Djibril Lô évolue dans ce secteur horticole depuis 2002. Après de longues années de travail, ce qui a d’ailleurs valu son expérience et son amour pour la culture de la salade, Djibril a senti la nécessité d’élargir son champ d’action.
«Aujourd’hui, j’emploie 30 jeunes avec qui je travaille dans ma plantation de salade», fait-il savoir. Trouvé dans sa parcelle de salade, avec une verdure qui s’étale à perte de vue, Djibril, la soixantaine, a aussi expliqué les modalités de recrutement de ses employés. «Ceux qui travaillent pour moi, je leur alloue un espace, divisé en deux parties. L’une qu’ils cultivent pour eux-mêmes et l’autre partie, qui est la plus grande d’ailleurs, tout ce qu’ils vont produire là-bas, ce sera pour moi», ajoute-t-il.
Mais, selon Djibril, leur revenu ne peut pas être stable dans la mesure où on peut rester, pendant un mois, sans vendre grand- chose. Pour lui, le secteur attire beaucoup de jeunes du fait de sa productivité et de sa rentabilité car les évènements comme les Gamous, les Magals et les fêtes de fin d’année sont des occasions capitales pour gagner, d’un coup, de fortes sommes qu’il n’a pas voulu dévoiler.
Ainsi, plusieurs régions du Sénégal sont représentées ici pour ne pas dire toutes les régions et ethnies. «Il y a des employés qui nous viennent de Tambacounda, de Louga, d’ici(Thiès), de Koungheul, et même des pays voisins comme la Gambie et le Mali. Mais aussi, il y a beaucoup d’ethnies qui sont représentées ici telles que les wolof, sérères, peulhs, socés, manding…», informe Djibril. Selon ce dernier, les employeurs sont satisfaits de leur collaboration avec leurs commis car, de part et d’autre, ils sont bien satisfaits de leur production. C’est ainsi que, chaque jour, ils reçoivent des demandeurs d’emploi qui viennent de partout du Sénégal.
Ce que confirment les employés trouvés sur place. Moussa Danfakha, un parmi les employés de Djibril Lô, est satisfait du travail qu’il a pu trouver à Thiès. Avec son travail de maraîcher, le jeune homme de 23 ans parvient à avoir assez de revenu pour pouvoir envoyer une somme de 45 000 Fcfa à ses parents qui sont à Tambacounda. «Mon petit frère a été ici avant moi, quand il a trouvé que les choses marchaient bien ici, il m’a recommandé à son patron. A mon arrivée, je n’ai pas vu le contraire», se réjouit-il. La satisfaction du jeune Moussa l’a inspiré et ainsi, il a fait appel à deux de ses amis qui étaient à Tambacounda sans travail. Yaya et Mohamed Camara se disent satisfaits. «On a trouvé du bon travail à Thiès. Maintenant, on se sent mieux ici. Chaque mois, on envoie à nos parents, chacun, 30 000 ou 40 000 Fcfa », soutiennent-ils en souriant.
Un travail aussi satisfaisant que la culture de la salade, il est rare d’en trouver pour les maraîchers trouvés sur les lieux. Ces jeunes, dévoués dans ce qu’ils font, sont les premiers producteurs de salade dans la région de Thiès.
Par ailleurs, certains propriétaires terriens travaillent en même temps que leurs employés. C’est le cas de la famille Sylla de Keur Saib Ndoye. Ibrahima Sylla, marié et père de 6 enfants, travaille dans la plantation de salade depuis 1989 après avoir perdu sa voiture. Cet ancien chauffeur a trouvé une bonne cause pour prendre soin du patrimoine que leur père leur a laissé. «Aujourd’hui, je travaille avec mon frère Modou Sylla et 3 autres hommes que j’emploie. La culture que nous faisons ici est rentable et on gagne bien notre vie avec», se félicite-t-il. Aujourd’hui, selon Modou Sylla, le secteur de la salade permet à beaucoup de jeunes d’ici et d’ailleurs de trouver de l’emploi et de gagner leur vie.
Cependant, ces travailleurs lancent un appel à l’Etat pour un appui pour qu’ils puissent participer au mieux à l’éradication de ce mal national qu’est le sous-emploi. Ces maraîchers sont convaincus de leurs effort participatifs au développent du Sénégal qui a besoin de l’agriculture pour réaliser leur rêve. Ils veulent un maraîchage moderne avec des moyens modernes pour une production croissante de qualité.
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