Pouvez-vous revenir sur les grandes lignes de l’exercice 2012 ?
Nous sommes toujours dans la continuité des performances réalisées en 2010 et 2011, mais il faut dire que 2012 a été moins explosive, peu faste avec le contexte pré- et post-électoral, un environnement des affaires pas des meilleurs… La plupart des acteurs étaient dans une position d’attente des programmes et nouvelles orientations post-alternance. Cela s’est ressenti dans les activités bancaires.
Concernant la BIS, on a eu un léger tassement du Total de Bilan, passé de 168 à 157 milliards Fcfa. Par contre, le Résultat Net a légèrement augmenté de 5% en passant de 4,3 à 4,4 Mds et ceci, malgré le rehaussement de 5 points (de 25% à 30%) du taux de l’impôt sur les sociétés. L’activité n’a certes pas connu l’explosion habituelle des 4 dernières années, mais grâce à l’amélioration de la qualité de nos interventions et à une bonne maîtrise de nos frais généraux, nous avons pu asseoir une meilleure rentabilité et renforcer nos fonds propres…
Quels sont les faits saillants qui ont marqué l’activité ?
En 2012, notre objectif principal était de travailler sur la conformité islamique de nos activités tout en maintenant la rentabilité de l’exploitation. Nous nous sommes équipés en conséquence à travers l’acquisition d’un outil informatique adapté au mode de gestion islamique, certifié AAOFI et capable de porter le développement des activités. Ce progiciel bancaire islamique, appelé «IMAL», nous a été fourni par PATH Solutions, leader mondial en la matière. Depuis juin 2012, nous avons migré vers ce progiciel bancaire islamique, complètement conforme.
La deuxième étape du processus de conformité était axée sur la formation. Une première session a été organisée avec le cabinet international IFAAS (Paris) qui a touché 90% de nos effectifs, dont moi-même. Une deuxième session a suivi avec l’Institut Africain de Finance Islamique de Mouhamadou Lamine Mbacké qui a concerné 50 à 60 collaborateurs.
Toujours dans cette recherche de conformité, nous comptons mettre en place un Conseil de Surveillance de nos opérations pour aboutir à la certification de tous nos produits.
2012 n’étant pas tellement faste, comment se présente alors 2013 ?
Pour 2013, nous sommes à mi-parcours. Nous sommes presque sûrs de refaire le résultat financier habituel, entre 4 et 5 milliards. Nous irons vers le Secteur privé et l’Etat, remettre sur la table notre projet d’émission d’obligations islamiques (sukuk). Les besoins d’investissement exprimés dans le secteur de l’Energie et le programme de renforcement des infrastructures de l’Etat représentent une opportunité. Nous continuons à travailler pour l’acceptation de cet instrument financier assez innovant et qui a déjà prouvé toute son efficacité en matière de mobilisation de ressources alternatives de financement des investissements. Une première tentative avait été faite, mais il n’a pas été possible d’aller jusqu’au bout quand bien même l’agrément était donné par les autorités de régulation.
Jusque-là, la BIS a participé au financement de l’économie sénégalaise en utilisant des produits islamiques presque génériques. Nous comptons passer très vite à un niveau d’intervention plus relevé à travers l’émission d’obligations islamiques (Sukuks) adressés au Secteur privé et à l’Etat.
Quelles sont vos perspectives ?
Nous sommes présents dans 4 régions avec un réseau d’une vingtaine d’agences. Nous comptons renforcer en 2013 notre implantation dans les régions Nord, Est et Sud. En 2012, il y a eu un focus sur la région de Thiès avec 4 agences ouvertes à Thiès, en chantier à Mboro, Mbour et Tivaouane. Puis, nous nous sommes implantés à Kaolack. En 2013, le maillage territorial va se poursuivre, tout comme nous poursuivrons les efforts de formation de nos collaborateurs, de diversification de nos services. Il nous tient particulièrement à cœur d’assurer le leadership dans la vulgarisation des produits et services bancaires islamiques pour faire profiter le Sénégal de cette possibilité de lever davantage de ressources à orienter vers des secteurs stratégiques.
L’actualité de votre groupe au niveau régional ?
On note une bonne tenue des activités du Groupe dans la sous-région. Nous avons ouvert en Mauritanie en 2011. Un projet d’implantation est en cours au Bénin et au Mali, mais a été retardé par les évènements que vous connaissez. Au Bénin, nous sommes intervenus par anticipation à travers un «portage» sur le financement de la Nouvelle Cimenterie du Bénin, le plus gros projet industriel de ce pays ami. La filiale du Niger a réalisé 1,5 milliards Fcfa de bénéfice, ce qui est assez intéressant pour ce pays. En Guinée, ça se passe plutôt bien avec la migration informatique dans les mois prochains vers le même progiciel que la BIS.
A cet égard, je dois souligner l’accompagnement de Tamweel Africa Holding (TAH), basée à Dakar, qui contrôle, en partie, toutes ces banques à côté de la Banque Islamique de Développement. TAH a organisé la mutualisation de l’acquisition de ce progiciel coûtant 6,5 millions $US que la BIS, à elle seule, aurait eu du mal à rentabiliser.
TAH va lancer en 2013, dans le réseau BIS, la carte Visa prépayée Tamweel Cash qui vous permet, partout dans le monde, de faire vos opérations avec une carte Visa rechargeable et sécurisée.
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