Directeur Général de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), Lansana Gagny Sakho, souhaite traduire, tous les jours, en actes concrets, la signature de son organisation. Avec le précieux concours des pouvoirs publics, des partenaires techniques et financiers, et de l’ensemble des parties prenantes au bénéfice des citoyens sénégalais.
L’année 2018 s’achève, comment l’avez-vous vécu à la tête de l’ONAS en termes de réalisations, de chantiers et de projets ?
J’ai vécu l’année 2018 avec beaucoup de passion, de la passion pour ‘faire bouger les lignes’, de la passion pour remobiliser nos équipes, mais la plus grosse satisfaction est la mobilisation des partenaires techniques et financiers autour de l’ONAS.
Le contrat de performance signé entre l’Etat et l’ONAS est à sa dernière phase en 2018. Nous avons fait les évaluations et les résultats ont été globalement positifs. Nous sommes en train de travailler sur le contrat de performance 2019-2021.
Nous sommes en train de piloter un portefeuille de près de 300 milliards de FCFA. Les projets avancent à marche forcée et ils vont améliorer, de façon significative, le cadre de vie des populations. Ce qui est, du reste, une des priorités du système de gouvernance du Président Macky Sall. Il y a, avant tout, ce que j’appelle les premiers projets depuis les indépendances pour les villes de Touba, Tivaouane, Matam, Ziguinchor, Tambacounda, Sédhiou et Kaffrine. Je ne peux pas passer sous silence les projets de renforcement dans les localités de Kaolack, Saint-Louis, Louga, Pikine, Dakar. La plus grande satisfaction et le projet de dépollution de la baie de Hann qui est entrée dans une phase décisive depuis le 14 septembre 2018.
Précisément, où en êtes-vous dans l’application des programmes de la Fondations Bill et Melinda Gates ? Quels résultats ?
L’accès à un assainissement adéquat est une question de dignité. Cette dernière demeure une priorité pour la préservation de la santé publique et la protection des milieux naturels contribuant ainsi au développement économique et social. Conscient de ces enjeux, l’Office National d’Assainissement du Sénégal (ONAS) a lancé en 2011, avec l’appui financier de la Fondation Bill et Melinda Gates, le Programme de Structuration du Marché des Boues de Vidange (PSMBV) dans les zones péri-urbaines de Dakar, pour une amélioration des conditions d’assainissement des populations. Ce programme, conçu pour prendre en charge toute la chaîne de valeurs des boues de vidanges, a permis de mettre en exergue la vision du Président Macky Sall, matérialisée dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) et visant à conduire le Sénégal sur la voie de l’émergence à l’horizon 2035. Si la moitié des fonds alloués à l’assainissement collectif avait été dirigés vers l’assainissement autonome, le Sénégal, comme beaucoup de pays africains, aurait largement dépassé les Objectifs de Développement Durable (OMD) en matière d’assainissement. Nous allons accélérer en 2019 avec un passage à l’échelle du programme.
A propos du contrat de performance 2019-2021, quels changements majeurs peuvent être attendus après la fin du contrat précédent ?
Le contrat de performance, signé entre l’Etat et l’ONAS, est à sa dernière phase en 2018. Nous avons fait les évaluations et les résultats ont été globalement positifs. Nous sommes en train de travailler sur le contrat de performance 2019-2021. Je crois que, dans ce domaine, l’ONAS est un pionnier. C’est l’une des premières structures à avoir signé un contrat de performance avec l’Etat. C’est le premier contrat, avec des choses à améliorer, naturellement. Je pense que ce serait une bonne chose que toutes les administrations publiques puissent avoir des contrats de performance avec l’Etat. Nous sommes des pays pauvres. Des investissements énormes sont mis à notre disposition. Nous sommes redevables, non pas seulement en présentant des comptes de gestion, mais aussi présenter des performances opérationnelles, c’est toute la logique qui est à la base des contrats de performance.
Quels rôle et place du Secteur privé national dans la mise en œuvre du programme d’investissement de 200 milliards FCFA, sur 04 ans, dans l’Assainissement ?
Je fais partie des gens qui pensent que, pour faire de bons résultats, cela ne dépend pas du fait qu’on soit du Secteur public ou du privé. C’est l’efficacité opérationnelle qui compte. On ne peut s’accrocher à des choses qu’on ne sait pas gérer. Ce que nous faisons, l’Exploitation, le Secteur privé le fait mieux que nous. Il n’y a aucune raison pour qu’on s’y accroche. J’ai fait 18 ans dans le Secteur privé et je travaille dans l’Administration publique depuis 5 ans. Les paradigmes sont complétement différents. Notre rôle, en tant qu’Etat, c’est d’être un Régulateur. C’est cela, notre responsabilité. Mais je pense que, pour l’Exploitation, elle doit être le ressort du Secteur privé. On n’a pas d’autre choix. On ne peut pas continuer à fonctionner comme cela. Une chose est de faire des investissements très importants, 200 milliards FCFA, par exemple. Donc, il faut forcément aller dans le Secteur privé pour l’Exploitation. On ne doit pas attendre d’avoir fini, c’est maintenant qu’il faut travailler sur cette question fondamentale de déléguer l’exploitation des ouvrages au secteur privé. On a loupé un tournant très important, en 1996, quand on procédait à la réforme de l’Hydraulique et de l’Assainissement. L’Etat du Sénégal avait uniquement procédé à la réforme de l’Eau potable. Il fallait les mettre ensemble et on n’aurait pas eu les problèmes que nous connaissons aujourd’hui. Nous sommes entrés dans un autre contrat encore, et malheureusement nous risquons encore de manquer ce cap-là. Tout de même, on va essayer de se rattraper. Cela aurait été dommage que l’ONAS continue d’être une société d’exploitation parce que ce n’est pas son métier.
Notre rôle, en tant qu’Etat, c’est d’être un Régulateur. C’est de notre responsabilité. Je pense que l’Exploitation doit être du ressort du Privé. Une chose est de faire des investissements très importants, 200 milliards FCFA. Donc, il faut forcément aller vers le Privé pour l’Exploitation.
En termes de continuité, quelle vision sur les perspectives 2019 ?
L’Assainissement pour un meilleur cadre de vie », c’est notre signature que, quotidiennement, nous avons souhaité traduire en actes avec le concours des pouvoirs publics, des partenaires techniques et financiers, et de l’ensemble des parties prenantes pour le bénéfice de nos concitoyens. La concrétisation de cette vision passe par l’excellence de nos produits et services, par une adaptation permanente de notre organisation, par le choix des meilleures technologies et systèmes d’information, par la valorisation des femmes et des hommes qui, tous les jours, essaient de donner corps à notre organisation. Pour l’année 2019, nous allons consolider les axes prioritaires de pilotage de notre organisation et qui tournent autour de la mise en place d’une organisation performante, la maîtrise de notre patrimoine et le renforcement de tous les aspects planification et suivi évaluation de notre activité, avec comme principal objectif, l’excellence opérationnelle dans notre mission de service.
Enfin, comment Lansana Gagny Sakho, manager devenu politique, analyse-t-il les enjeux électoraux de février 2019 ?
L’engagement politique est une attitude qui consiste à intervenir dans la vie de la société, dans la vie de tous les jours, comme un mode de vie, déjà légitimé implicitement dans la détermination au service des autres. J’ai toujours été politique…
Aujourd’hui, le Sénégal est à la croisée des chemins. Les annonces de découvertes gazière et pétrolière ont fonctionné comme un appel d’air. Des aventuriers, dont la démagogie de victimisation, la haine de l’histoire, mais surtout la déconsidération de l’intelligence, sont devenus des recours dangereux… qui peuvent faire basculer le pays. Si on n’y prend pas garde, le cours de la transmission des attitudes, comme des comportements politiques, adressés aux générations de demain, peut dessiner les contours d’un tout autre paysage du Sénégal…
Les signaux économiques prouvent à suffisance que le bon cap est en train d’être pris par le pays vers un développement intégral. Accompagner son Excellence le Président Macky Sall à poursuivre cette dynamique, également être parmi ceux qui peuvent servir de rempart afn que ce pays ne tombe pas entre les mains de soi-disant messies, est mon objectif. Si c’est cela la politique, je suis bien dans la politique.
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