La volonté politique de lutter contre la corruption le blanchiment de dernier publics ou le trafic de drogue existe au Sénégal. Elle transparait à travers le dispositif proposé et mis en place, pour endiguer ce phénomène. Cependant, pour Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du Forum Social Sénégalais (FSS), elle est encore timide.
« On peut voir que le Sénégal est en progression, mais dans les faits, on voit toujours des cas où des acteurs ou des responsables sont cités dans des cas de corruption, de malversation, sans que des mesures ou des sanctions ne soient prises. Là, on attend la progression, c’est vraiment dans les mesures effectives à prendre pour sanctionner les fautifs et non dans le dispositif annoncé comme l’OFNAC, les corps de contrôle, etc. Il y a encore du chemin à faire, à notre avis », souligne-t-il.
En effet, Mamadou Mignane Diouf pense que les corps de contrôle de l’Etat sont des organes indispensables dans toute gouvernance. Même si en avoir ne suffit pas pour garantir une bonne gouvernance. Maintenant, faut-il revoir leur mode de gouvernance pour plus d’efficacité ? « Oui, sans doute, mais surtout avoir une réelle volonté politique de combattre la corruption, la malversation, la concussion, et toutes les formes de détournement des deniers publics. Et c’est cette volonté politique d’instaurer une bonne gouvernance qui fera que les acteurs qui sont chargés de la gestion des affaires soient effectivement sanctionnés positivement ou négativement », fait-t-il savoir.
Dans un esprit de contribution qui anime le Forum Social Sénégalais, plusieurs propositions qui vont dans le sens de l’amélioration de la transparence dans la gestion des derniers ont été faites. D’abord, éviter de politiser les nominations aux postes de responsabilité chargés de la gestion des affaires publiques ; Directions nationales, etc. Parce que, les politiciens qui sont à la tête des institutions de gestion, peuvent être quelque fois tentés de soutenir des actions politiques et vouloir plaire au parti au pouvoir, et cela jusqu’à penser lui financer des manifestations, des campagnes, etc. Une autre piste proposée par le Forum Social Sénégalais est le fait de solliciter systématiquement à des appels à candidatures pour certains postes de gestion et de gouvernance, avec des termes de référence et des objectifs à atteindre. Une troisième proposition serait de sortir les corps de contrôle des arcanes des pouvoirs présidentiels, leur laisser plus d’autonomie et de pouvoir saisir la justice et non plus seulement à formuler des recommandations qui ne sont pas souvent appliquées.
Hausse prix électricité : Mesure inopportune
« L’augmentation du prix de l’électricité annoncée le 27 novembre 2019, et qui est décriée par l’opinion, et en contradiction avec ce qui était attendu des consommateurs. La santé financière confirmée par le agences de notation est bien une réalité; et c’est d’ailleurs pourquoi, il faut lever toutes les équivoques qui tendent à faire croire que l’ancien Directeur est la personne à accuser dans cette affaire. Non, pas vraiment, même si ses adversaires politiques voudraient en profiter pour le fragiliser », précise à ce sujet le président du Forum Social Sénégalais. En effet, pour lui, l’augmentation annoncée relève d’une autre réalité, celle d’un Etat qui cherche des ressources additionnelles dans des moments difficiles et qui pense pouvoir le faire de la poche des abonnés de notre société nationale. Même si on était rattrapé par la réalité des prix, il y avait sans doute une autre façon de régler le problème, que celle proposée par le Gouvernement. « Nous continuons de penser que cette mesure est inopportune », affirme-t-il.
Se prémunir contre le grand banditisme
Dans un contexte de mondialisation néolibérale, un monde de profits, de gains faciles et de fortes consommations, l’argent et les biens de consommation circulent à un rythme cybernétique. Les produits comme la drogue et autres stupéfiants aussi. C’est tout cela qui explique la montée des saisines si importantes de drogues, mais aussi l’usage des faux billets sur le marché international, et de plus en plus dans les pays du Sud, ceux de l’Afrique surtout. Le Sénégal, étant une entrée sur l’occident et vers l’Asie, avec sa position géographique, son port, ses aéroports, mais aussi ses frontières terrestres très fluides, il reste bien entendu exposé aux trafics de drogues, au blanchiment d’argent et à tout un ensemble d’actes réprimés par la loi. Il s’y ajoute qu’avec la pauvreté, le chômage, les envies de certaines personnes de disposer de moyens facilement, on peut donc constater que la circulation des drogues, celle de l’argent sale et/ou noir devient vite un phénomène qui prend de l’ampleur ici, et là. « Est- ce que cela fait du Sénégal un haut lieu de la délinquance financière? Nous ne saurions être aussi affirmatifs, mais en tous cas, on note une délinquance financière dans les affaires du monde, et qui peuvent atteindre les frontières de l’Afrique, si ce n’est déjà fait, et partant toucher le Sénégal. Nous devons prendre plus de mesures, surtout avec la montée du terrorisme qui sévit dans le Sahel », explique Mamadou Mignane Diouf. En somme, même si le Sénégal n’est devenu un haut lieu de transactions financières à caractère douteux, pour ne pas dire, délinquance financière, il y a de quoi, se prémunir.
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