait prendre la forme d’un facteur du PIB soit le milliardième du ce dernier à 2200 milliards.
Par exemple, un salarié pourra liquider sa retraite avec une pension de 2500 euros, garantie et revalorisée de l’inflation chaque année, complétée par 20% du PIB soit 440 euros, donnant un montant total de 2940 euros. L’année suivante si l’inflation est de 1% et le PIB de 2500 milliards, la pension sera de 2525 euros pour la garantie en euros à laquelle s’ajoutera 500 euros pour celle en unités de compte totalisant 3025 euros. Nous pensons que c’est une façon plus harmonieuse de variabiliser le passif en offrant une vraie garantie de pouvoir d’achat.
Au final, en compilant tout ce dont nous venons de parler, nous pensons que quelque chose de plus profond se cache derrière cette histoire de retraite. C’est selon nous 3 grands changements de ce monde :
– La montée de l’intelligence artificielle qui va faire baisser inexorablement la masse salariale (celle du secteur tertiaire de manière historique) donc le financement de la protection sociales dont la retraite
– La montée des taux d’intérêt qui va augmenter la charge de la dette qui va prendre une place prépondérante dans les comptes de la nation
– La baisse structurelle de la compétitivité internationale de la France qui crée des déficits extérieurs sans la possibilité d’user de l’outil de la déflation (par le taux de change).
Comme La France ne peut pas utiliser l’outil de la déflation à cause de l’euro et qu’elle n’a pas non plus le logiciel de l’Allemagne, les gouvernements successifs depuis 15 ans n’ont vu que la solution de déflater en termes réels les revenus fixes comme les allocations, les pensions et les salaires, afin de protéger les profits des grosses entreprises. Ils ont commencé par les allocations, puis les pensions et par le biais de la réforme du CDI et l’intelligence artificielle, ils se chargeront des salaires.
C’est d’autant plus problématique que la capacité de création monétaire de la France s’amenuise en même temps que se réduisent ses réserves de change, ce qui empêche une vraie relance économique au travers de la reconstruction de l’outil de production, avec : un état qui coûte 23 % du PIB (collectivités territoriales comprises), une protection sociale à 33%, des salaires nets du privé à 20%.
C’est compliqué de maintenir (ou de faire progresser) les profits des entreprises à un niveau (ou au-delà) de 30% du PIB sans un sérieux resserrage de boulon et sans aggraver les déficits (-4% en 2019) ! Reste qu’avec une dette des entreprises de 180% du PIB, 30% du PIB correspondent à un rendement honorable de 16.6% de la dette (donnant un ROE de 8,3% avec un taux d’endettement de 50%)…principalement touchés par le CAC40 et leurs sous-traitants.
Moralité :
L’Europe continental est en train de détruire son système financier par l’adoption de taux d’intérêt négatifs, et pire encore, ses gouvernants ont convaincu leur peuple à croire que la politique c’est l’art de faire des tas de fausses promesses et à les faire payer en fausse monnaie par inflation ou sinon (quand cela n’est pas possible), les faire payer par leurs enfants (générations futures) avec de l’endettement. La France (en particulier) est colonisé par ses politiciens, ses économistes et ses journalistes qui, avec cette problématique de retraite ont tous perdu leur latin. Oui, la retraite n’a jamais été un sujet d’économistes, mais d’abord, éthiquement un sujet du peuple (statuant sur un modèle de partage), et techniquement un sujet d’experts en Actuariat-Finance, ensuite un sujet d’Etat, puis une affaire d’organismes sociaux.
La retraite étant indissociable de l’esprit d’assurance, l’exécutif français doit se rappeler de la dimension juridique de cette dernière qui place l’Etat comme premier assureur d’un pays, ne pouvant en aucun cas se désengager de ses engagements sociaux. Pourquoi ? Un Etat se doit de protéger son peuple, au moins sur le plan social. Lorsque ce Devoir est accepté, l’Etat doit s’engager. Dès que cet engagement prend date, alors l’Etat doit signer un Contrat Social avec le peuple ; lequel contrat consiste à assumer la Protection Sociale des citoyens et donne naissance à un Passif Social dans ses livres. Un passif social est issu du décalage temporel entre la naissance d’un droit à prestation et son paiement effectif (dans le cadre des relations entre un Etat et ses citoyens ou entre une entreprise et ses salariés). Il provient ainsi des obligations de l’Etat et traduit une responsabilité que ce dernier doit assumer. Ce Passif Social, considéré comme un élément de l’ensemble des Engagements Sociaux, est assimilable à un Régime (convention par laquelle l’Etat prévoit les dispositions relatives à ses engagements, à l’exemple du versement de prestations aux travailleurs à l’âge de la retraite).
Bref, des solutions existent mais, il faut revoir les chemins empruntés. Où sont passés les brillants polytechniciens des promotions 1998-2003 qui ont fait application à l’ENSAE en Actuariat-Finance ? Ce vieux continent, à l’image de la France ne voit plus naître des Gauss, des Poincaré, des Pascal…Et ses politiciens néolibéraux semblent avoir oublié que sans le calcul différentiel, nous n’aurions jamais eu les infrastructures complexes qui nous entourent ; la moralité serait d’éviter de perdre progressivement la légitimité intellectuelle.
Conclusion :
Au bout d’autant d’années de néolibéralisme parachevés par près de 2 années de Macronisme, des groupes sociaux entiers ont été poussés à bout. Les manifestations (disent-ils) ne sont que le résultat d’une agression du pouvoir, car un président de la république qui représente le peuple ne doit pas sombrer dans l’incarnation d’une trahison vis-à-vis des 80% des français qui n’ont pas voté pour lui au premier tour et qu’il est censé représenter et protéger tout de même.
Certes, le général Charles de Gaulle voulait la grandeur de la France et le bonheur des français, tout en étant conscient qu’il était difficile de gouverner un pays qui compte 258 variétés de fromages. Mais le Président Macron doit comprendre qu’il n’est pas simple de réformer un pays qui compte au moins 3258 variétés d’économistes, dont 10 choisis au hasard parmi eux donneront 10 avis distincts sur un quelconque sujet. Les syndicalistes ont bien compris que cette réforme des retraites s’inscrit dans la continuité de la destruction du modèle social français, dont certaines branches (comme la retraite) sont dans le viseur de fonds de pensions anglo-saxons depuis longtemps ; modèle social qui est depuis longtemps considéré par les gouvernants, d’avantage comme un sédatif populaire que comme un puissant moteur de progrès social et économique.
L’Internationalisation était une affaire des Etats ; la Mondialisation est organisée par les Entreprises comme échanges de biens et services qui se faisaient avant à cheval ou par bateaux et qui s’accélèrent aujourd’hui par internet ; mais le Mondialisme est une idéologie à laquelle les français d’en bas, à travers leurs manifestations (gilets jaunes et retraites), refusent catégoriquement de se soumettre. Cela rappelle un samedi de décembre 2018, manifestation de gilets jaunes, où il était possible de lire sur une pancarte : « Ma revendication c’est la loi 3 janvier 1973 ». Ce jour-là, nous avions compris que les français ont commencé à s’inscrire dans une dimension markovienne de leurs problèmes (pour se projeter au futur, la donnée du présent est suffisante, au sens où elle contient toute l’information du passé). Cette loi de 1973 est arrivée après la fin des accords de Breton Woods 15 aout 1971 et le soi-disant choc pétrolier, et est suivie par tous les évènements qui ont fait de la France ce qu’elle est aujourd’hui.
Il suffit de lire les pancartes des manifestants contre la réforme des retraites pour se rendre compte de la vraie souffrance de la France d’en bas. Le pays recule et les plus faibles s’appauvrissent. Il est temps que l’exécutif se remette en question afin que toutes les pendules soient remises à l’heure. Oui, sur les 70 dernières années, le constat est clair en France, la durée de vie résiduelle à partir de l’âge de départ à la retraite a doublé et le PIB par salarié a été multiplié par 15. L’heure est arrivée de reconstruire l’espérance et l’unité car les gouvernants n’ont toujours pas compris l’esprit des manifestants contre la réforme des retraites, à l’identique de la révolte des gilets jaunes qui ont réussi à mettre au centre du débat de la république la question de la justice sociale (que 30 années de lutte sociale n’ont pas réussi à faire).
Dans la recherche de solutions, les français seront bienvenus en Afrique subsaharienne, où nous avons abordé autrement la retraite car, nos gouvernants ne comprennent même pas que leur premier devoir c’est de protéger le peuple (bien que cela soit inscrit clairement dans leurs constitutions respectives). En Afrique, nos parents ont travaillé toute leur vie durant et sur un gain salarial de 100 F CFA, aucun d’entre eux n’a pu toucher plus de 30 F CFA à la retraite. Seulement, cette partie fixe de leur pension est complétée par une partie variable (Unité de Compte) représentée par l’aide en continue que leur apportent leurs enfants ; nous avons toujours partagé nos revenus avec nos parents en Afrique, par le biais d’une forme d’impôt social.
Prenons un exemple en Afrique Centrale. La KANDA représente la notion de famille, de lignée ; le MBONGI la notion de conseil de famille, chefferie qui gère le MBONGO (richesse de la famille) ; le MPATA (montant de la richesse qu’un membre de la famille peut dépenser individuellement) est le cinquième du MBONGO dans la tradition. Par correspondance, la France est dans cette tradition africaine par le biais de l’Etat jacobin car, le MBONGI c’est tous les centres de pouvoir de l’Etat français, le MBONGO c’est le PIB et le MPATA représente les 20% du PIB comme revenus nets du privé. La France a hérité du système africain en mettant l’Etat à la place de la famille. Les français doivent ainsi reprendre conscience de leur solidarité familiale des temps immémoriaux…
Article dédié à notre frère et ami J.L.B d’Abidjan et aux actuaires africains.
CISSE ABDOU ET BAROS CLAUDE
Les EXPERTS du GROUPE CISCO²NSULTING-SOLVISEO
Conseil-Audit-Services : Actuariat et Finance
Banque d’affaires : ALM–Stratégie–Investissement – Fusions –Acquisitions
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