La fracture numérique désigne les distorsions très souvent observées au niveau de l’accès aux technologies et services numériques au sein d’un territoire.
Il s’agit communément des inégalités constatées dans la distribution spatiale des moyens mis à la disposition des populations pour leur permettre d’accéder aux outils et ressources technologiques. Ces inégalités sont fortement marquées entre les pays développés du Nord et ceux du Sud dits en voie de développement. Elles englobent aussi le clivage fort remarqué entre les producteurs de contenus ou infos-producteurs essentiellement issus du Nord et les simples consommateurs ou infos-consommateurs du Sud.
Dans la dernière décennie, le secteur des télécommunications a connu en Afrique un taux de croissance annuel moyen de l’ordre de 35% et un taux de pénétration de l’internet de 40%. Ces chiffres cachent mal l’importante fracture numérique qu’on y constate. En effet, selon l’UIT il y a 2,7 milliards […The World in 2013: ICT Facts and Figures, ] de personnes – soit 39% de la population mondiale – qui fréquenteront Internet à la fin de cette année mais que dans les pays en développement leur nombre ne dépassait guère 31% de leur population et que dans les pays moins développés ce chiffre tombait autour de 6%. En 2011, L’Afrique ne comptait que 140 millions d’internautes, soit un taux de pénétration d’Internet de 13,5%.
Cela a amené le Secrétaire général de l’ONU, Monsieur Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée Mondiale des Télécommunications et de la Société de l’Information du le 17 mai 2012, à souligner la nécessité d’améliorer l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour soutenir le développement durable et réduire le gap numérique.
La fracture numérique est un concept nouveau apparu avec l’avènement d’Internet et de ses technologies qui constituent une véritable révolution technologique dans le domaine de l’information et de la communication (TIC) et qui touchent tous les secteurs de la société et de l’économie. Il (le concept) est utilisé pour traduire le creuset qui sépare d’une part ceux qui ont la chance de bénéficier de l’accès aux contenus et services numériques informationnels (les infos-riches ou info-privilégiés) et d’autres part ceux qui sont laissés en rade et qui ne peuvent y accéder pour des raisons à la fois d’ordre géographique, économique, sociologiques et de formation (les infos-pauvres ou info-défavorisés).
C’est ce fossé numérique ainsi creusé qui est communément appelé fracture numérique. Il a introduit une nouvelle division sociale en accentuant l’inégalité d’accès aux bénéfices du numérique entre les groupes sociaux, entre les riches et les pauvres. Sur cette base, la fracture numérique ne se limite pas seulement aux moyens (matériels, infrastructurels, financiers, de formation) d’accès à l’Internet, mais elle s’élargit à l’ensemble des technologies de l’information et de la communication : l’ordinateur, la télévision numérique interactive, les produits multimédia, les télécommunications mobiles, la photo et la vidéo numériques, les arts numériques, les services publics, associatifs et commerciaux en ligne. Ainsi, il apparait que la fracture numérique adresse l’accentuation du fossé dit numérique qui met en exergue la forte discrimination qui ne cesse de croître entre les « info-privilégiés » et les « infos défavorisés ». A l’échelle mondiale, il est avéré que plus de 75% des utilisateurs de l’Internet sont concentrés dans la partie du monde qui compte moins de 15% des habitants de la planète (source UIT). Autrement dit, plus de 80% des êtres humains n’ont pas accès, par des moyens modernes, aux informations, aux connaissances et aux savoirs accumulés par l’humanité.
En effet, le développement fulgurant des technologies numériques booste continuellement la croissance des économies modernes et a fini de les installer comme levier de croissance incontournable pour ne pas dire indispensable. Leur absence et/ou faiblesse d’appropriation constitue, à n’en pas douter également, une source d’exclusion que la théorie économique qualifie de fracture numérique (Montagnier, Muller, Vickery, 2002). Cette fracture numérique peut être interne à un pays (entre ses différentes régions), comme elle peut être externe (entre des pays d’une même région), telle que celle qui oppose les pays du Nord à ceux du Sud. Dans les deux cas, elle est multidimensionnelle puisqu’elle peut être infrastructurelle (répartition géographique non équitable), financière (non accessibilité des coûts des équipements et de la communication), sociologique (dimension genre non prise en compte, taux d’analphabétisme élevé, illettrisme, manque de formation, etc.).
Illettrisme
Il désigne l’état d’une personne ne sachant ni lire ni écrire. Il constitue un facteur d’exclusion d’une frange très importante de nos populations du sud à l’accès aux ressources numériques. Aujourd’hui c’est plus de 860 millions d’hommes et de femmes à travers le monde qui sont confrontés à l’incapacité de lire et d’écrire, ce qui les privent des plus simples compétences de base et constitue pour eux un obstacle majeur à l’accès aux technologies et ressources numériques.
Proposition 1 : « Inscrire dans une résolution des dispositions incitant les Etas à initier des programmes d’utilisation des TICs pour combattre et éradiquer l’illettrisme. Il s’agira de développer des contenus d’apprentissage numériques permettant aux populations cibles de se capaciter en auto-alphabétisation »
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