Le partenariat Sénégal/ Québec ne se limite pas seulement au plan commercial, même si cette coopération cherche à avoir davantage de produits sénégalais au Québec et vice-versa. Il vise aussi un impact positif sur le développement local. «Le Québec envisage de former 2 000 techniciens sénégalais. Ça va avoir un impact économique important au Sénégal, notamment sur le plan commercial», a annoncé Jean-François Lisée, Ministre québécois des Relations internationales, de la Francophonie et du commerce extérieur lors du Forum économique Sénégal/ Québec, tenu le 9 septembre 2013 à Dakar.
En effet, les 2 000 techniciens ne seront pas les premiers à profiter du partenariat entre le Sénégal et le Québec. M. Lisée a informé que 32 jeunes sénégalais ont bénéficié de l’expertise québécoise dans différents domaines. «Avec le programme ‘‘Québec sans frontières’’ au Sénégal, 32 jeunes sénégalais actifs au niveau de l’organisation, ont fait une formation de 2 à 3 mois au Québec», a ajouté le ministre qui pense que Dakar est un bon point d’entrée de la présence québécoise en Afrique et dans la Francophonie.
Concernant la Francophonie, le ministre du Commerce, de l’Entreprenariat et du Secteur informel, Alioune Sarr, voit que cette organisation devrait être une force d’attraction pour favoriser les échanges entre le Québec et les pays africains, ainsi que l’emploi et la croissance économique.
«Au-delà des atouts économiques réels, le Québec partage avec nos pays une langue et un espace culturel communs avec la Francophonie. Celui-ci doit être aujourd’hui un espace économique, un réseau d’affaires et un marché. En 2010, les pays membres de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) représentaient 14% du revenu national brut mondial et de la population mondiale avec 20% des échanges de marchandises», a fait noter M Sarr,
D’après Alioune Sarr, la présence des institutions et des représentants du Secteur privé québécois au Sénégal est la manifestation d’une nouvelle stratégie de partenariat au sein de l’espace économique francophone. «Le partenariat Québec/ Sénégal est une réelle opportunité pour notre pays tant aux niveaux humain, technologique et économique», a fait-t-il noter.
Cependant, le ministre sénégalais note qu’aujourd’hui, la balance commerciale entre le Sénégal et le Québec est largement déficitaire avec près de 7 millions de dollars américains. «Nos exportations vers le Québec sont non seulement limitées, avec à peine 500 000 dollars, mais elles sont également faiblement diversifiées. Notre objectif est naturellement de tendre vers un rééquilibrage dans nos échanges à travers la promotion d’exportation de produits à plus fortes valeurs ajoutées. L’implantation d’entreprises québécoises au Sénégal doit être un moyen pour l’atteindre», a confié Alioune Sarr.
Pour rassurer les partenaires québécois M. Sarr soutient que le Sénégal est une économie en plein essor avec une position géographique exceptionnelle pour accéder aux marchés ouest-africains et européens. Il dispose d’un Code des investissements attractif et incitatif, avec des perspectives économiques très intéressantes, de grands projets d’infrastructures et de réelles opportunités d’investissement.
«Le Sénégal bénéficie également d’une main d’œuvre hautement qualifiée, formée dans les grandes écoles internationales, notamment le Québec. Le pays constitue ainsi un espace riche d’opportunités, qui a beaucoup à offrir aux entreprises québécoises, dans les secteurs tels que l’agroalimentaire, le tourisme, la pêche, le transport, les infrastructures, l’énergie et la protection de l’environnement», a précisé le ministre sénégalais.
Aujourd’hui, le gouvernement sénégalais espère que le nouveau partenariat Sénégal/ Québec est le début d’une relance des échanges économiques et commerciaux entre les deux pays.
Discussion à ce sujet post