L’Etat va débloquer plus de 600 millions d’euros en faveur des éleveurs en difficulté, pour les aider à alléger leur trésorerie, et travailler avec les banques en vue de restructurer leurs dettes, a annoncé le gouvernement ce mercredi 22 juillet.
« Nous entendons l’angoisse des éleveurs », a déclaré le Premier ministre, Manuel Valls, lors d’une conférence de presse à l’Elysée, assurant que le gouvernement travaillait sur ces mesures depuis plusieurs mois.
Les mesures pour l’allègement de la trésorerie comportent 100 millions d’annulations de charges et cotisations, et 500 millions de reports. Il s’agit de reports d’échéance de paiement de l’impôt sur le revenu, de remboursements anticipés de TVA, d’exonérations de taxes foncières, et de mesures liées à la Mutualité sociale agricole (MSA, la Sécu des agriculteurs).
Pour aide à restructurer les dettes des éleveurs, le fonds d’allégement des charges (FAC) est porté à 50 millions d’euros, contre 8 millions actuellement, a indiqué le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.
La BPI pourra garantir jusqu’à 500 millions d’euros de crédit
La Banque publique d’investissement (BPI) pourra garantir jusqu’à 500 millions d’euros de crédit bancaire de trésorerie aux entreprises du secteur de l’élevage pour faire face à l’ensemble de leurs besoins.
Le plan, décliné en 24 mesures, comprend aussi des « mesures structurelles », a souligné M. Valls.
Elles portent notamment sur la promotion de la viande française à l’export, le renforcement des contrôles sur l’étiquetage de l’origine des viandes et la diversification des revenus des éleveurs.
Levée des barrages : décision « d’ici une heure ou deux »
A Caen, les éleveurs décideront « d’ici une heure ou deux » s’ils lèvent les barrages en place depuis lundi sur le périphérique, a déclaré mercredi le président de la FDSEA du Calvados, Jean-Yves Heurtin, après l’annonce par le gouvernement du déblocage de 600 millions d’euros en faveur du secteur.
« Nous sommes rassurés par le fait qu’il y ait autant de ministres à se mettre au travail. Mais a priori les mesures annoncées ne sont pas suffisantes », a déclaré M. Heurtin à la presse, précisant que les éleveurs normands consultaient leurs instances nationales avant de décider de lever éventuellement les barrages.
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