Les commerçants de la Médina ont encore une fois manifesté leur colère ce jeudi matin sur l’avenue Blaise Diagne. Cette manifestation fait suite à la hausse des taxes municipales.
Ce jeudi matin, vers 11h, sur l’avenue Blaise Diagne de Dakar, la quiétude des populations a été perturbée par les commerçants. La cause ? Une hausse jugée «injuste» des taxes de la municipalité de la commune de la Médina. Magasins fermés pour certains, tables dépliées pour d’autres, les commerçants ont décidé d’investir la rue plutôt que de commercer avec les clients qui ne savaient où se donner de la tête.
Les voitures qui empruntaient d’habitude l’axe de l’avenue Blaise Diagne pour rallier le centre- ville ont été, quant à elles, obligées de replier chemin, sous peine de se voir caillasser par des jeunes manifestants armés de pierres. D’ailleurs, un chauffeur d’une voiture 4X4 qui tentait de forcer le passage a failli subir la furie des manifestants. Après quelques conciliabules, il a rebroussé chemin sous les huées.
De courte taille, cheveux bien taillés, Abdoulaye Barry n’en revient toujours pas. Il ne comprend pas la décision de la marie d’augmenter les au moment où les commerçants tirent le diable par la queue.
«Nous, les commerçants du marché, nous payons déjà des taxes. Il y a certains parmi nous qui payaient 6.000 d’autres 12.000 et même 15.000 francs CFA. Maintenant la mairie veut augmenter les taxes municipales. Ce n’est pas normal», évacue-t-il. Et comme un dialogue de sourds s’est instauré entre la municipalité et les commerçants depuis que la décision est tombée, c’est derniers n’ont rien trouvé que d’ériger des barricades sur la route.
Un geste de désespoir justifie un manifestant. «Tout le monde sait que les commerçants sont des travailleurs. Nous ne sommes pas sortis manifester pour casser ou troubler l’ordre public. Nous sommes sortis manifester notre colère pour informer l’opinion sur les décisions de la mairie», plaide-t-il.
Du côté de la municipalité, la raison de cette hausse des taxes est bien justifiée. Elle est liée à l’embauche de balayeurs par la mairie. Ce qui fait que chaque mois les commerçants doivent débourser 1000 pour les frais. Une version démentie par un commerçant.
«On n’a pas vu de nouveaux balayeurs. Tous les gens qui sont ici sont là depuis trente ans. Et c’est nous qui les payons», assure Abdoulaye Barry.
Cette protestation bruyante de ce jeudi fait suite à celle d’hier mercredi sur la même avenue. Comme hier, pour ramener le calme, la police a dépêché sur les lieux quelques éléments. Les agents des forces de l’ordre ont rétabli la circulation sans coup férir.
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