Jeune avocat, Nicolas Sarkozy s’est très tôt investi en politique. Il a été très vite repéré par Achille Perreti, à l’époque maire de Neuilly, qui en fait son dauphin. Et comme l’occasion fait le larron, le jeune premier se lia d’amour avec la nièce de son protecteur, Marie-Dominique Culioli, qui devient son épouse et avec qui il va avoir deux fils, Pierre et Jean. Mais l’idylle tourna court très rapidement.
Entre-temps, Sarkozy avait été élu maire de Neuilly-sur-Seine, à 27 ans, après le décès brusque de son mentor. Et le 10 août 1983, alors qu’il célébrait le mariage de Cécilia et Jacques Martin (animateur de télé), il tomba fol amoureux de la femme de ce dernier, puis eut une liaison avec elle, pendant des années. Quant la liaison fut connue, les deux couples volages volèrent en éclats. Et à la fin des fins, Nicolas Sarkozy épousa Cécilia en octobre 1996… Avec comme témoins de mariage, deux puissances d’argent, Martin Bouygues (TFI) et Bernard Arnault (LVMH, Luxe).
D’une personnalité particulière, Cécilia confiait dans une interview : «Je ne me vois pas en First Lady. Cela me rase. Je ne suis pas politiquement correcte. Je me balade en jean, en treillis ou en santiags. Je ne rentre pas dans le moule…»
Quand Nicolas Sarkozy devint Président de la République française, son couple était déjà en difficultés. Au début, son épouse essaya de jouer le jeu. Elle disposait d’une attachée de presse et d’un chef de cabinet. Elle aurait choisi et introduit, au sein du cabinet présidentiel, les principaux conseillers, comme Henri Guaino, rédacteur du fameux «Discours de Dakar». Elle a eu aussi un rôle diplomatique. Sa première action a été d’accompagner, en fin de négociations menées par l’Union européenne, la libération du médecin et des infirmières bulgares en se rendant, à deux reprises, à Tripoli (Libye).
Mais rapidement, Cécilia coupa les amarres et ira rejoindre son amoureux de publicitaire, Richard Attias, à New York.
Dans la foulée de cette rupture, lors d’un d’un dîner au domicile du publicitaire Jacques Séguéla, Sarkozy fait la connaissance de Carla Bruni, chanteuse et ancienne mannequin. Et le mariage sera célébré en février 2008 au Palais de l’Elysée…
En 2010, le magazine Forbes la classe 35e des femmes les plus puissantes du monde. L’année suivante, le magazine américain Vanity Fair la désigne «femme la mieux habillée au monde», devant Kate Middleton, notamment.
Pour Mme Hawa Timéra, il faut voir dans la carrière de Sarkozy, l’action déterminante des différentes femmes qui ont eu à entrer dans sa vie et à impacter son cursus d’homme politique. «Il faut dire que son mariage avec la nièce du maire de Neuilly a joué comme un bon tremplin dans l’ascension politique de Sarkozy. Ce qui lui a permis de devenir maire à la mort de son mentor, à 27 ans. Ce qui n’est pas assez courant en France, ni ailleurs… Mais c’est vraiment avec Cécilia que la stratégie de conquête du pouvoir a été bien bâtie, organisée rationnellement. Cécilia a beaucoup apporté en termes d’image, de positionnement stratégique et dans la communication du candidat. Elle a été très présente dans toutes les activités politiques de son mari, dans ses différents cabinets ministériels, lui a apporté assurance et confiance en soi. Sans elle, Sarkozy n’aurait pas existé, ni eu autant d’audace… Mais après, elle n’a pas tenu. Elle a craqué rapidement. Elle n’était pas faite pour ça. Elle est plutôt une femme d’influence, d’argent et esprit libre. Ensuite, est venue Carla Bruni qui a apporté sa touche artistique, son monde de l’art, du spectacle, du showbiz, plutôt de gauche. Elle a apporté cette stabilité familiale, nécessaire à l’exercice de la fonction présidentielle…», explique Mme Timéra.
Les femmes de François Hollande
Tout comme Sarkozy, entre François Hollande et les femmes, c’est une longue histoire avec la particularité que Hollande a un gros problème avec l’institution du mariage. Il n’a jamais été devant le maire pour ça, encore moins devant Monsieur le Curé… Avec Ségolène Royal, qu’il a connu à l’ENA et avec qui il a vécu pas moins de 30 ans de vie commune et quatre enfants, et le tout en parfait concubinage !
Un couple très politique du fait qu’ils étaient, tous les deux, investis pleinement dans l’entourage de François Mitterrand. En tant qu’énarques, tous les deux étaient conseillers dans le Cabinet présidentiel, au lendemain de la victoire de la Gauche en 1981. Mais, c’est Ségolène qui fera carrière sous les feux de la rampe, comme député, puis ministre, présidente de région et qui a culminé comme candidate à la Présidentielle. Qu’elle rata de peu en 2007, au second tour, face à Nicolas Sarkozy…
Pendant ce temps, Hollande était plutôt perçu comme un expert-stratège, mais surtout un apparatchik du PS jusqu’à en devenir son Premier Secrétaire. Entre-temps, une autre dame, Valérie Trierweiller, journaliste-politique de son état, spécialiste du PS, était entrée dans sa vie. Et elle trainait, partout, dans l’ombre de François Hollande jusqu’à la séparation de ce dernier avec la mère de ses enfants… Et c’est avec elle que François Hollande franchit les marches de l’Elysée, après avoir battu Nicolas Sarkozy en 2012. Une belle revanche pour Ségolène, même si la victoire était amère pour l’égérie socialiste… Pour autant, elle n’a jamais été loin… En tant que responsable de premier plan du PS, mais aussi et surtout en tant que la mère de ses enfants… Ce qui suscitait la jalousie maladive de Valérie Trierweiler…
Vu la situation matrimoniale particulière du couple, les médias américains l’ont baptisée la «First Girlfriend», à l’occasion du 1er voyage du Président Hollande aux États-Unis. Mais affirmant son indépendance, elle poursuivait sa chronique littéraire hebdomadaire dans Paris Match et devient également ambassadrice de la Fondation Danielle-Mitterrand.
Mais dans le même temps, les rumeurs d’une idylle naissante avec l’actrice Julie Gayet se répandaient et au final, la rupture fut consommée. De la plus mauvaise des manières. Et la journaliste publia un livre caustique sur leur relation (Merci pour ce moment) qui porta beaucoup préjudice à Hollande, à la fin de son quinquennat.
Pour essayer de comprendre la relation entre Hollande et les différentes femmes de sa vie, Mme Timéra revient sur ce qui a marqué chacune de ces séquences. «Dans sa relation avec Ségolène, je crois que le deal était qu’à Ségolène, la lumière des projecteurs et à Hollande, le travail de terrain, les réflexions stratégiques. C’était un vrai couple, avec des sentiments assez forts, ce qui leur a permis de tenir sur la longue durée. Hollande a tout fait pour porter la carrière de Ségolène. C’est à la fin qu’il s’est décidé à avouer une candidature à la Présidentielle, d’autant plus facilement, qu’elle avait échoué. Et aussi, leur couple a volé en éclats du fait des infidélités de Hollande, notamment avec Valérie Trierweiller qui suivait Hollande partout, comme son ombre. Au candidat, elle a apporté son carnet d’adresses dans la Presse, l’a aidé à relooker son image. Mais, elle était trop jalouse de Ségolène. Ce qui l’a perdue… Ségolène est une vraie politique. La preuve, elle est revenue dans le gouvernement au premier rang… Quant à Julie Gayet, c’était une relation juste sentimentale, à mon avis. Ça n’avait rien de politique et puis leur relation était tellement discrète…»
Et Brigitte «fabriqua» Emmanuel Macron
C’est une romance comme on en voit rarement dans la réalité. Soit un élève de 15 ans qui tombe follement amoureux de son professeur, de 24 ans plus âgée, de surcroît mariée avec un banquier et mère de trois enfants, dont la cadette était du même âge que son élève. Un amour impossible qui choqua tous les proches des deux tourtereaux. L’adolescent que les parents exilèrent à Paris pour lui faire oublier sa dulcinée. Et cette dernière, issue d’une grande famille bourgeoise de province, qui divorça et monta à Paris rejoindre son amant…
Un couple transgressif qui préfigurait déjà ce que serait la ligne directrice du personnage et le programme du candidat Macron. Mais auparavant, le jeune homme réussit son Bac, passe en classes préparatoires, fait de brillantes études sous la férule de son coach de professeur. Jusqu’à l’ENA où il sort comme Inspecteur des Finances. Puis, il épousa Brigitte. Ensuite, il devient banquier d’affaires chez Rothschild. Avant d’intégrer l’Elysée, sous Hollande, comme Secrétaire Général Adjoint. Puis ministre de l’Economie, des Finances et du Numérique. De Bercy, il lança son mouvement politique, En Marche ! Et il quittera le gouvernement pour faire campagne et devenir Président de la République française à juste 39 ans. Si ce n’est pas une révolution, ça lui ressemble très fort…
A l’Elysée, Brigitte compte être «une et indivisible» aux côtés de son Président de mari. Lequel avait souhaité qu’un cadre officiel soit défini pour la fonction de Première Dame de France, afin que l’on sorte de ce qu’il appelle «l’hypocrisie». Mais durant l’été 2017, une pétition contre la création de ce statut a rassemblé quelque 300 000 signatures. Au final, ce fut une «charte de transparence»…
Pour notre analyste, la relation entre Emmanuel et Brigitte Macron a glissé du versant intellectuel pour tomber en politique. Ensuite, pour la réussite de son élève, Mme le professeur s’est donné corps et âme. Jusqu’à en faire un Président de la République… «Au tout début, Emmanuel, en tant qu’élève, a beaucoup appris de Brigitte. Elle lui a permis d’aiguiser sa curiosité intellectuelle, lui faisant découvrir le théâtre et la littérature. Elle l’a bien encadré pour qu’il fasse un cursus académique remarquable. Il est brillant. Quand il a commencé à travailler, elle lui a apporté la stabilité familiale qui lui a permis de se focaliser sur sa carrière, étant entendu qu’il se préparait à un grand destin. Ainsi, elle a joué ce rôle de stimulant, d’aiguillon, disons de coach personnel et professionnel. Elle ne l’a pas freiné dans sa mégalomanie, lui disant toujours que ‘‘c’est possible’’. Macron ayant toujours voulu être le premier de la classe. Au plan social, ce couple transgressif a fait sauter plein de barrières, depuis leur milieu de notables de province d’Amiens, digne d’un roman de Balzac. Durant toute sa carrière, Brigitte a été omniprésente, en tant que régulatrice, veillant sur sa ligne, son look, son alimentation, son repos… D’autre part, le fait que le jeune Macron ait réussi à faire tomber une grande dame, de 24 ans plus âgée, a fait qu’il se sentait surpuissant, irrésistible. Pour lui, plus rien n’était impossible. Pour un adolescent de 15 ans, défi ne pouvait être plus grand… Désormais, plus rien ne pouvait lui résister. Il pouvait maintenant tout se permettre, même dans ses rêves les plus fous. D’ailleurs, dans sa tête, c’est un homme qui aime relever les challenges. On l’a vu défier Poutine, Trump… Il n’a peur de rien… A la limite, ça peut être assez grave, parce qu’il ne voit aucun contre-pouvoir, face à lui… Mais dans l’exercice du pouvoir, Brigitte peut lui apporter ce regard décalé de l’enseignante, proche des milieux syndicaux, avec une vision d’ensemble de la France ‘’d’en bas’’…», tente de décrypter Mme Timéra.
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