Comment s’est comporté le secteur des Assurances durant l’exercice écoulé, le chiffre d’affaires psychologique de 100 milliards Fcfa sera-t-il atteint ?
En termes de chiffre d’affaires, le secteur des Assurances en 2011 a connu une croissance de 6%, passant de 88,017 milliards (Mds) Fcfa en 2010 à 93,829 Mds Fcfa en 2011. L’Assurance-Vie se révèle, une fois encore, plus dynamique avec une évolution de 14,5%, passant de 19,905 Mds en 2010 à 22,798 Mds en 2011. L’Assurance Dommages (Non Vie) a connu une croissance de 3,6%, passant de 68,113 Mds en 2010 à 70,531 Mds en 2011. En termes de résultats, le solde net des sociétés dommages est créditeur de +2,630 Mds, soit +3,9% des primes acquises de l’exercice contre 6,134 Mds en 2010 (soit
+9,2% des primes acquises). Cette baisse de résultat est consécutive à deux sinistres très importants enregistrés dans la branche pour un montant total d’environ 7,2 milliards Fcfa. Le solde net des sociétés VIE est créditeur de +2,801 Mds, soit +37% des primes acquises contre 2,048 Mds en 2010, soit 10,3% des primes acquises en 2011. En termes de couverture, globalement les engagements réglementés des sociétés du marché se sont élevés à 144,020 Mds, couverts à hauteur de 121% par des actifs représentatifs d’un montant de 174,708 Mds. En termes de solvabilité, pour aller vite, on peut dire que les marges de solvabilité disponibles en Dommages, comme en Vie, représentent cinq fois les marges minimales réglementaires.
Les surplus de marge, dégagés en 2011, se sont élevés à 36,955 Mds en Dommages et 10,708 Mds en Vie contre 35,955 Mds et 8,769 Mds en 2010. Compte tenu de la situation ci-dessus, nous pouvons dire que le marché sénégalais de l’assurance s’est plutôt bien comporté. Pour revenir au chiffre d’affaires, comme vous l’avez constaté plus haut, la barre psychologique des 100 Mds n’a pas été atteinte en 2011, mais vu la tendance, les 100 milliards devraient être atteints en 2012 ou au plus tard en 2013.
Un an après l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions du Code des Assurances, notamment celle portant sur l’article 13, quel bilan en tirez-vous?
Les nouvelles dispositions du Code CIMA, notamment celles portant sur l’article 13, sont entrées en vigueur le 1er octobre 2011. Leur impact sur l’exploitation des sociétés d’assurances ne pourra être véritablement visible et analysé, de façon correcte, qu’avec les chiffres arrêtés au 31 décembre 2012. Toutefois, dans la pratique, après la campagne de communication menée conjointement par la Direction des Assurances, la FSSA et les Sociétés membres elles-mêmes, les assurés ont réagi très positivement et une certaine amélioration de la trésorerie des Compagnies a été constatée. Ce qui est favorable à une meilleure qualité de services et au règlement des sinistres.
Vu le niveau des impayés relatifs aux exercices antérieurs, cela ne va-t-il pas menacer l’existence de certaines compagnies ?
Cette obligation d’annulation avant le 31 décembre 2014 a été déjà intégrée dans les prévisions des Sociétés d’assurances.
Pratiquement, toutes ont déjà constitué des provisions pour annulations et effectuent celles-ci au fur et à mesure. L’impact de ces annulations devrait dès lors être neutralisé. Toutefois, au 31 décembre 2014, tous les impayés ne pourront pas disparaître.
Il subsistera, dans la production des Compagnies, les primes impayées des contrats bénéficiant de dérogation pour l’application de l’article 13. Ce sont les contrats d’assurance dont la prime excède 80 fois le SMIG annuel (soit 34 793 280 Fcfa) et dont le souscripteur a un délai de 60 jours pour le règlement de la prime. Et puis, les contrats d’assurance souscrits par les Services et Organismes de l’Etat dont le délai de paiement de la prime est porté à 180 jours.
Les assurés l’ont-ils senti dans le règlement des sinistres ? Si oui, pouvez-vous communiquer à nos lecteurs des chiffres montrant cette amélioration ?
Il reste, bien entendu, que l’objectif des nouvelles dispositions du Code est de permettre aux Sociétés d’assurances d’avoir les moyens de mieux faire face au règlement des sinistres qui est leur raison d’être. Comme souligné plus haut, l’incidencesur les sinistres ne peut être que positive. Les chiffres 2012, qui ne sont pas encore disponibles, devraient le montrer.
Toutefois, au 31 décembre 2011, le montant total des sinistres Non Vie réglés s’est élevé à 32,254 Mds contre 27,567 Mds en 2010, soit une hausse de 17%.
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