Alliances, Holmarcom, Addoha, Chaâbi… les sociétés immobilières ont un dénominateur en commun : une ruée vers l’Afrique subsaharienne, en proie à un déficit de logements pour ses habitants.
Le Maroc a une grande expérience en matière de promotion et de construction immobilière. Une politique impulsée par le Roi Hassan II, à la fin des années 90 avec la création d’un nouveau pôle urbain Salé El Jadida, de 200 000 logements. Un objectif atteint au bout de 5 ans. Maintenant, le Maroc est en train de réaliser 100 000 à 150 000 logements/ an.
Ensuite, Mohammed VI a mis le pied à l’étrier aux promoteurs, notamment pour la construction de méga-complexes touristiques afin d’accompagner la stratégie « Vision 2010 », dont l’objectif était d’atteindre 10 millions de touristes en 2010. Une véritable aubaine pour les entrepreneurs du secteur. Cette stratégie royale a permis de faciliter l’accès au foncier et avec une batterie d’incitations fiscales. Les pouvoirs publics ont ainsi participé à la naissance de promoteurs de grande taille, avec à leur tête, des capitaines d’industrie de haute valeur managériale. Ce sont des groupes comme Addoha (Anas Sefrioui), Alliances (Alami Lazrak), Holmarcom (Hassan Bensalah), Ynna (Miloud Chaabi)…
Ils ont acquis une vaste expérience qu’ils cherchent à exporter en Afrique et aujourd’hui, ils participent au le rayonnement du Maroc à l’international.
Ces derniers temps, le secteur de l’immobilier au Maroc est en crise profonde. Plusieurs constats alarmants le prouvent, notamment le recul en 2013 des investissements directs étrangers (-18%) dans l’immobilier ; du nombre (-6%) de transactions immobilières et des ventes (-6%) du ciment. S’y ajoute l’affaiblissement de la demande, de plus en plus confrontée à la tendance inflationniste de l’économie marocaine.
Coté à la Bourse de Casablanca, le groupe leader, Addoha, occupe une place de choix avec des programmes immobiliers totalisant plus de 190 000 logements et une réserve de près de 6 000 hectares. Un leadership redevable à la qualité de ses infrastructures. Quant à sa stratégie d’expansion, elle commence à porter ses fruits. Au Sénégal, avec la bénédiction du Président Macky Sall, Addoha a posé, le 23 septembre 2014, la 1ère pierre de la «Cité de l’Emergence». Un projet de 17 tours de 10 étages chacune, soit 648 logements à construire, sur un délai de 24 mois, sur une superficie de 2,5 hectares et à un coût de 21 milliards FCFA.
En février 2014, le Mali avait ouvert les vannes à Addoha pour une cimenterie d’une capacité de 500 000 tonnes à 30 millions d’euros. Il est prévu aussi la construction de 30 000 logements sociaux. Adooha est présent en Côte d’Ivoire, au Cameroun, en Guinée-Conakry, au Gabon, au Burkina Faso et au Congo-Brazzaville. Idem au Tchad où Addoha s’est engagé sur une cimenterie de 500 000 tonnes et un projet d’habitat social à Djaména (15 000 logements) pour 300 millions d’euros.
L’autre groupe immobilier qui fait montre de boulimie sur le marché africain, c’est Alliances. En 2013, son président Alami Lazraq, prédisait que d’ici 2016, 30% du chiffre d’affaires proviendrait d’Afrique. Au Sénégal, il a tiré le jackpot avec le pôle urbain de Diamniadio. D’une superficie de 1 946 ha, Diamniadio comportera un centre international de conférences, 10 grands hôtels dont un de 5 étoiles, un pôle ministériel, la 2ème université de Dakar, etc. Au Congo, Addoha a conclu un contrat d’envergure de 2,2 milliards dirhams pour construire 3 250 logements à Brazzaville. En Côte d’Ivoire, il doit réaliser 14 000 logements à Abidjan avec un 1er lot de 7 800 logements.
Acteur non moins important, le groupe Holmarcom tente aussi de se faire une place. Au Sénégal, via sa filiale Peacock Investments, il avait signé en 2013 une convention avec l’Etat pour la construction de la «Cité des Fonctionnaires» à Diamniadio. Un projet global de 5000 logements sociaux dont la 1ère tranche, 2850 unités, a nécessité un investissement global de 730 millions USD et devrait durer 5 ans.
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