Pour une réduction des délais de traitement des prêts
Très sollicités notamment à l’approche des fêtes ou des campagnes agricole, les SFD ont un traitement des dossiers assez lents. Ainsi, le rapport préconise de traiter avec plus de célérité, les dossiers de certaines clientèles (commerçants, artisans, agriculteurs et éleveurs, en particulier), durant les périodes jugées «sensibles» pour leurs activités.
Aussi, il est souhaité de fournir, à temps, une information juste et complète sur le sort de leur dossier, afin d’éviter aux clients les nombreux déplacements.
Pour bénéficier d’un prêt, des garanties sont requises. Mais 35% des bénéficiaires les trouvent contraignantes. En effet, pour les salariés, la domiciliation de salaire est souvent associée à une épargne bloquée. Pour d’autres sociétaires, un apport personnel est en général requis en sus du gage de biens, de la caution d’un tiers ou d’une hypothèque portant sur un immeuble.
Pour y remédier, il est demandé à l’Etat de mettre à la disposition de SFD sélectionnés des lignes de crédit pour financer des programmes publics d’appui aux populations, sur la base de la conclusion de conventions spécifiques, en particulier dans le domaine agricole. Les travaux entamés à l’effet de rationaliser les mécanismes de dotation et de fonctionnement des fonds de garanties, de participation et de bonification d’intérêts, devraient intégrer cette problématique.
Entre autres propositions, un meilleur suivi de l’utilisation des prêts. L’enquête révèle que pour 47,5% des prêts accordés, les SFD n’en ont pas vérifié la destination. Or, un meilleur suivi de l’utilisation des prêts permettrait de réduire les «risques» de non-remboursement et d’accroître la performance sociale des SFD.
Il y a aussi le recouvrement. En effet, 32,2% des bénéficiaires déplorent les méthodes. Parmi elles, l’affichage des photos des «mauvais payeurs», un recours injustifié aux forces de l’ordre, des harcèlements fréquents, etc. «Ces pratiques n’épargneraient pas, du reste, les sociétaires de bonne foi, sans antécédent négatif en matière de remboursement. A cet égard, il est important que les SFD utilisent des méthodes de recouvrement non abusives, non attentatoires à la dignité des sociétaires et en tous points conformes aux dispositions légales et réglementaires de protection du consommateur», estime le rapport.
Conçue pour contribuer à la lutte contre la pauvreté, la Microfinance est-elle en train de se départir de son objectif de départ ? Selon le rapport, un glissement des interventions des SFD vers des catégories plus nanties qui sont censées présenter moins de risques a été noté. «Des montants de crédit de plus en plus élevés sont accordés à ces autres franges de la population, au détriment de celles ciblées à l’origine. Cette situation démontre l’inclinaison des SFD, notamment des grands réseaux, vers la recherche de performances plus financières que sociales», rappelle-t-on.
Haro sur les taux d’intérêts
Lutter contre la pauvreté et accorder des crédits à des taux élevés semble plutôt très paradoxal. C’est pourtant ce qui est reproché aux SFD. Selon 65% des sociétaires, les taux d’intérêt pratiqués par les SFD sont très élevés. Cette perception très négative est partagée aussi bien par les personnes morales que par les personnes physiques, dans des proportions respectives de 66,1% et 65,2%. «Cette appréciation est d’autant plus fondée que les frais de dossier sont payés avant la mise en place du crédit et ne sont généralement pas pris en compte dans le calcul du Taux Effectif Global (TEG), malgré le fait qu’ils en constituent une composante», souligne le rapport.
Pour corriger cela, il semble nécessaire d’encourager le regroupement des institutions de base en vue de renforcer les ressources propres des SFD et réaliser des économies d’échelle, de promouvoir davantage la transparence grâce à une information correcte du public en vue de stimuler la concurrence, de faciliter l’accès des SFD à des lignes de refinancement auprès de l’Etat et des PTF, à des taux concessionnels, de réduire les charges fiscales supportées par les SFD qui renchérissent le coût du crédit.
Mais afin de ne pas léser certains SFD, il serait plus pertinent d’abord de mener une étude plus approfondie sur les déterminants du coût du crédit des SFD, revoir les conditions de constitution et de réalisation des garanties, améliorer l’image des SFD auprès des sociétaires.
«Réduire les frais liés aux opérations déplacées, les frais de virement et de transfert, les frais liés à la domiciliation de salaire, assurer un maillage plus complet des régions», indique le rapport qui appelle les SFD à s’approprier davantage le «Mobile banking », en tirant profit de l’expansion du téléphone portable afin d’élargir l’accès à leurs services de paiements à une plus grande partie de la population.
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