« Soutenir un développement respectueux du climat en Afrique est extrêmement pertinent. Les changements climatiques constituent une menace imminente pour l’Afrique. Le continent est la région la plus vulnérable aux catastrophes climatiques », a déclaré Pravind Kumar Jugnauth, Premier ministre de Maurice, lors de l’ouverture de la conférence.
Jugnauth a souligné que la hausse des prix du pétrole, provoquée par la guerre de la Russie en Ukraine devrait inciter l’Afrique à se détourner des combustibles fossiles et à devenir autosuffisante en matière de production d’électricité. « Afin de relever plus efficacement les défis liés aux changements climatiques, l’Afrique a besoin du soutien et de l’aide de ses partenaires au développement », a-t-il ajouté.
La conférence se tient sous le thème « Soutenir un développement sensible aux changements climatiques en Afrique ».
Elle réunit diverses parties prenantes — décideurs, experts du climat, secteur privé, chercheurs et jeunes — afin de discuter et d’élaborer un plan d’action pour soutenir le développement à faible émission de carbone et résilient aux changements climatiques de l’Afrique.
Dans un discours lu par le Professeur Kevin Urama, Economiste-en-chef et Vice-président par intérim, le Président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a souligné l’urgence pour l’Afrique de s’adapter aux changements climatiques.
« L’Afrique souffre des effets dévastateurs des changements climatiques, des sécheresses, des inondations, de l’irrégularité des précipitations, des invasions de criquets et de chenilles légionnaires, a-t-il déclaré. Soutenir un développement respectueux du climat et de l’environnement est un pas dans la bonne direction ».
Selon les estimations, l’Afrique subit des pertes de PIB de 7 à 15 milliards de dollars par an en raison des effets des changements climatiques, qui devraient atteindre 45 à 50 milliards de dollars par an d’ici 2040.
Pendant la COP27, la Banque africaine de développement et ses partenaires ont lancé l’Alliance pour des infrastructures vertes en Afrique afin d’accélérer le développement des infrastructures vertes sur le continent.
Dans son allocution, l’Administratrice adjointe et Directrice du bureau régional pour l’Afrique du Programme des Nations Unies pour le développement, Ahunna Eziakonwa, a souligné que la voie de l’Afrique vers la réalisation des Objectifs de développement durable doit être respectueuse du climat.
« Il est important de souligner que le chemin de l’Afrique vers la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies doit être sensible et adapté au changement climatique. La protection de la planète ne peut être une option, c’est une priorité urgente », a déclaré Mme Ahunna Eziakonwa.
S’exprimant à propos de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 27), qui vient de s’achever en Égypte, elle a déclaré : « Si la COP27 en Égypte n’a pas permis d’obtenir la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre dont le monde a besoin, elle a vu la mise en place de dispositifs de financement des pertes et dommages. »
Mme Eziakonzwa a également annoncé aux participants le nouveau partenariat « Africa Minigrids » entre le Fonds pour l’environnement mondial, le Programme des Nations Unies pour le développement, la Banque africaine de développement et le Rocky Mountain Institute. Ensemble, ces institutions soutiendront de nouveaux marchés de mini-réseaux de batteries solaires dans 21 pays d’Afrique.
Hanan Morsy, Secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, a indiqué que le thème de la Conférence économique africaine de cette année offre des opportunités de digérer et de synthétiser les discussions de la COP 27 et de proposer des recommandations pour soutenir un développement respectueux du climat en Afrique.
« L’Afrique doit combler d’énormes écarts de développement en investissant de manière substantielle dans des secteurs clés tels que l’énergie, l’agriculture, les transports, l’eau et les villes, entre autres. Ces secteurs sont tous très vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques », a déclaré Mme Morsy.
La CEA travaille avec des partenaires pour soutenir l’élaboration de plans de transition énergétique justes dans de nombreux pays africains, en exploitant les abondantes ressources énergétiques propres du continent.
Elle travaille également avec la Banque africaine d’import-export, Africa Finance Corporation, la Banque africaine de développement et d’autres partenaires pour exercer un effet de levier grâce à la Zone de libre-échange continentale africaine afin d’utiliser les abondantes ressources énergétiques propres de l’Afrique pour transformer les minéraux du continent.
L’idée est de « soutenir les chaînes de valeur régionales et mondiales liées à l’effort mondial pour atteindre l’objectif de zéro émission nette », a déclaré Mme Morsy.
La Conférence économique africaine est organisée conjointement par la Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique et le Programme des Nations Unies pour le développement.
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