D’emblée, il a appelé à s’appuyer davantage sur les ressources nationales, précisant que cela suppose notamment d’élargir l’assiette fiscale, de faire une utilisation stratégique des fonds de pension et des fonds souverains, de renforcer la collecte des recettes et de numériser l’économie afin d’endiguer les flux financiers illicites.
A titre d’exemple, il a indiqué que les pays africains pourraient dégager des milliards pour nos besoins en matière de développement, s’ils parviennent à réduire les flux financiers illicites, dont le volume est estimé à 89 milliards de dollars par an, tout en exploitant les fonds souverains.
En outre, a-t-il poursuivi, des obligations adossées aux envois de fonds pourraient porter le montant de l’investissement étranger direct au-delà des 53 milliards de dollars qui ont afflué vers l’Afrique en 2023.
Claver Gatete, a, en outre, estimé qu’il est temps de réduire les risques qui pèsent sur les économies africaines et de développer les marchés des capitaux, « ce qui permettra de dérouler le tapis rouge aux investisseurs privés ».
« Grâce à des financements mixtes, des garanties de crédit et des marchés florissants, nous dirigerons un afflux massif de capitaux vers des secteurs comme l’agriculture et les énergies renouvelables », a-t-il dit.
Selon lui, cela aura pour effet d’augmenter nettement la part de 2 % des investissements mondiaux dans les énergies propres qui est aujourd’hui consacrée à l’Afrique.
Le développement des marchés nationaux des capitaux fera également s’accroître les ressources à long terme pour les investissements privés en Afrique, a ajouté M Gatete.
Troisièmement, a-t-il poursuivi, les dirigeants africaines devrons élargir l’accès de la population à des financements abordables, en particulier pour les femmes et les jeunes, qui sont financièrement exclus.
Il est par exemple inacceptable que les femmes souffrent à ce jour d’un écart de 12 % sur le plan de l’inclusion financière, a-t-il déploré, soulignant que pour y remédier, l’Afrique devra développer le microfinancement, la finance numérique et l’investissement d’impact afin d’autonomiser les petites entreprises dirigées par des femmes et les jeunes entrepreneurs.
« La croissance inclusive n’est pas au choix ; c’est la seule voie viable pour réaliser le plein potentiel de l’Afrique », assure-t-il.
Pour finir, il a appelé à mettre « impérativement » la Zone de libre-échange continentale africaine au service des priorités de l’Afrique, soulignant qu’elle offre une occasion unique d’accroître le commerce intra-africain de 45 % d’ici à 2045 et de stimuler considérablement l’industrialisation de l’Afrique, la création d’emplois et les perspectives de croissance durable.
Claver Gatete a plaidé aussi pour une accélération des chaînes de valeur régionales dans les industries vertes, l’agriculture, l’industrie manufacturière et les services, et donner un emploi à des millions de personnes.
Axé sur le thème « Stimuler la création d’emplois et la croissance économique grâce à des solutions durables, inclusives et fondées sur des données scientifiques et factuelles pour le Programme 2030 et l’Agenda 2063 », le FRADD-11 clôture ses travaux le vendredi 11 avril.
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