Depuis une semaine, les Dakarois sillonnent les coins et recoins de la ville, à la recherche du liquide précieux, l’eau. Du seau en passant par des bols, des bidons, des bassines, tous les moyens sont bons pour se procurer de l’eau.
Ainsi, des clients qui travaillaient avec l’eau, ont vu leur business chuter. «Nous avons tous les peines du monde ; nous courons de gauche à droite pour aller chercher de l’eau sous cette chaleur, rien de plus difficile», se lamente Khady Sène, restauratrice à la Sicap. «Je dépense 8000 francs par jour pour avoir de l’eau», dénonce-t-elle. «Et quand mes clients finissent de manger, il faut bien qu’ils boivent», ajoute-t-elle
Madame Sène dénonce le fait qu’il n’y ait pas assez de communication pour informer les clients. Elle suggère que le gouvernement, la SONES, la société de patrimoine et la SDE, la société concessionnaire, prennent des mesures d’accompagnement pour atténuer les souffrances des populations et que pareils désagréments ne se répètent plus à l’avenir.
Trouvée à la borne-fontaine de Grand-Dakar, Awa Fall, très remontée contre le gouvernement, crie son ras-le-bol : «Deuk bi dafa Macky !» dit-elle («Ce pays va mal !»)
Une bassine d’eau sur sa tête, le corps trempé d’eau ruisselante, mélangée de sueur, cette femme ne sait plus où donner de la tête. «Sans eau, nous ne pouvons rien faire; nous sillonnons, chaque jour, les rues de Dakar à la recherche d’eau», informe-t-elle.
En plus, les bidons de 20 litres, qui coûtaient 25 francs, se vendent aujourd’hui à 200 francs. «Comment voulez-vous qu’on s’en sorte ?», se lamente-t-elle.
Madame Fall fait partie de ces femmes qui, chaque jour, arpentent le chaud soleil d’été, les artères de la capitale à la recherche d’eau.
Les laveurs de voiture ne sont pas en reste. Cheikh Fall, officiant au rond-point de Jet d’eau, déclare avoir connu une baisse de ses revenus à cause de la pénurie. «Je descendais avec au moins 4000 francs par jour, maintenant, ce que je gagne ne couvre même pas mon repas de midi», affirme-t-il.
Issu de Kaolack, Cheikh, la trentaine, se désole de cette situation qui tire en longueur. «Nous sommes des responsables, il y a la Tabaski qui pointe à l’horizon», prévient-t-il. «Les clients viennent toujours, mais, par manque d’eau, je ne peux pas faire mon travail», dénonce-t-il.
Mariama Diop, vendeuse d’eau fraiche, à Niary Tally, confie que ses ventes ont chuté depuis le début des coupures. Se rabattant sur les robinets publics pour avoir de l’eau, elle est obligée de parcourir des kilomètres pour se procurer une eau de qualité douteuse.
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