La croissance économique en Afrique subsaharienne devrait ressortir à 2,4% en 2017, contre 1,3% en 2016 selon la dernière édition d’Africa’s Pulse présenté mercredi, depuis Washington, par Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque Mondiale pour l’Afrique.
L’économie africaine connait une reprise. Même si ce n’est pas encore l’embellie, elle profite assez bien du regain de confiance constaté en Afrique du Sud et au Nigeria qui sont entrain de sortir de la récession. Ces deux pays, locomotives du continent, entraînent parfaitement leurs régions respectives.
Pour Albert Zeufack, auteur du rapport, la croissance reste fragile. les économies moins tributaires des matières premières comme le Sénégal ou l’Ethiopie, connaissent une stabilisation de leur croissance. Quant aux pays exportateurs de métaux, ils profitent du redressement des cours internationaux sur fond de rebond de la production minière et des investissements.
» La reprise économique est là, mais il reste beaucoup à faire pour conforter durablement l’assise de cette croissance. Sur plusieurs dimensions clés, les progrès sont timides, signe qu’il faut accorder davantage d’importance aux réformes structurelles » a informé l’économiste.
Le mot est lâché. Il faut des réformes structurelles. Autrement dit , serrer la ceinture, réduire et surtout mieux ajuster les dépenses, résorber le déficit budgétaire pour enfin atteindre l’équilibre. Si ce n’est pas le retour des fameux ajustements structurels des années 80, ça y ressemble beaucoup. D’ailleurs, pour certains, on en est jamais sorti.
Seulement, la plupart des pays africains, selon toujours Albert Zeufack, n’ont pas de marge de manœuvre suffisante pour faire face à la volatilité de la conjoncture. Dans cette situation donc, ces pays doivent s’efforcer d’élargir un espace budgétaire souvent restreint grâce à des politiques de finances publiques judicieuses.
Revenant sur les recommandations édictées par la Banque Mondiale pour consolider et péreniser la croissance, Zeufack a rappelé la nécessité pour les Etats africains d’investir davantage dans la formation et les compétences de bases.
« Savoir lire, savoir écrire est impératif. Les Etats doivent faire plus d’efforts dans l’éducation et la formation de leurs populations » a soutenu Albert Zeufack qui présentait le rapport par vidéo-conférence depuis Washington.
En attendant, les défis dans l’éducation sont énormes et demandent des investissements massifs.
« Un enfant sur trois ne va pas au terme de sa scolarité primaire. Dans la plupart des pays, moins de 50% des élèves achèvent le premier cycle secondaire et moins de 10% accèdent à l’enseignement supérieur » souligne le rapport.
Africa’s Pulse est une publication semestrielle contenant une analyse des perspectives macroéconomiques à court terme pour la région. Chaque numéro comprend également une section sur un sujet qui représente un défi de développement particulier pour le continent. Il est produit par le Bureau de l’économiste en chef de la région Afrique de la Banque Mondiale.
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